Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate

Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate

Titel: Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Emma Locatelli
Vom Netzwerk:
détourna, l’air dégoûté :
    — Je déteste l’étau des trous poilus, ricana-t-il. Je laisse ça aux enfileurs de chèvres comme Appicus !
    Sur ces mots, il fit claquer sa langue puis se mit à siffler, le menton en l’air, et s’éloigna de quelques pas. Puis, comme s’il avait oublié une dernière chose, un dernier affront, il revint sur le sénateur et le toisa étrangement.
    — Pfeuh… ! cracha-t-il finalement, en se ravisant avec une grimace.
    Il haussa les épaules et fit demi-tour. Parvenu au bout de la grande salle d’audience, il fit signe à ses favoris de sortir avec lui.
    — Partons, dit-il en prenant Hiéroclès par le bras, avant d’ajouter, en jetant un dernier coup d’œil aux clarissimes :
    — Ne sont-ils pas pitoyables ? Et dire que j’ai failli avoir peur de ça…

CHAPITRE XXXVII
    À la fin de l’été succéda un automne précoce et gris. Dès octobre, le temps devint humide et le ciel, froid, à moitié caché par les nuages, perdit sa luminosité. De sombres bandes noires montaient maintenant de l’ouest et présageaient une pluie abondante pour toute la saison.
    — Je t’apporte des nouvelles du Palatin.
    Soemias, splendide dans une robe émeraude, les cheveux dénoués sur les épaules, traversa le petit salon où Varius et Hiéroclès dévoraient, dans l’intimité, des pâtisseries et des gâteaux au miel. Elle se pencha vers son fils et vint baiser tendrement ses frisures blondes dans lesquelles il avait dispersé, çà et là, des perles de corail. L’empereur, ravi et câlin, appuya un instant sa tête contre la poitrine de sa mère, pour respirer son parfum.
    — Et les nouvelles ne sont pas bonnes, poursuivit Soemias d’un air soucieux. Ma sœur continue de payer les soldats. Il n’y plus aucun doute sur le fait que les prétoriens, désormais, soutiennent Alexianus.
    — Qu’ils le soutiennent, ça n’a aucune importance, fit Varius en léchant la crème qui couvrait ses doigts. Les prétoriens sont sous mes ordres, non ?
    Sa mère eut un soupir anxieux :
    — Pour combien de temps encore ?
    — Si cela peut te rassurer, lui dit Varius, sache que je viens de nommer Antochianus préfet du prétoire.
    — Un nouveau préfet ? s’étonna Soemias. Pourquoi ?
    — Parce que l’autre ne me plaisait plus.
    — Je ne sais pas si tu as bien fait, mon fils. « L’autre », comme tu l’appelles, avait l’expérience des soldats. Maximus était un homme fiable et il était respecté des prétoriens. D’ailleurs, c’est toi-même qui l’as choisi lorsque tu es arrivé à Rome.
    L’adolescent la dévisagea, amusé, et émit un étrange petit gloussement :
    — Toi, tu as couché avec lui.
    Soemias leva les yeux au plafond :
    — Non, je n’ai pas couché avec lui, répliqua-t-elle avec humeur. Je n’ai pas besoin de partager le lit d’un homme pour reconnaître sa valeur.
    Varius tendit à Hiéroclès un beignet aux fruits.
    — Comazon aussi était un bon chien de garde, au début, fit-il remarquer à sa mère. Ce qui ne l’a pas empêché, par la suite, de mordre la main de son maître. Ce Maximus semble peut-être loyal aujourd’hui, mais demain ? Qui sait s’il ne s’est pas déjà fait acheter par Mammaea ?
    — Maximus ne t’aurait pas trahi.
    — Peut-être, soupira Varius, mais je préfère Antochianus. Celui-là ne risque pas de comploter dans mon dos : il passe son temps à table ou au lit. Et c’est un très bon danseur.
    — Encore un danseur ?
    — Et pourvu d’un phallus d’une longueur hors des communes proportions, répondit-il avec une effronterie délibérée.
    Soemias fronça les sourcils :
    — Varius, tu n’es pas raisonnable ! Les prétoriens vont prendre cette nomination comme un affront !
    — Bah ! répliqua-t-il en levant une main insouciante, c’est assez d’un danseur pour commander à une troupe de lourdauds.
    — Tu ne sembles pas te rendre compte à quel point les choses ont empiré ces derniers temps. Je peux te l’assurer, moi qui vis au palais. On ressent partout l’influence grandissante de Mammaea. Les gens parlent dans mon dos, se taisent lorsque j’apparais. Même mes esclaves semblent se méfier de moi. J’ai parfois l’impression qu’ils m’épient. Ma sœur a des hommes partout, elle travaille sans relâche à te discréditer, à te salir. J’ai peur, Varius ! Je sens l’hostilité du Sénat, des chevaliers, des prétoriens… Elle les a tous achetés

Weitere Kostenlose Bücher