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Le retour

Le retour

Titel: Le retour Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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de cuisson et de fumée de cigarette disparurent des murs jaunes.
     
    - Laissez faire
le plancher et les vitres, je vais les faire, dit Carole au moment où Denise
finissait de ranger dans l'armoire la vaisselle qui venait d'être lavée.
     
    - On a le temps
de laver la salle de bain et le corridor, dit Gilles en vidant l'eau sale de sa
chaudière dans le lavabo de la cuisine.
     
    A cet instant
précis, Jean-Louis sortit de sa chambre pour venir prendre un verre de cola
dans le réfrigérateur.
     
    A la vue de ses
frères et soeurs au travail dans la cuisine, il ne fit aucune remarque.
     
    - J'espère qu'on
te dérange pas trop, le grand?
     
    demanda Richard
sur un ton sarcastique.
     
    - Ça te tenterait
pas de venir nous donner un coup de main? lui demanda Gilles à son tour.
     
    - Je vous l'ai
dit que je laverais ma chambre quand j'en aurais le temps.
     
    - T'es ben trop
bon avec nous autres, se moqua Richard.
     
    - En tout cas,
arrange-toi pour prendre tout de suite tout ce que t'as besoin dans la cuisine,
fit Carole. Je lave le plancher dans deux minutes et tu pourras pas passer sur
mon plancher mouillé.
     
    116
     
    Jean-Louis tourna
les talons, en emportant son verre de cola. Il avait un peu honte de sa
conduite, mais il ne voyait pas pourquoi il irait s'éreinter à laver des murs
et des plafonds après sa journée de travail. Il y avait bien assez qu'il aurait
à laver sa chambre. Il lui semblait un peu injuste d'avoir à faire ce
travail-là alors qu'il avait l'impression de payer une bonne pension.
     
    Une demi-heure
plus tard, Laurette se réveilla dans l'obscurité. Pendant un moment, elle fut
totalement perdue, incapable de savoir si c'était le matin ou le soir.
     
    Elle s'assit sur
le bord de son lit et se rendit compte qu'elle avait dormi tout habillée. Au
même moment, elle entendit la voix de Richard, près de la porte de sa chambre.
Elle se leva, chaussa ses pantoufles et ouvrit la porte de la pièce.
     
    Elle découvrit
alors son fils en train de tordre un chiffon au-dessus d'un seau rempli d'eau
savonneuse. Un peu plus loin, Gilles lavait les plinthes du couloir alors que
Carole finissait de laver le linoléum de la cuisine et tordait son linge
au-dessus d'un autre seau.
     
    - Ma foi du bon
Dieu! s'exclama la mère de famille, ravie. Mais vous avez commencé mon grand
ménage de printemps sans me réveiller.
     
    - On n'avait pas
besoin de vous, m'man, dit Richard.
     
    La cuisine, la
salle de bain et le corridor sont faits. Denise est en train de finir de laver
le bain et l'évier dans les toilettes.
     
    - Ça sent le
propre dans toute la maison! ajouta Laurette avec bonne humeur.
     
    - Ce qui est
plate, c'est que vous pourrez pas aller dans la cuisine avant une bonne
demi-heure, lui fit remarquer Gilles. Carole vient de laver le plancher. Les
filles ont pas chômé non plus. Elles ont fait les armoires aussi.
     
    - Vous êtes ben
fins, les enfants, les remercia leur mère.
     
    - On a presque
fini, m'man, annonça Gilles. Il est presque onze heures. Demain, si on a le temps,
on va commencer les chambres. Comme ça, en fin de semaine, on va pouvoir se
reposer.
     
    - Vous m'avez
laissée dormir ben trop longtemps, leur reprocha doucement leur mère. J'ai
dormi toute la soirée.
     
    Je suis pas prête
de m'endormir de sitôt. Je vais aller mettre ma jaquette pendant que vous
finissez le corridor.
     
    Quelques minutes
plus tard, tous les enfants avaient réintégré leur chambre à coucher. Carole
avait été la première à se diriger vers la chambre qu'elle partageait avec sa
soeur Denise. Elle n'avait pas ouvert la bouche après sa soirée de travail.
Elle s'était contentée de déposer le seau utilisé pour laver le linoléum sur le
balcon avant de se retirer pour la nuit.
     
    Quand le parquet
de la cuisine fut sec, Laurette, bien réveillée, se prépara une tasse de café
et entreprit le raccommodage des vêtements abîmés durant la semaine. Ses mains
occupées ne l'empêchaient nullement de réfléchir aux conséquences de la crise
familiale déclenchée par la découverte de sa fille se laissant embrasser en
pleine rue.
     
    Une honte! Elle
regrettait vaguement de s'être laissée aller à la frapper, même si elle était
intimement persuadée qu'elle le méritait largement. C'était à elle d'inculquer
à ses enfants une bonne éducation. Le père n'était pas à la maison. Si elle n'y
voyait pas, sa fille deviendrait une vraie traînée. Les claques reçues

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