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Le salut du corbeau

Le salut du corbeau

Titel: Le salut du corbeau Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marie Bourassa
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il appelait cela une distraction. De plus, il s’attendait à le voir rester là sans rien faire, lui, en spectateur passif. C’était mal le connaître.
    — Arrêtez ! cria-t-il.
    Et il s’avança doucement. Lui-même avait dégainé sa dague.
    Desdémone restait immobile, le plat de la lame froide appuyé contre sa gorge. Louis tourna un peu la tête sans bouger la main.
    — Qu’y a-t-il ?
    — Lâchez-la, de grâce. Bon Dieu, ne sentez-vous donc rien du tout ?
    — Si, je sens quelque chose.
    Il regarda Desdémone et lui passa sa main libre sous la nuque.
    — Je sens ses vertèbres.
    Desdémone frissonna.
    — Ce n’est pas ce que je voulais dire, se hâta de rectifier Sam.
    — On dit « ressentir », pas « sentir ». Ainsi, Aitken, tu intercéderais en sa faveur, même moche comme elle est ?
    — Oui, dit Sam sans réfléchir à la portée de cette question.
    — Comme c’est touchant. Mais cela ne m’étonne guère de ta part. Tu as toujours aimé jouer les preux, pas vrai ? Seulement, voilà : il y a de ces fois où tes bons sentiments sont plus nuisibles qu’utiles, tu me suis ?
    — Louis, non, supplia Desdémone tout bas.
    La main de Sam pétrissait le manche de son arme. Louis, imperturbable, ne la quittait pas des yeux. Il dit :
    — Lâche ça et rapplique ici. Plus près. Fouille dans ma poche. Doucement, hein. Pas de geste brusque, sinon, couic !
    Sam obéit à contrecœur. Dégoûté, il enfonça une main dans la poche du floternel* dont il sortit un document plié. Louis dit :
    — Tu sais lire, non ? Eh bien, éloigne-toi, maintenant, et lis. C’est un mandat rédigé en bonne et due forme. J’ai en outre la permission de mettre en état d’arrestation quiconque tentera d’entraver mon travail.
    — J’ai compris, dit Sam sombrement.
    — Pitié, dit Desdémone.
    Louis ne prêta pas attention à ses protestations et dit :
    — Très bien. Alors, va me quérir ce tabouret qui est là et appuie-le contre la patte de la table. Fais vite.
    — Ce que je n’ai pas compris, en revanche, c’est la raison pour laquelle vous m’avez emmené ici.
    — Ne joue pas les abrutis, Aitken, pas avec moi. Tu le sais.
    — Oui, je le sais pour avoir dû vous suivre en ville, mais ici…
    — Je t’ai donné le choix, rappelle-toi. Tu étais libre de demeurer chez moi et d’attendre mon retour. Alors, ce tabouret, tu l’apportes, oui ou merde ?
    Sam poussa le petit siège en place de quelques bruyants coups de pied.
    — La corde, maintenant, dit Louis.
    Sam la lui lança dans le dos.
    — Ne comptez pas sur moi pour être votre assistant.
    — Comme tu voudras. Va-t’en donc dans le coin et ferme-la. Tu peux aussi t’en aller aux filles si ça te dit. C’est la maison qui paie.
    Mais Sam n’était plus du tout tenté par la chose. Il rengaina sa dague et décida de rester. Il devait forcément y avoir un moyen d’empêcher la torture.
    Pendant ce temps, Louis obligea Desdémone à se lever et la mena au tabouret sur lequel il l’assit rudement. Il ne retira sa dague que pour lui lier les mains derrière le dos, à la patte de table. Il lui arracha ses bracelets d’émail champlevé qui nuisaient au ligotage et les lança à terre. Les chevilles de la putain furent attachées aux pattes du tabouret. Desdémone ne se défendit pas. Elle s’était mise à sangloter.
    — Dis-moi ce que tu veux. Dis-moi et si je l’ai je te le donnerai, suppliait-elle.
    — Bien sûr. Mais tu es une drôlesse, toi. Tu me diras que tu ne l’as pas. Or, je détiens la preuve du contraire par la bouche même de ta patronne que tu as flouée.
    Une fois sa victime bien ligotée et incapable de faire autre chose que de se débattre faiblement, il lui passa promptement l’étrange bride qui lui maintint de force la bouche ouverte. Louis jeta un coup d’œil alentour, trouva ce qu’il cherchait et ramena une verge plate.
    — Pour un usage pervers à l’intention de tes clients, je suppose : dit Louis en songeant aux coups qu’elle devait leur assener avec. Je constate que tu n’as guère changé.
    Il cassa la verge en deux parties de longueur inégale et mit de côté la plus courte des deux. Il s’accroupit face à la femme qui essayait désespérément de parler à travers l’horrible instrument qui lui emprisonnait la tête. Louis retroussa ses jupes et inséra la poire dans son vagin, ne la maintenant plus que par sa clef. Desdémone hurla de frayeur. Il leva

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