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Le Roman d'Alexandre le Grand

Le Roman d'Alexandre le Grand

Titel: Le Roman d'Alexandre le Grand Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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rapport à son commandant. Nous sommes à moitié morts de peur
et… »
    Alexandre l’interrompit d’un geste
de la main. « Il s’agissait d’une affaire que je devais mener moi-même,
mais il est bien que vous soyez là. Qui est le commandant de ce
détachement ? »
    Un montagnard de la Lyncestide
s’avança. « C’est moi, sire et je m’appelle Euphranor.
    — Écoute-moi bien, Euphranor.
Pendant que nous regagnerons le camp, tu iras avec tes hommes jusqu’à un
village situé à une dizaine de stades le long de cette piste, et tu y laisseras
la moitié de ton escadre aux ordres d’un soldat de confiance. Avec l’autre
moitié, tu iras jusqu’à la rive du Tigre et tu patienteras. Quand tu entendras
crier de l’autre côté : « Où se trouve la route qui mène à
Babylone ? », tu répondras : « La route passe par
ici ! » Puis tu escorteras ces hommes jusqu’au campement et les
mettras aux ordres de Cratère.
    — Autre chose, sire ?
    — Non, Euphranor. Exécute bien
les ordres que je t’ai donnés. Il en va de notre salut à tous.
    — Tu peux dormir sur tes deux
oreilles : aucun étranger ne passera entre le gué et le village sans nous
en avoir demandé l’autorisation. C’est ce que tu souhaites, n’est-ce pas ?
    — Exactement. Il est l’heure de
partir.
    — Qui attendons-nous ?
l’interrogea Héphestion en faisant tourner son cheval.
    — Tu verras. Et maintenant,
rentrons : il nous reste peu de temps avant l’aube. »
    Ils regagnèrent le camp et se
séparèrent : Héphestion rejoignit sa subdivision de la Pointe et Alexandre
se dirigea vers la tente de Barsine. Elle vint à sa rencontre et
l’embrassa : « J’ai entendu dire que tu avais quitté le camp sans
escorte, et j’étais inquiète. »
    Alexandre la serra contre sa
poitrine sans mot dire.
    « Demain, tu prendras la tête
de ta cavalerie, c’est ça ?
    — Oui.
    — Pourquoi t’exposer à un péril
mortel ? S’il t’arrivait quelque chose, tes hommes seraient privés de
chef.
    — Les rois ont des privilèges,
mais ils doivent être prêts à mourir avant leurs hommes chaque fois que ceux-ci
affrontent un danger. Ecoute, Barsine : le campement perse se trouve à
huit ou neuf stades dans cette direction. Il y a là ton père Artabaze et… ton
fils. » Le regard de Barsine se voila soudain de larmes. « Si tu
désires les rejoindre, continua-t-il, je vous ferai escorter, Phraatès et toi,
jusqu’au premier poste de garde perse.
    « C’est ce que tu
souhaites ? l’interroge Barsine.
     
    — Non. Je veux que tu restes
auprès de moi, mais je comprends que ton cœur est partagé, et que, pour cette
raison, tu ne pourras jamais être heureuse. »
    Barsine lui caressa le visage et les
cheveux, puis elle dit : « Je suis ta femme, je resterai.
    — Si tu es ma femme, fais-moi
tout oublier en cette nuit qui précède la bataille, caresse-moi comme tu n’as
jamais caressé aucun homme, donne-moi tout le plaisir dont tu es capable.
Demain, je pourrais ne plus être qu’une poignée de cendres. »
    Sans attendre sa réponse, il couvrit
de baisers son cou et ses seins, caressa son ventre et ses cuisses en
l’étreignant avec une force irrésistible. Barsine sentit émaner de sa peau une
chaleur qui se transforma en fièvre, elle respira le parfum de ses cheveux et
l’odeur musquée que dégageait son aine, puis elle s’abandonna à la vague de
plaisir qui coulait en elle comme son sang et son souffle.
    Elle se déshabilla tandis qu’il ne
cessait de la caresser et de l’embrasser, puis elle dévêtit son amant sans
aucune pudeur. Elle baisa avidement ses lèvres et sa poitrine avant de
l’entraîner sur le tapis. Ses mains parcoururent le ventre et les cuisses
d’Alexandre, ses lèvres épousèrent les siennes. Alors, envahi par un désir
ardent, il la prit avec toute la force dont il était capable, comme s’il
jouissait de son corps et de son amour pour la dernière fois. Bientôt, il vit
ses yeux s’illuminer et son visage se transfigurer sous l’effet d’un plaisir de
plus en plus intense, il sentit ses ongles s’enfoncer dans sa chair et
l’entendit enfin crier sans retenue ce que seuls les dieux peuvent donner aux
mortels.
    Il s’abandonna sur le tapis et,
après avoir répondu à d’autres caresses et d’autres baisers passionnés, il
finit par se lever.
    « Reste, je t’en prie, lui dit
Barsine.
    — C’est impossible. Je veux que
mes hommes me

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