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Le Roman d'Alexandre le Grand

Le Roman d'Alexandre le Grand

Titel: Le Roman d'Alexandre le Grand Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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diriger vers la porte, elle dégrafa son péplum d’un geste rapide et
demeura devant lui dans ses seules sandales de rubans d’argent.
    Alexandre laissa retomber sa main et
la contempla sans mot dire. C’était la plus belle femme qu’il eût vue de toute
son existence, belle à vous couper le souffle et à vous faire bouillir le sang.
Son cou était soyeux et doux, ses épaules droites, ses seins turgescents et
dressés, ses cuisses aussi fuselées et lisses que si on les avait sculptées
dans le marbre de Paros. Il sentit sa langue coller à son palais.
    La jeune femme s’approcha de lui et,
le prenant par la main, l’entraîna vers la salle de bains. « Puis-je te
déshabiller ? lui demanda-t-elle en dégrafant les fibules qui retenaient
son chiton et sa chlamyde.
    « J’ai bien peur que Leptine
soit furieuse et qu’elle…, balbutia Alexandre.
    — Peut-être, mais toi, tu seras
certainement heureux et comblé. Je te l’assure. »
    Maintenant le prince aussi était nu.
La jeune fille se blottit contre lui, mais dès qu’elle perçut l’effet
extraordinaire qu’elle avait provoqué, elle recula et le conduisit dans la
baignoire.
    « Ici, ce sera encore mieux. Tu
verras »
    Alexandre la suivit. Elle se mit à
le caresser avec un savoir et une habileté inconnus jusqu’alors du jeune homme,
excitant son désir jusqu’à l’excès, se refusant délicatement avant de
recommencer doucement, de plus loin, d’un geste de plus en plus précis…
    Quand elle constata qu’il avait
atteint le summum de l’excitation, elle se glissa hors de la baignoire et alla
s’allonger sur le lit, ruisselant d’eau parfumée sous la lumière dorée des
lampes, puis elle s’offrit. Le jeune homme l’étreignit avec fougue, cependant
qu’elle murmurait à son oreille : « C’est ainsi que tu utiliseras le
bélier quand tu devras démanteler les murs d’une ville. Permets-moi de te
guider et tu verras… »
    Alexandre la laissa faire et il
plongea dans le plaisir comme une pierre dans l’eau, un plaisir de plus en plus
fort et de plus en plus intense, jusqu’à l’explosion. Mais Campaspé le voulait
encore, et elle l’excita à nouveau de sa bouche humide et brûlante, avant de
monter sur lui et de mener, avec une lenteur exténuante, la danse d’amour.
Cette nuit-là, le jeune homme comprit que le plaisir pouvait atteindre des
sommets qu’il n’avait jamais connus avec l’amour naïf et rude de Leptine.

22
    Après le départ de l’armée, Alexandre reçut chaque jour, sans
exception, des dépêches du roi l’informant du déroulement des opérations et de
ses déplacements. Il apprit ainsi que dans sa première intervention, Philippe
avait complètement réalisé son projet en occupant Chithinion puis Élatée, vers
la fin de l’été.
    Philippe, roi des Macédoniens, à
Alexandre, salut.
    Aujourd’hui, troisième jour du mois
de Métageitnion, j’ai occupé Élatée.
    Mon entreprise a suscité la panique
à Athènes car tout le monde pensait que j’allais aussitôt retourner l’armée
contre eux et pousser les Thébains à marcher avec moi. Mais Démosthène a
convaincu les habitants que mon action ne visait qu’à faire pression sur Thèbes
pour les empêcher de s’allier avec les Athéniens. Il s’est fait nommer à la
tête d’une délégation destinée à stipuler une alliance avec les Thébains. J’ai
décidé, moi aussi, d’envoyer une ambassade dans cette cité afin de les
persuader du contraire. Je te tiendrai informé.
    Prends soin de toi et de la reine,
ta mère.
    Alexandre convoqua Callisthène, qui
l’avait rejoint au palais depuis quelques jours. « Les choses se passent
plus ou moins selon tes prévisions, lui communiqua-t-il. Je viens de recevoir
une dépêche de mon père concernant le déroulement de son expédition. Deux
ambassades, l’une athénienne et l’autre macédonienne, tenteront d’attirer les
Thébains dans leurs camps respectifs. Qui l’emportera, selon toi ? »
    D’un geste affecté, Callisthène
lissa son manteau sur son bras gauche et dit : « Faire des prévisions
est un exercice dangereux, qui convient davantage à un devin qu’à un historien.
Qui conduira l’ambassade athénienne ?
    — Démosthène.
    — Alors c’est lui qui réussira.
Il n’y a pas en Grèce d’orateur plus brillant. Prépare-toi à partir.
    — Pourquoi ?
    — Parce qu’il y aura un
affrontement final, et ce jour-là ton père voudra t’avoir à ses

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