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Le Roman d'Alexandre le Grand

Le Roman d'Alexandre le Grand

Titel: Le Roman d'Alexandre le Grand Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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et son parfum : Alexandre prit son
visage entre ses mains et l’embrassa. « Ne te désespère pas. Tu reverras
ton fils, et nous pourrons peut-être vivre tous en paix dans un avenir
proche. »
    Il l’effleura d’une caresse et
sortit.
    Dans l’escalier il rencontra
Séleucos qui le cherchait. « Un navire du général Antipatros vient
d’arriver avec un message urgent. Le voici. »
    Alexandre l’ouvrit et le lut :
    Antipatros, régent du royaume, à
Alexandre, salut !
    Les Spartiates ont rassemblé une
armée. Ils marchent contre nos garnisons et contre nos alliés dans le
Péloponnèse, mais ils sont encore seuls. Il est important qu’ils le restent.
Fais du mieux que tu pourras pour que la situation n’évolue pas. De cette
façon, je n’aurai pas besoin d’aide. Ta mère et ta sœur se portent bien :
il faudrait peut-être que tu songes à de nouvelles noces pour Cléopâtre.
    Prends soin de toi.
    « J’espère que le vieux t’a
envoyé de bonnes nouvelles, dit Séleucos.
    — Pas vraiment. Les Spartiates
nous attaquent : il est donc nécessaire de rappeler aux Athéniens qu’ils
ont des devoirs envers nous. Quand dois-je recevoir la délégation de leur
gouvernement ?
    — Ce soir. Ils ont déjà remis à
Eumène une note dans laquelle ils demandent la restitution des prisonniers
athéniens capturés au cours de la bataille du Granique.
    — Ils n’ont pas perdu de temps.
Mais j’ai bien peur qu’ils ne soient déçus. Quoi d’autre ?
    — Ton médecin Philippe suit la
grossesse de l’épouse du roi Darius, mais il est très inquiet et il tient à ce
que tu le saches.
    — J’ai compris. Dis aux
Athéniens que je les recevrai au terme des représentations et demande à Barsine
de rejoindre la reine dans ses appartements. Elle pourra peut-être lui être
utile. »
    Il dévala les escaliers et retrouva
Philippe, qui était en train de sortir de chez lui, suivi par deux assistants
aux bras chargés de médicaments.
    « Comment va la reine ?
demanda-t-il.
    — Pas mieux que ces derniers
jours.
    — Mais qu’a-t-elle ?
    — D’après ce que j’ai réussi à
comprendre, le bébé s’est retourné et elle ne parvient pas à le mettre au
monde. »
    Le médecin se dirigeait vers la
résidence qu’occupaient les femmes de Darius et leur cour. « Tu ne peux
rien faire pour l’aider ?
    — Je pourrais faire beaucoup de
choses, mais je crains qu’elle ne veuille pas être examinée par un homme.
J’essaie d’instruire sa sage-femme, mais je ne me fais pas d’illusions. Cette
femme appartient à la même tribu qu’elle, et d’après ce que j’ai compris, elle
connaît mieux la magie que la médecine.
    — Attends un instant, Barsine
va venir et elle parviendra peut-être à la faire changer d’avis.
    — Je le souhaite »,
répondit Philippe, mais son regard traduisait sa perplexité.
    Barsine les attendait d’un air
inquiet devant le palais qu’Alexandre avait attribué au gynécée royal. Ils
furent accueillis par un eunuque et introduits dans le vestibule. Des gémissements
étouffés s’échappaient du premier étage.
    « Les douleurs ne lui arrachent
pas le moindre cri, observa Philippe. La pudeur le lui interdit. »
    L’eunuque les invita
respectueusement à le suivre et les précéda à l’étage supérieur, où ils
s’entretinrent avec la sage-femme qui sortait tout juste de la chambre.
    « Tu vas me servir
d’interprète, dit le médecin à Barsine. Je dois être persuasif, tu
comprends ? » Barsine acquiesça et entra dans les appartements de la
reine. L’eunuque conduisit Alexandre à une autre porte, à laquelle il frappa.
    Une femme perse richement vêtue vint
leur ouvrir. Elle les accompagna d’abord dans une antichambre puis dans une
salle où se trouvait la reine mère, Sisygambis. Assise près d’une fenêtre,
celle-ci tenait sur ses genoux un rouleau de papyrus rempli de caractères et
murmurait des formules. L’eunuque laissa entendre à Alexandre qu’elle était en
train de prier ; le souverain préféra donc, par discrétion, demeurer en
silence près de la porte. Mais la reine mère s’aperçut aussitôt de sa
présence ; elle se précipita vers lui et le salua chaleureusement en
langue perse. L’inquiétude, l’empressement et la souffrance se lisaient sur ses
traits, mais pas le découragement.
    « Sa majesté la reine mère te
présente ses salutations, traduisit l’interprète, et elle te prie d’accepter
son

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