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Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate

Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate

Titel: Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Emma Locatelli
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t’appelle…
    — Crache-le donc, Appicus, au lieu de trembler comme une feuille ! On m’appelle ?
    — Héliogabale… gémit le pauvre Appicus dans un souffle.
    À ce mot, le visage de Varius s’empourpra effectivement de rage.
    — Pas celui-là ! hurla-t-il. L’autre !
    — Je… je ne sais plus…
    Mais la colère de l’adolescent retomba presque immédiatement et, à la surprise des Pères conscrits, il reprit son masque cynique.
    — Tu as la mémoire d’un petit serin, Appicus, dit-il en souriant. Je vais t’aider. Je te donne un indice : je crois savoir que mon surnom a un rapport avec une certaine partie de mon anatomie…
    — Je… je ne vois pas, César.
    — Est-ce que tu le fais exprès ?
    Il fit une volte, haussa ses sourcils blonds d’un air de détachement, mais ses yeux continuaient de briller d’impertinence. Puis il ouvrit la bouche, mais resta muet et pencha la tête. Chacun sentit qu’il cherchait le mot, la réplique sensationnelle, l’effet, comme le fait un acteur sur les planches d’un théâtre.
    — On me surnomme « Cul large »… dit-il avec un sourire ironique. Et vous le savez tous, tas d’hypocrites !
    Les sénateurs baissèrent le front.
    — Mais je ne m’en offusque pas, ajouta l’adolescent en gloussant. C’est vrai, j’ai un cul vorace… distendu comme une énorme bouche ! Une seconde bouche qu’il faut gaver de glands !
    Laissant libre cours à son besoin, presque maniaque, de choquer, il poursuivit, mais en affectant cette fois la plus grande indifférence :
    — Respectables Pères conscrits, je vous l’avoue : j’ai le cul fendu jusqu’au nombril !
    Puis il recommença à marcher de long en large, en jouant avec son sceptre comme avec un bâton, l’envoyant en l’air, le faisant tourner.
    De chaque côté du trône, les favoris le regardaient, partagés entre l’amusement et l’inquiétude, spectateurs plus que complices. Et Hiéroclès, les lèvres closes, suivait les mouvements de son amant avec un sourire crispé.
    Enfin Varius cessa son jeu puéril et s’approcha d’Appicus, si près qu’il posa presque ses lèvres sur sa tempe.
    — Appicus, susurra-t-il à l’oreille du consulaire, tu parles trop. Et tu te sers bien mal de ta langue. Que ta bouche nocive vienne plutôt s’occuper de mon bas-ventre… Au moins, si elle me suce, elle te sera plus utile… !
    Son visage rayonnait à présent d’une férocité animale.
    — Sans compter, reprit-il d’une voix dure, que je pourrai t’en mettre plein la bouche… et te réduire ainsi au silence.
    Sur ce, il abandonna aussitôt sa proie, fit un pas coulé, qui ressemblait à un pas léger de danse et se posta devant Proculus. Il hocha la tête, soupira, caressa les contours de son menton avec un air de résignation navrée : c’était son expression banale et ordinaire avant de décocher la flèche la plus acérée de son carquois.
    — Proculus, je n’aime vraiment pas la façon dont tu me regardes, déclara-t-il, l’œil méchant. Pourquoi tant d’arrogance et de mépris ? Serais-tu, par hasard, en possession de quelque chose qui te fasse te sentir supérieur aux autres, supérieur… à ton maître ?
    Alors que le consulaire le dévisageait sans comprendre, il pointa son index sur son entrejambe :
    — En aurais-tu une plus grosse que moi ?
    — Non, César, se contenta de répliquer froidement Proculus.
    — Eh bien, montre-la donc, que je m’en assure.
    Perdant toute sa superbe, Proculus frissonna de malaise et jeta à l’empereur un regard implorant.
    — Allons ! ordonna l’adolescent, ne me fais pas attendre ! Mortifié, l’autre souleva sa toge et sa tunique.
    — Par Élagabal ! fit Varius d’une voix aiguë. Qu’est-ce que cette toute petite chose ?
    La honte des autres était le spectacle dont il raffolait le plus. Il en connaissait les dégâts, il savait qu’elle rendait les êtres faibles, incapables et soumis.
    — Quelle taille ridicule, mon pauvre Proculus ! ajouta-t-il. Et ce prépuce ! Regardez-moi ce prépuce répugnant ! Il recouvre complètement ton gland comme un vieux capuchon !
    Et devant l’air consterné du sénateur, il se mit à rire aux éclats, d’un rire trop haut, d’un rire forcé, un peu ivre. Il se vengeait enfin des blessures infligées à son orgueil, des larmes étouffées dans la Curie…
    — Fais-toi circoncire… lâcha-t-il au sénateur. Il vaut mieux une grosse bite de juif qu’une

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