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Le sac du palais d'ete

Le sac du palais d'ete

Titel: Le sac du palais d'ete Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jose Frèches
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bonté, Dieu envoya sur terre le Christ, son divin fils, pour sauver le monde. Grâce au Christ, nous sommes tous devenus fils de Dieu, s’enflamma le pasteur.
    Le fils de Prospérité Singulière ne s’y retrouvait plus.
    —  Mon père croyait les mêmes choses que toi   ?
    —  Bien sûr. Ton père était animé d’une foi intense envers le Christ ! C’était un homme extrêmement pieux.
    —  Il méditait   ?
    —  Beaucoup ! Il priait et méditait sur les Saintes Écritures… celles que contient le gros livre que tu vois là-bas, lui expliqua le pasteur en désignant la Bible installée dans le chœur.
    Il s’approcha des Saintes Écritures. Pendant qu’il les feuilletait, le pasteur lui demanda :
    —  Au fait, Tang, que me vaut l’honneur de ta visite   ?
    —  Quand mon père m’expliqua que c’était toi qui lui avais remis sa médaille, j’eus envie de te rencontrer. Avant de mourir, il souhaitait me raconter une histoire merveilleuse qui lui était arrivée à Kunming mais la mort le prit avant qu’il ait pu la commencer ! Trompé par les mots sibyllins de mon père, j’étais persuadé que tu étais un moine bouddhiste !
    Luang se mit à rire.
    —  J’espère que tu n’es pas trop déçu par ce que tu as trouvé ici !
    —  Pas le moins du monde. Je n’avais jamais entendu parler de Dieu et du Christ !
    —  Tu n’as donc jamais eu affaire aux Occidentaux qui construisent des églises et fondent des communautés   ?
    —  C’est que je me méfie tellement des nez longs que je me garderais bien d’engager la moindre conversation avec eux. A vrai dire, je ne les aurais jamais imaginés capables de vénérer un Dieu qui aime les hommes ! Ils font tellement de mal avec leur boue noire que je les voyais plutôt voués au démon ! soupira le Han.
    —  Tous les nez longs ne sont pas, heureusement, des agents des grandes compagnies de commerce ! Il y en a qui veulent le bien de la Chine… À l’église de la Dévotion, nous avons une école où plus de deux cents enfants pauvres apprennent à lire et à écrire.
    Tang regardait parler Luang Fudong. Ses propos, soutenus par une force de conviction à toute épreuve, lui paraissaient singulièrement limpides. Le Han, qui brûlait désormais de savoir comment on pouvait abandonner toutes ses croyances originelles pour devenir chrétien, lui demanda :
    —  Quel genre d’examen doit-on passer pour devenir pasteur   ? L’intéressé éclata de rire.
    —  Le métier de pasteur du Christ n’est pas une charge mandarinale ! Il faut connaître la Bible sur le bout des doigts et montrer à son directeur de conscience qu’on est digne de prêcher à autrui la Divine Parole du Christ, un point, c’est tout !
    Le pasteur fit signe à son visiteur de l’accompagner dans le jardin où l’église avait été construite, non loin d’un canal dont les eaux ferrugineuses étaient recouvertes par un tapis de nénuphars géants.
    —  Qu’est-ce qu’un directeur de conscience   ?
    Les deux hommes s’assirent sur un banc.
    —  Un pasteur plus âgé que toi et qui accepte de te prendre sous son aile ainsi que de t’inculquer le métier.
    —  Qui était le tien   ?
    —  Un nez long originaire de Hollande…
    —  Il était gentil   ?
    —  Très ! Il s’appelait Jacob de Duve et, sans lui, je serais mort. Lorsque ma famille fut massacrée par une bande de brigands Naxi, je fus recueilli ici même par cet homme qui avait déjà fondé cette église. Il était d’une générosité à toute épreuve. Je lui dois tout.
    —  Que fait-il à présent   ?
    —  Il est mort de la variole, il y a trois ans.
    —  Et c’est toi qui as repris le flambeau…
    —  M. de Duve me disait toujours que je serais appelé à lui succéder. Dieu l’a rappelé auprès de Lui plus tôt que prévu ! Ton père venait souvent écouter ses sermons en cachette !
    —  Pourquoi était-il obligé de se cacher   ?
    —  S’il avait fait état de ses croyances, il n’aurait pu garder son poste de gouverneur du Yunnan et eût probablement risqué la mort. Encore aujourd’hui, les chrétiens du Yunnan ne sont en sécurité que s’ils adoptent un profil bas…
    —  Comment mon père a-t-il découvert le Christ   ?
    —  Ce jour-là, ton père était parti chasser le faisan en montagne, vers le lac de la Pierre Plate, sans aucune escorte ni valet de pied.
    —  Il m’a souvent dit qu’il tirait bien à

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