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Le Roi amoureux

Le Roi amoureux

Titel: Le Roi amoureux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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Pourquoi ? Comment ?
    – Pourquoi, Bérengère ? Oui. C’est vrai. Pure et loyale comme vous l’êtes, vous ne pouvez soupçonner la puissance de l’or. Comment elle allait vous livrer à un scélérat ? C’est ce que je ne puis dire qu’à messire Turquand lui-même qui, d’ailleurs, prévenu par moi, la suspectait déjà.
    – Vous allez donc voir mon père ?
    – Dans quelques minutes, il faut qu’il vienne nous rejoindre. Venez, Bérengère. Si vous tenez à ma vie, venez sans hésitation. Et puis, je reviendrai chercher votre père…
    Bérengère se recula. Elle bégaya :
    – Votre vie est donc en péril ?
    – Dans une demi-heure, dit Loraydan, cette maison va être envahie par les gens du roi…
    – Le roi ! Le roi ! frissonna Bérengère.
    Et elle songea à ces étranges précautions qu’avait prises Turquand, à l’armoire de fer, à la galerie souterraine, à la sonnerie d’alarme… oui… oui… tout cet ensemble de défense n’avait pu, n’avait dû être établi que contre un tout-puissant adversaire.
    – Si on me trouve ici, acheva Loraydan, c’est pour moi le cachot, et ensuite l’échafaud. Venez. Ah ! venez en toute hâte. Ma mort ne serait rien… mais vous…
    – Où me conduisez-vous ? fit-elle en tremblant.
    – Chez moi, chez votre fiancé, Bérengère ! Chez moi où vous n’avez rien à craindre ! Chez moi où vous attend avec impatience la marquise de Loraydan-Morlancy, la sœur de mon père, noble femme qui a été presque ma mère et à qui j’ai dit notre amour ! Chez moi où le scélérat qui vous poursuit ne saura vous atteindre ! Ah ! venez, chère Bérengère, les minutes comptent en ce terrible moment… une hésitation… et c’est ma mort, d’abord, puis pour vous, c’est…
    – Allons ! dit Bérengère.
    Loraydan l’avait prise par le bras.
    Il l’entraîna, palpitante, épouvantée par cette affreuse pensée que les gens du roi pouvaient surgir, et le saisir, lui !… Et ce fut elle qui hâta le pas.
    Au moment de franchir la haie, elle jeta un regard sur le logis Turquand… une seconde, comme dans un éclair de lucidité, elle se demanda pourquoi son père n’était pas prévenu en même temps qu’elle…
    – Bérengère, dit Loraydan, songez que j’ai juré à messire Turquand de vous conduire saine et sauve jusqu’en mon hôtel tandis qu’il reste en surveillance jusqu’à la dernière minute.
    – Mon père sait donc…
    – Eh quoi ! ne vous l’a-t-il pas dit ? Je comprends ! Médarde eût surpris le secret, et alors, tout était perdu !
    Bérengère se suspendit au bras de son fiancé.
    Pleinement rassurée, si elle eût eu besoin de l’être, elle éprouva la délicieuse impression de se rendre chez elle, en son nouveau logis, au bras de son époux, et elle s’abandonna au bonheur d’aimer, d’être aimée.
    Ils arrivèrent à l’hôtel de Loraydan.
    Quelques instants plus tard, Loraydan et Bérengère se trouvèrent dans la salle d’armes.
    Loraydan avait laissé les flambeaux allumés.
    La salle était vivement éclairée.
    Bérengère leva les yeux sur son fiancé ! elle vacilla… un rapide frisson d’épouvante la secoua toute entière.
    Les mains du fiancé étaient rouges…
    Loraydan la considéra une seconde, étonné.
    Alors, il jeta un coup d’œil sur ses mains, à lui, et les vit rouges.
    – Sans le vouloir, dit-il, j’aurai blessé la scélérate qui vous trahissait…
    – Vous l’avez tuée !
    – Pourquoi ne l’aurais-je pas tuée ? dit-il. Elle vous trahissait. Elle voulait vous livrer. Je tuerais des mains que voici quiconque au monde voudrait votre malheur ! ajouta-t-il d’un accent sauvage.
    Elle fut à l’instant rassurée.
    Cet homme l’aimait. Il n’y avait aucun doute possible.
    – Je vous crois, dit-elle doucement. C’est un malheur terrible que vous ayez tué Médarde, même si elle me trahissait. Mais je crois, je suis sûre que ce fut pour me sauver, Amauri, je crois à votre amour…
    C’était la première fois qu’elle l’appelait Amauri. C’était la première fois qu’elle parlait d’amour.
    Il grelottait de fièvre. La passion se déchaînait en lui. Elle acheva :
    – Allez, maintenant, allez chercher mon père, et à nous trois, ici, nous verrons ce qu’il faut faire pour sauver notre vie… notre bonheur…
    – Vous croyez donc à mon amour, Bérengère ?
    – Oui. Sur Dieu qui m’entend, je crois à votre amour…
    Il

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