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Le Roman d'Alexandre le Grand

Le Roman d'Alexandre le Grand

Titel: Le Roman d'Alexandre le Grand Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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Pasargades et de
Persépolis. Darius sera obligé de se réfugier dans les régions les plus
orientales de son royaume, mais nous l’y poursuivrons jusqu’à ce que nous le
capturions.
    « Une autre raison motivera
notre action : l’argent. Les trésors de Darius sont accumulés dans ses
capitales. Avec ces immenses richesses, nous pourrons aider le général
Antipatros dans son combat contre les Spartiates et dans sa lutte quotidienne
avec ma mère, une tâche sans doute encore plus prenante. »
    Ses compagnons éclatèrent de rire et
Péritas, qui était présent, aboya bruyamment.
    « En outre, nous pourrons
enrôler d’autres mercenaires et équiper les recrues qui s’apprêtent à nous
rejoindre. Le général Parménion marchera vers le nord avec les alliés grecs,
trois bataillons de la Phalange, un escadron d’hétairoï, le ravitaillement et
les machines de siège. Il se dirigera vers la route du Roi et poussera vers
Persépolis. Quant à nous, nous gravirons les montagnes avec le reste de nos
forces pour occuper les cols et libérer le territoire des dernières garnisons
perses. Cette entreprise ne sera pas aisée car il commence à neiger sur les
hauteurs.
    « Amusez-vous donc tant que
vous le pouvez, mais reprenez aussi des forces, car elles vous seront
nécessaires. »
    Après le départ de l’assistance,
Eumolpos de Soles entra. Alexandre dut attraper par son collier Péritas, qui
s’était mis à grogner.
    « Je me suis empressé d’agir
selon tes désirs, mon roi, commença Eumolpos. J’ai fait en sorte d’envoyer un
de mes hommes à Suse pour qu’il veille à ce que le trésor royal ne s’envole
pas. D’après ce que je sais, il contient trente mille talents d’argent en
pièces de monnaie et en lingots, ainsi que tous les objets précieux qui ornent
le palais. Mon envoyé se nomme Aristoxène, et il connaît son affaire. Si jamais
il devait prendre contact avec toi, il utiliserait le mot de passe habituel.
    — « Grive à la
broche », dit Alexandre en secouant la tête. Écoute, le moment semble venu
d’en changer. Les dangers que nous courons à présent ont beaucoup diminué, ils
ne justifient plus l’utilisation d’un mot de passe aussi stupide.
    — Trop tard, mon roi.
Aristoxène s’est mis en route depuis quelques jours. Ce sera pour la prochaine
fois. »
    Alexandre soupira. Il retint Péritas
tandis qu’Eumolpos disparaissait de son pas feutré dans les méandres du palais.
    Peu avant le départ, Eumène puisa de
l’argent dans les caisses royales, mais il confia la garde du trésor à Harpale,
un de ses collaborateurs venu de Macédoine, qui n’avait jamais pu se battre du
fait qu’il boitait. Il avait conquis son estime tout au long de la campagne, et
la réputation d’être très versé en gestion de l’économie. En outre, Alexandre
le connaissait bien car Harpale avait fréquenté le palais de Pella dans sa
jeunesse, même s’il n’avait jamais eu la possibilité de prendre part à leurs
exercices à cause de son infirmité.
    « Il devrait faire du bon
travail, dit-il. Il me semble au fait de ces questions.
    — Je le pense moi aussi,
répondit Eumène. Il a toujours été un gentil garçon. »
    Ils repartirent vers la fin de l’été
et remontèrent le Pasitigris – un affluent du Tigre qui dévalait les pentes des
monts de l’Élam –, après avoir reconfirmé Mazéos dans ses fonctions de satrape
de Babylonie et avoir laissé une garnison macédonienne pour la défense et la sécurité
de la province. Le paysage était d’une grande beauté, riche de terres
verdoyantes où paissaient des troupeaux de moutons, de vaches et de chevaux. En
outre, il poussait dans cette région des arbres qui produisaient des fruits de
toutes sortes, dont les merveilleux « fruits de Perse », à la peau
veloutée, à la pulpe juteuse et savoureuse. Hélas, il ne put en goûter car ce
n’était plus la saison, mais il y avait abondance de figues et de prunes
séchées au soleil.
    Au bout de six jours de marche,
l’armée parvint en vue de Suse, et Alexandre se rappela la description
enthousiaste que l’hôte perse lui en avait faite au cours de son séjour à
Pella, bien des années plus tôt, quand il n’était lui-même qu’un adolescent. La
ville se dressait sur une plaine, devant la chaîne des monts de l’Élam, dont
les hauts sommets étaient déjà enneigés, et les flancs recouverts de sapins et
de cèdres. Elle était immense et ceinte

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