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Le Roman d'Alexandre le Grand

Le Roman d'Alexandre le Grand

Titel: Le Roman d'Alexandre le Grand Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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une autre dépression.
Coïnos et Cratère en atteignirent le sommet parmi les premiers, ils virent que
la cavalerie ennemie avançait au pas, d’une distance de trois stades, ignorante
du danger.
    « Ce sont eux ! s’écria
Cratère. Trompettes, sonnez la charge ! Hommes, ne vous arrêtez pas !
Exterminez-les, massacrez-les jusqu’au dernier ! Allez !
Allez ! »
    Le signal d’attaque résonna
plusieurs fois, et la cavalerie dévala la pente aussi vite qu’une avalanche. La
terre trembla, l’air fut déchiré par le cri de bronze des trompettes, par les
hurlements furieux de l’assaut. Surpris, Spitaménès ordonna à son armée de
Bactriens et de Scythes massagètes de faire face à l’ennemi, mais cette
manœuvre fut bloquée par l’arrivée des Macédoniens qui fondaient sur eux,
lances tendues. Des centaines de soldats tombèrent au premier assaut,
transpercés, projetés au sol, piétinés par les chevaux. Le centre fut
bouleversé et enfoncé, les ailes opposèrent une certaine résistance et
effectuèrent plusieurs manœuvres de diversion, mais Cratère ne tomba pas dans
le piège. Il rappela ses hommes, et recomposa les rangs et les guida une
nouvelle fois dans une attaque frontale et massive. En moins d’une heure, les
troupes restantes de Spitaménès furent balayées et anéanties. Le satrape
parvint à grand-peine à s’enfuir dans le désert avec une centaine de Scythes
massagètes.
    Cratère rebroussa chemin pour rendre
les honneurs funèbres aux soldats qui étaient tombés, mais il appela d’abord
Coïnos. « Sais-tu qui nous avons affronté ? lui demanda-t-il.
    — Des Scythes.
    — Des Massagètes. La tribu qui
battit et tua Cyrus le Grand il y a trois cents ans. Sème la terreur parmi eux,
fais en sorte qu’ils n’osent plus nous attaquer… jamais plus. Tu m’as
compris ?
    — Oui, répondit Coïnos.
Donne-moi toutes les balistes dont tu disposes, ainsi qu’un détachement
d’Agrianes. »
    Cratère acquiesça, puis il ramena
ses hétairoï sur les lieux du massacre, où l’infanterie venait d’arriver. Les
soldats déposaient leurs armes et ramassaient les cadavres déchiquetés, qu’ils
transportaient au bord du défilé où d’autres coupaient des arbres et érigeaient
des bûchers funéraires.
    Quand il eut reçu les balistes,
Coïnos ordonna aux Agrianes de décapiter tous les cadavres de Scythes
massagètes, puis il gagna les confins de leurs terres, délimités par le fleuve
Artacoénès et surveillés par deux détachements de la cavalerie ennemie, à une
faible distance de là. Il arma les balistes et projeta les têtes coupées de
l’autre côté, où elles atterrirent et roulèrent au sol jusqu’aux pieds des
chevaux. Alors, il rebroussa chemin pour s’unir au reste de l’armée. Ils
marchèrent vers Bactres et reçurent la soumission de tous les villages qui
avaient adhéré à la révolte de Spitaménès.
    La première armée, qui avait
participé à la campagne d’Alexandre, s’était établie à Maracanda. Les officiers
perses recrutaient autant de jeunes gens qu’ils le pouvaient en Bactriane et en
Sogdiane : à présent, l’armée royale n’avait plus grand-chose à voir avec
celle qui avait quitté Pella sept ans plus tôt. Mais de cette façon, il restait
peu de ressources humaines à la disposition de l’ennemi pour alimenter sa
résistance.
    Il demeurait toutefois que cette
expédition avait obtenu un succès relatif, ce qui pesait sur le prestige du
roi, d’autant plus que nombre de ses compagnons avaient tenté de le dissuader
d’adopter cette tactique. Alexandre voulut donc leur faire oublier cette
situation en donnant des fêtes et des banquets auxquels il invita également les
officiers perses, suscitant ainsi un nouveau motif de tension parmi les Macédoniens
et ses propres amis. Certains d’entre eux nourrissaient également de
l’antipathie à l’égard d’Héphestion, qui paraissait apprécier les coutumes
perses autant que le roi, et qui arborait tout comme lui des vêtements
orientaux.
    De nombreuses ambassades vinrent
négocier des traités avec le roi, dont celle d’une tribu scythe qui vivait de
l’autre côté de l’Oxus. Le roi exigea qu’elles observent le protocole des
audiences perses, marqué par la proskynèse, et il reçut certains invités vêtus
de la kandys et coiffé de la tiare, ce qui accentua encore la mauvaise humeur
de ses compagnons.
    Attirés par la renommée du roi et
plus encore par les

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