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Le Roi de l'hiver

Le Roi de l'hiver

Titel: Le Roi de l'hiver Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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porte de la cité : la faisant basculer par-dessus
le mur, elles se réjouirent en entendant les hurlements des hommes écrasés.
    « Voilà
comment descend la ténèbre ! » me cria Galahad. Il exultait :
livrer la dernière bataille et cracher dans l’œil de la mort. Il attendit qu’un
Franc fût en haut de l’échelle, puis d’un formidable coup d’épée il fit voler
la tête de l’homme sur le sable. Le reste du corps demeura accroché à
l’échelle, gênant les mouvements des suivants qui devinrent des cibles faciles
pour nos pierres. Nous démolissions le mur de l’entrepôt, maintenant, pour
accroître nos munitions, et nous étions aussi en passe de gagner la bataille
car de moins en moins de Francs osaient s’aventurer sur les échelles. Ils
s’éloignèrent de la base du mur sous nos quolibets : ils s’étaient
inclinés devant des femmes, mais s’ils revenaient à la charge, nous
réveillerions nos guerriers. Je ne saurais dire s’ils comprenaient nos
sarcasmes, mais toujours est-il qu’ils restèrent en arrière, apeurés par nos
défenses. Pendant ce temps, le gros de l’attaque était concentré sur les portes
de la ville, où le bruit du bélier était pareil à un tambour géant qui
résonnait à travers la baie, mettant les nerfs de la population à rude épreuve.
    Le soleil
allongeait les ombres de la pointe de terre occidentale de la baie à travers le
sable, tandis que le ciel était strié de nuages roses. Les goélands regagnaient
leurs perchoirs. Nos deux blessés étaient partis vider notre embarcation de ses
pierres : j’espérais qu’aucun Franc n’avait pu encore s’aventurer
jusque-là, même si je ne pensais pas que nous en eussions besoin. Le soir
tombait, la marée montait : bientôt l’eau repousserait les assaillants
vers la digue et leurs campements et nous fêterions une fameuse victoire.
    Mais c’est
alors que nous entendîmes un rugissement d’allégresse aux portes de la ville et
que nous vîmes nos Francs défaits rejoindre au pas de course les assaillants,
et nous sûmes que la cité était perdue. Plus tard, en parlant aux survivants,
nous découvrîmes que les Francs avaient réussi à grimper sur le quai de pierre
du port et qu’ils essaimaient maintenant à travers la ville.
    Les hurlements
commencèrent.
    Galahad et moi
rejoignîmes la barricade la plus proche avec une vingtaine d’hommes. Des femmes
couraient vers nous mais, nous voyant, elles paniquèrent et essayèrent
d’escalader la colline de granit. Culhwch demeura pour garder le mur et
protéger notre retraite vers le bateau tandis que la première fumée d’une cité
vaincue s’élevait dans le ciel crépusculaire.
    Nous courions
derrière les défenseurs de la porte principale et, au détour d’une volée
d’escaliers, nous vîmes l’ennemi grouillant comme des rats dans un grenier. Les
lanciers ennemis affluaient du quai par centaines. Leurs étendards aux cornes
de taureaux avançaient de toutes parts, leurs tambours battaient tandis que les
femmes piégées dans les maisons poussaient des cris perçants. À notre gauche,
au bout du quai où seuls quelques assaillants avaient réussi à prendre pied,
surgit soudain un détachement de lanciers en manteau blanc. Bors, le cousin de
Lancelot et le commandant de la garde du palais, lançait une
contre-attaque ; l’espace d’un instant, je crus que la chance allait
tourner et qu’il allait forcer les envahisseurs à battre en retraite, mais au
lieu de poursuivre son offensive sur le quai, Bors conduisit ses hommes vers
une flotte de petits bateaux qui attendaient pour les mettre tous en sécurité.
Je vis le prince Lancelot se précipitant au milieu de la garde, tirant sa mère
par la main et entraînant un groupe de courtisans paniqués. Les fili fuyaient la ville condamnée.
    Galahad tailla
en pièces deux hommes qui essayaient de gravir les marches, puis je vis les
manteaux sombres des Francs inonder la rue derrière nous.
« Arrière ! » hurlai-je en tâchant d’entraîner Galahad.
    « Laisse-moi
me battre ! » Il essaya de se libérer pour affronter les deux suivants
qui montaient maintenant les escaliers de pierre.
    « Vis
donc, imbécile ! » Je me portai devant lui, feignis une attaque à
gauche avant de brandir ma lance et d’enfoncer la lame dans la tête d’un Franc.
Lâchant la hampe, je parai la lance du second avec mon bouclier et tirai
Hywelbane pour lui assener un petit coup sec sous le bord de

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