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Le Roman d'Alexandre le Grand

Le Roman d'Alexandre le Grand

Titel: Le Roman d'Alexandre le Grand Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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l’Asie,
mais il n’y décela qu’une lumière trouble et un air absent. L’homme était
ailleurs.
     

41
    Le chef de la garnison de Célènes attendit que les deux jours convenus
s’écoulent avant de se rendre. Le trésor du gouverneur passa presque
entièrement dans les caisses de l’armée macédonienne. Alexandre maintint
l’officier à son poste, il lui adjoignit un modeste contingent ainsi que
quelques officiers de sa propre armée, puis il reprit la route du nord.
    Quand il arriva à Gordion, au terme
de cinq jours de marche à travers le haut plateau légèrement enneigé, il trouva
Parménion. Le général avait posté des sentinelles autour de la vieille ville
phrygienne, et il avait été averti de la présence de son souverain dès que son
étendard rouge, frappé d’une étoile argéade en or, était apparu sur un paysage
d’une blancheur aveuglante.
    Il alla à la rencontre d’Alexandre
avec une garde d’honneur conduite par son fils, Philotas. À quelques mètres du
roi, il fit mettre l’armée en rangs et le rejoignit à pied, en tenant son
cheval par les rênes. Alexandre sauta également à terre et marcha vers lui
tandis que de grands cris de joie s’élevaient pour saluer la réunion des deux
contingents de l’armée.
    Parménion l’étreignit et l’embrassa
sur les deux joues : « Sire, tu ne peux imaginer combien je suis heureux
de te voir. J’étais très inquiet, car nous sommes incapables de comprendre la
tactique des Perses.
    — Moi aussi, je suis heureux de
te voir, général. Ton fils Philotas se porte-t-il bien ? Et tes
hommes ?
    — Ils vont tous bien, sire. Ils
ont préparé une fête pour ton arrivée. Il y aura de quoi boire et
manger. »
    Tout en parlant il se mit en chemin
avec Alexandre. De temps à autre, Bucéphale poussait son maître du nez pour
attirer son attention. Les fantassins leur emboîtaient le pas, et la cavalerie
profitait de la vaste plaine pour avancer de front sur trois rangs. La vue de
ces deux hommes qui se promenaient tranquillement au beau milieu de ce haut
plateau désert, suivi par cette formation imposante et par le grondement de
dizaines de milliers de sabots, était vraiment impressionnante. « Nos
renforts sont-ils arrivés ? demanda le roi.
    — Hélas, non.
    — Sais-tu au moins s’ils
approchent ?
    — Pas encore. »
    Alexandre poursuivit sa route en
silence car la question qu’il souhaitait poser à Parménion pesait considérablement
sur son cœur. Parménion se tut par discrétion.
    « Et lui, où est-il ?
interrogea soudain Alexandre comme s’il lui demandait des renseignements
insignifiants.
    — Sisinès m’a rapporté ton
message de vive voix et je me suis contenté d’exécuter tes ordres. Amyntas est
sous surveillance dans ses quartiers, et j’ai provisoirement placé Philotas à
la tête de la cavalerie thessalienne.
    — Comment a-t-il pris la
chose ?
    — Mal, c’était prévisible.
    — Cette histoire me semble
invraisemblable. Il m’a toujours été fidèle : je l’ai vu risquer sa vie
pour moi en de nombreuses occasions. »
    Parménion secoua la tête. « Il
est fréquent que le pouvoir corrompe », observa-t-il. Mais il pensait en
son for intérieur que c’était inévitable. « Toutefois, rien ne nous prouve
qu’il ait accepté cette offre.
    — L’envoyé perse et la
lettre ?
    — Il est mon prisonnier. Et je
peux te montrer la lettre qu’il avait sur lui.
    — Est-elle rédigée en grec, ou
en perse ?
    — En grec, ce qui me paraît
normal. La cour du Grand Roi regorge de Grecs, dont bon nombre d’Athéniens.
Darius ne doit donc avoir aucune difficulté à produire un document de ce genre.
    — Et l’argent promis ?
    — Aucune trace. Tout au moins
pour le moment. »
    Le camp macédonien de Parménion
s’offrait maintenant à leur vue. Il était en grande partie constitué de tentes,
mais il était également ponctué de petites constructions en bois, ce qui
signifiait que l’armée était déjà installée à cet endroit depuis un certain
temps.
    C’est alors qu’on entendit une série
de sonneries de trompette. Bientôt, le contingent se présenta sur le pied de
guerre pour rendre les honneurs au roi.
    Alexandre et Parménion remontèrent à
cheval et passèrent en revue les troupes qui battaient leurs boucliers de leurs
épées et scandaient :
    Alexandre ! Alexandre ! Alexandre !
    Le souverain salua ses hommes d’un
signe de la main et des yeux. Il

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