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Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate

Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate

Titel: Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Emma Locatelli
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limace aussi ridicule !
    La honte fit monter le rouge au visage de Proculus. Si la circoncision, dans l’imagination populaire, passait pour faire augmenter la taille et même le volume des organes sexuels, elle n’en était pas moins, aux yeux des Romains, un sujet de ricanement. Ils y voyaient une pratique repoussante et barbare, réservée aux juifs et aux esclaves que l’on mutilait pour satisfaire le plaisir pervers de certains maîtres.
    — À ton tour Julius ! dit Varius en se dirigeant vers un autre sénateur. Montre-moi ton membre !
    Et il le somma de s’exécuter sur-le-champ en croisant les bras.
    — Ah ça ! Quelle horreur ! s’exclama-t-il en portant une main sur sa bouche. La tienne est pire que celle de Proculus ! Mon vieux Julius, ta bite ressemble à… à… un cou de poulet ! Oui, c’est ça ! On dirait un petit cou flétri de poulet !
    Cette avalanche de grossièretés, cette obscénité verbale sonnaient bien plus qu’une revanche. En faisant exhiber aux plus respectables citoyens de Rome leurs attributs, en soulignant leur déficience, il transgressait, encore une fois, les normes. Et manifestement, s’en amusait beaucoup. Les sénateurs, à présent, étaient diversement marqués par l’émotion : Proculus rouge aux pommettes, Appicus pâle comme un linge, Caelus gris, avec des cernes autour des yeux, Julius suant à grosses gouttes. Aucun d’entre eux ne relevait plus la tête. Ils ne souhaitaient que se taire, disparaître, et fixaient intensément le sol de marbre, cherchant dans la contemplation des veinures roses et blanches de la pierre une échappatoire, un refuge, une sécurité factice.
    Varius se dirigea vers le sénateur Nero et posa sa main sur son dos. D’une pression légère, il lui ordonna de se pencher en avant. Comme l’autre demeurait droit et immobile, il accentua sa poussée.
    — Nero, mets-toi à quatre pattes !
    Le consulaire avala sa salive avec répugnance.
    — C’est indigne, souffla-t-il. Je refuse.
    — Indigne ? Je ne trouve pas, répliqua calmement l’adolescent. Après tout, les animaux, même les plus majestueux, marchent de cette façon et personne ne songe à les trouver ignobles. Mais peut-être préfères-tu mourir dignement que de te mettre à quatre pattes ? C’est ton choix…
    Résigné, le sénateur tomba sur les genoux, plaqua ses deux mains sur le sol. L’empereur semblait maintenant possédé par ses pulsions sadiques, dont les tentations, pour lui, devenaient des ordres.
    — Soulève ta toge, ordonna-t-il. Et montre-moi tes fesses. Nero obtempéra en poussant un gémissement de honte.
    — Pourquoi joues-tu les vierges effarouchées, Nero ? J’imagine que ce n’est pas la première fois que tu te retrouves dans cette position ?
    Et, s’adressant cette fois à l’ensemble des consulaires :
    — Et vous, pourquoi le regardez-vous avec cette expression d’horreur ? N’allez pas me faire croire que vous n’avez jamais présenté votre croupe à l’ardeur de vos amants ? J’en fais autant… Tout le monde le fait !
    Il y avait dans cette remarque plus que du sarcasme : le besoin inavoué de faire de chacun son semblable, de se convaincre que le dément, ce n’était pas lui, mais tous ceux qui se cachaient derrière les convenances pour ne pas s’avouer tels qu’ils étaient. Et la servilité avec laquelle les sénateurs se soumettaient à ses volontés les plus fantasques et les plus humiliantes semblait confirmer ce qu’il cherchait : sous les sévères apparences, l’éternelle, la profonde, la naturelle hypocrisie de l’homme.
    — Écarte les fesses !
    — Je t’en prie, César, supplia le Clarissime.
    — Cesse de me prier et obéis !
    Nero semblait paralysé par la honte et la peur. Varius dut faire lui-même le geste qui marquait son déshonneur.
    — C’est bien ce que je pensais ! s’exclama-t-il.
    Il se tourna, prenant à témoin les autres consulaires :
    — Notre honorable sénateur se rase les jambes et les bras mais ne s’épile pas le cul !
    L’autre ne bougeait plus, le visage entre les coudes, le postérieur ridiculement exposé aux regards de ses pairs.
    — Nero, Nero, lui dit Varius d’un air navré, sais-tu que les fesses velues n’attirent que les brutes rustiques ?
    Le voyant trembler, il lui rabaissa brusquement la toge :
    — Allons, ne crains rien… Je ne vais pas te transpercer, je n’aime que les culs lisses !
    Il ajusta sa couronne et se

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