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Le Roi de l'hiver

Le Roi de l'hiver

Titel: Le Roi de l'hiver Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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lances, de nos épées et de nos boucliers.
« Savais-tu qu’il était ici ? demandai-je à Galahad.
    — Qui ? »
Galahad plongea sa lance dans le bouclier rond d’un Franc et la retira.
    « Merlin.
    — C’est
lui ? demanda Galahad, visiblement surpris. Bien sûr que non, je ne le
savais pas. »
    Un Franc aux
cheveux bouclés et à la barbe ensanglantée abattit sa lance sur moi en hurlant.
Je l’empoignai juste sous le fer et m’en servis pour le mettre à portée de mon
épée. Une autre lance vola juste à côté de moi et alla plonger sa tête d’acier
dans le linteau, dans mon dos. Un homme se prit les pieds dans les cordes
cacophoniques de la harpe et trébucha devant Galahad. Je lui assenai un coup de
bouclier sur la nuque et parai un coup d’épée. Le palais résonnait de
hurlements et s’emplissait d’une fumée acre, mais nos assaillants se
désintéressaient de la bibliothèque pour se livrer à des rapines plus faciles
dans le reste des bâtiments.
    « Merlin
est ici ? demanda Galahad d’un air incrédule.
    — Attention
à toi. »
    Galahad se
retourna pour regarder le grand personnage qui fouillait avec tant
d’acharnement la bibliothèque condamnée de Ban. « C’est Merlin ?
    — Oui.
    — Comment
savais-tu qu’il était ici ?
    — Je ne
le savais pas », avouai-je. « Viens, mon salaud ! »
lançai-je à un grand gaillard en manteau de cuir qui brandissait une hache de
guerre à deux têtes et voulait jouer les héros. Il entonna son hymne de guerre
en chargeant : il chantait encore lorsqu’il expira. La hache s’enfonça
dans le parquet, aux pieds de Galahad, lorsqu’il retira sa lance de la poitrine
du Franc.
    « Je
l’ai, je l’ai ! » s’exclama soudain Merlin derrière nous.
« Silius Italicus, bien sûr ! Il n’a jamais écrit dix-huit livres sur
la Seconde Guerre punique, juste dix-sept. Comment ai-je pu être aussi
stupide ? Tu as raison, Derfel, je suis un vieux fou ! Un fou
dangereux ! Dix-huit livres sur la Seconde Guerre emphatique ? Le
premier enfant venu sait qu’il n’y en a jamais eu que dix-sept ! Je
l’ai ! Viens, Derfel, ne gaspillons pas mon temps ! Nous ne pouvons
traîner là toute la nuit ! »
    Nous
regagnâmes la bibliothèque en désordre, où je repoussai la grande table de
travail contre la porte pour barrer la route à nos assaillants tandis que
Galahad ouvrait les volets des fenêtres, côté ouest. Un nouvel essaim de Francs
surgit par la chambre de la harpiste et, arrachant la croix de bois qu’il
portait autour du cou, Merlin balança le modeste projectile sur les intrus
momentanément entravés par la lourde table. Lorsque la croix retomba, un grand
brasier engloutit l’antichambre. Je crus que le feu meurtrier était une pure
coïncidence et que le mur de la pièce s’était effondré pour laisser la pièce
s’embraser au moment même où la croix frappa, mais Merlin se réjouit de son
triomphe. « L’horrible chose devait être bonne à quelque chose »,
dit-il en parlant de la croix avant de ricaner de l’ennemi qui se consumait
dans les hurlements. « Rôtissez, vermisseaux, rôtissez ! » Il
fourra le précieux rouleau dans la poche de sa robe. « As-tu jamais lu
Silius Italicus ? me demanda-t-il.
    — Jamais
entendu parler de lui. Seigneur, avouai-je en l’entraînant vers la fenêtre
ouverte.
    — Il a
écrit une épopée en vers, mon cher Derfel, une épopée en vers. » Résistant
à mes efforts acharnés, il posa une main sur mon épaule. « Laisse-moi te
donner un conseil. » Il parlait avec le plus grand sérieux.
« Méfie-toi des épopées en vers. Je parle d’expérience. »
    Soudain j’eus
envie de chialer comme un enfant. Quel soulagement de revoir ses yeux sages et
cruels ! Comme de retrouver son père. « Vous m’avez manqué,
Seigneur !
    — Ce
n’est pas le moment de faire du sentiment ! » glapit Merlin avant de
se précipiter vers la fenêtre tandis qu’un guerrier franc jaillissant des
flammes glissait sur le plateau de la table en criant. Ses cheveux fumaient
lorsqu’il jeta sa lance dans notre direction. J’écartai la lame avec mon
bouclier, allongeai une botte, le repoussai du pied et allongeai une nouvelle
botte. « Par ici ! » cria Galahad du jardin. J’assenai un
dernier coup au Franc moribond, puis je m’aperçus que Merlin était retourné à
sa table de travail. « Vite, Seigneur !
    — Le
chat, expliqua Merlin. Je ne puis

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