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Le sang des Borgia

Le sang des Borgia

Titel: Le sang des Borgia Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mario Puzo
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réagirait leur père, s’il arrivait quelque chose à son fils préféré ?
    César s’habilla en toute hâte et se dirigea vers les appartements du pape. Deux gardes se tenaient de chaque côté des lourdes portes de bronze.
    — Le souverain pontife dort-il bien ? leur demanda-t-il en luttant pour garder son calme.
    Jacamino, le serviteur préféré d’Alexandre, répondit depuis le vestibule :
    — Il dormait paisiblement il y a quelques instants. Tout va bien.
    César fit demi-tour, mais son agitation ne le quitta pas pour autant. La seule solution était de partir à cheval vers la campagne, comme toujours quand le battement de son cœur se faisait trop fort. Il courut aux écuries et s’apprêtait à monter son étalon préféré quand il vit qu’un palefrenier bouchonnait le cheval de Geoffroi, dont les sabots étaient couverts de cette épaisse boue rouge qu’on trouvait au bord du Tibre.
    — Mon frère est-il bien rentré ? demanda-t-il au jeune garçon.
    — Oui, monseigneur.
    — Et mon frère Juan ?
    — Non, monseigneur, pas encore.
    César sortit de Rome sans trop savoir où aller, comme possédé par un démon. Tout ce qui l’entourait paraissait sorti d’un rêve ; c’est sans s’en rendre compte qu’il se retrouva en bordure du fleuve.
    La nuit était humide et froide, l’odeur salée du Tibre lui éclaircit les idées et l’apaisa un peu. Il examina les rives en quête de signes révélateurs, mais n’en trouva aucun. Au bout de quelques heures, il parvint à l’endroit où s’étendait une vaste étendue de boue rouge, tout près d’un quai de pêcheurs ; de l’autre côté du fleuve, se dressait le palais du comte Murandella, ainsi qu’un hôpital aux fenêtres duquel brûlaient des lanternes. Là encore, tout avait l’air tranquille.
    César mit pied à terre, cherchant quelqu’un à qui il pourrait demander s’il avait vu Juan. Mais l’endroit était désert, et il n’entendait que les poissons qui, de temps à autre, sautaient à la surface des eaux.
    Il s’avança jusqu’au quai et examina les lieux. Quelques bateaux étaient à l’ancre, mais leurs équipages devaient y dormir, ou bien s’étaient rendus dans une taverne proche. Quelle existence que la leur ! Il leur suffisait, chaque jour, de jeter leurs filets et d’attendre. César sourit et se sentit un peu apaisé.
    Il allait repartir quand il aperçut une barque ancrée près d’un entassement de troncs d’arbres. Un homme y était allongé.
    — Signor ! Signor ! lança César en s’avançant. Je suis le cardinal Borgia, dit-il au pêcheur qui le regardait d’un air un peu indécis. Je cherche mon frère, le commandant des armées du pape. As-tu remarqué quoi que ce soit de suspect cette nuit ?
    Tout en parlant, il ne cessait de faire tournoyer un ducat d’or entre ses doigts. L’homme, qui s’appelait Giorgio, vit la pièce et se sentit rassuré.
    Il parla pendant près d’une demi-heure. Après quoi, César lui offrit le ducat.
    — Personne ne doit savoir que nous nous sommes rencontrés, dit-il avant de s’éloigner. Je compte sur toi !
    — Je ne sais même pas qui vous êtes, monseigneur, répondit Giorgio.
    César rentra au Vatican, mais ne confia à personne ce qu’il avait appris.
    Alexandre s’éveilla plus tôt que d’habitude, se sentant un peu mal à l’aise. Peut-être était-ce l’effet des inquiétudes que lui inspirait la réunion convoquée pour ce jour-là ? On devait discuter de la stratégie de ses armées. Quand il arriva, seul Brandao était là.
    — Où sont mes fils ? Il est temps de commencer !
    Duarte comprit qu’il allait devoir apprendre de mauvaises nouvelles au pape. Un peu avant l’aube, il avait été réveillé par un serviteur de Juan : son maître n’était toujours pas revenu du dîner chez Vanozza, et l’écuyer qui l’accompagnait non plus – détail encore plus inquiétant.
    Brandao avait rassuré l’homme, avant de lui ordonner de retourner dans les appartements du capitaine général, et de l’informer quand il serait de retour. Toutefois, l’affaire était étrange, et Duarte ne put se rendormir. Il finit par se lever, s’habilla en hâte et, comme le jour se levait, se rendit dans le ghetto pour demander si quelqu’un avait vu Juan. En vain.
    Revenant au Vatican, il se rendit aussitôt chez César.
    — Il a quitté la soirée avec son écuyer et l’homme masqué, dit celui-ci. Il devait revenir ici, son écuyer avait

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