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Le Roman d'Alexandre le Grand

Le Roman d'Alexandre le Grand

Titel: Le Roman d'Alexandre le Grand Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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s’effondrant dans le secteur nord-est des murs se
fit bientôt entendre.
    Perdiccas avança, à la tête des
« écuyers » et des Agrianes, hurlant comme un possédé et brandissant
sa lance. Mais une sonnerie de trompette retentit alors, suivie d’une seconde,
aiguë, déchirante. Une estafette arriva au galop et dit à Alexandre :
« Sire ! Sire ! Alarme sur le flanc est, alarme ! »
    Héphestion se tourna vers le roi.
« Ce n’est pas possible, il n’y a pas de porte sur le flanc
oriental ! s’exclama-t-il.
    — Bien sûr que si !
intervint Séleucos. Près de la côte.
    — Mais nous les aurions vus
arriver, à cette distance ! », insista Héphestion.
    Une autre estafette se
présenta : « Sire ! Ils se sont laissés glisser du haut des
murs. Des milliers de soldats. Ils ont jeté des échelles de corde et des filets
de pêcheurs ! Ils fondent sur nous, sire !
    — Au galop ! ordonna
Alexandre. Vite, vite ! »
    Il éperonna Bucéphale et se dirigea
vers l’arrière de son armée. Des milliers de soldats perses attaquaient en
tirant des nuées de flèches et de javelots. D’autres trompettes sonnèrent à
gauche désormais.
    « La porte de Mylasa !
hurla Séleucos. Alexandre, la garde, ils tentent une autre sortie !
    — Attention à la poterne !
s’écria le Noir. Attention, malédiction ! Léonnatos ! Léonnatos !
De ce côté ! Attention à ton flanc. »
    Léonnatos fit volte-face avec ses
pézétairoï et tomba nez à nez avec l’infanterie de mercenaires menée par le
gigantesque Ephialte, que protégeait un bouclier de bronze sur lequel s’étalait
une gorgone aux yeux de feu et à la chevelure de serpents. Il criait :
« En avant ! En avant ! Le moment est venu !
Massacrons-les ! »
    Le roi se fraya un chemin jusqu’à la
première ligne, où les troupes d’assaut perses et les mercenaires grecs
d’Éphialte, qui s’étaient soudés entre eux, attaquaient furieusement. Sur la
tour des remparts, les catapultes étaient entrées en action.
    Frappés par cette pluie de
projectiles, les Macédoniens rompirent les rangs, et les mercenaires grecs
avancèrent en les repoussant à l’aide de leurs boucliers. Alexandre, qui se
trouvait alors sur l’aile gauche, lança Bucéphale dans la mêlée : il
brandissait sa hache à double tranchant et criait pour encourager ses hommes.
Une grosse pierre tomba non loin de lui, écrasant un de ses soldats comme un
insecte. Éclaboussé de sang, Bucéphale se cabra en hennissant.
    En vain, le roi tenta de gagner le
centre des rangs, où ses guerriers subissaient de plus en plus la poussée de
l’ennemi. La mêlée qui s’était formée devant lui et les jets de pierres que
produisaient les catapultes l’immobilisaient. Il concentra ses forces pour
repousser la marée d’adversaires que déversait la porte de Mylasa.
    Le Noir vit Éphialte approcher comme
une furie et s’enfoncer avec les siens dans le centre macédonien, qui
continuait de reculer. Les jeunes pézétairoï cédaient face à l’assaut compact
des mercenaires. Seul Perdiccas résistait, à l’extrême gauche de la formation.
Mais la situation s’aggravait. Les catapultes placées au sommet de la tour
perse se mirent à jeter d’étranges projectiles : des amphores pleines de
poix et de bitume, qui s’écrasèrent à la base des tours macédoniennes,
répandant leur contenu sur le sol. Des archers perses surgirent alors sur les
murs, décochant une pluie de traits incendiaires. Aussitôt, les machines s’enflammèrent
dans un grand rugissement et se transformèrent en de gigantesques torches.
    Perdiccas abandonna son détachement
à son lieutenant et grimpa parmi les flammes jusqu’à la première plate-forme,
où les soldats, terrorisés, avaient lâché le bélier qui se balançait désormais
sur ses supports.
    « Reprenez position !
hurla-t-il. Reprenez position ! La muraille va s’écrouler. Allez, un
dernier coup ! »
    Après s’être débarrassé de son
bouclier, il attrapa lui-même la poignée du bélier, tandis que des langues de
feu se glissaient dans les fentes de la cloison.
    Ébahis par ce courage surhumain, les
hommes imitèrent Perdiccas en criant pour chasser leur terreur et l’emporter
sur la chaleur insupportable des flammes. Entraînée par mille bras désespérés,
la grande tête ferrée gagnait de la vitesse et martelait le parement. Les
grosses pierres vacillèrent, deux d’entre elles s’écroulèrent dans un

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