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Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate

Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate

Titel: Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Emma Locatelli
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respect et la considération des patriciens et du Sénat.
    Il l’interrompit aussitôt en avançant la main.
    — Encore faudrait-il que je veuille me concilier la faveur de ces esclaves en toge ! s’exclama-t-il. Et quand bien même cela serait, quand bien même ils me trouveraient plus respectable parce que je consentirais à m’unir avec une truie romaine, qu’est-ce que cela m’apporterait ?
    — La paix, Varius. La paix de l’esprit, la tranquillité. Je sais parfaitement que tu crains l’opinion qu’ils peuvent avoir de toi, que tu te méfies de leur jugement.
    L’adolescent rejeta orgueilleusement la tête en arrière.
    — Je me moque éperdument de ces vieillards séniles et pompeux. Ils ne m’impressionnent pas.
    — Alors pourquoi me demandes-tu de t’accompagner à chaque séance du Sénat ? Pourquoi trembles-tu comme une feuille chaque fois que tu mets un pied dans la Curie ?
    — Premièrement, je ne tremble pas, rectifia Varius d’une voix aigre. C’est uniquement la perspective de devoir écouter leurs interminables discours qui me donne froid dans le dos. Deuxièmement, ajouta-t-il en soutenant le regard de sa grand-mère, je t’ai demandé de m’accompagner dans le seul but de les faire enrager. Avant toi, aucune femme n’avait jamais été autorisée à mettre les pieds dans la Curie, aussi ai-je pensé qu’il était de mon devoir de rompre avec cette tradition on ne peut plus misogyne. Te souviens-tu de leurs têtes quand tu t’es assise à la tribune, la première fois, à mes côtés ? Ils sont passés par toutes les couleurs !
    Maesa eut un mouvement d’impatience.
    — Pourquoi cherches-tu à les choquer ? Cela n’est pas dans ton intérêt.
    Varius, qui n’avait manifestement pas de réponse à la question, fit un geste enfantin des épaules. Puis il bâilla longuement, avec ostentation.
    — J’aimerais que tu réfléchisses à ma proposition, reprit sa grand-mère.
    — Alors trouve d’autres arguments ! Ceux que tu viens de m’exposer sont irrecevables.
    — Il te faut un héritier. Un enfant qui perpétue le sang des Antonins.
    — Mais je ne suis pas un Antonin, ricana l’adolescent. Quelle idée absurde ! Qu’est-ce qui m’oblige à assurer la continuité d’une dynastie dont j’ai usurpé le nom ?
    — Tu es un Antonin, depuis le jour où les soldats t’ont acclamé sous ce cognomen. Et désormais le peuple de Rome et le Sénat te considèrent comme un Antonin.
    — Eh bien, s’ils veulent y croire, tant pis pour eux ! railla l’empereur.
    — La nature nous impose de procréer des descendants pour assurer la pérennité de notre famille, ajouta Maesa. C’est une des finalités du mariage.
    — Je ne suis pas prêt à être père, répliqua l’adolescent. D’ailleurs, les marmots me dégoûtent. Ils bavent, ils pleurent et lorsqu’ils cessent de brailler, c’est pour nous assommer avec leurs babillages insupportables.
    La princesse se tut, chercha les mots qui convenaient.
    — Encore une fois, tu as entièrement raison, dit-elle à mi-voix, il n’y a rien de plus agaçant qu’un enfant.
    Varius tenait maintenant sa bouche un peu de travers comme s’il souffrait des dents.
    — Sans compter qu’on ne peut rien leur apprendre avant qu’ils n’aient six ou sept ans, dit-il comme s’il avait trouvé là une raison irréfutable.
    — Je peux t’assurer que tu étais bien plus précoce que cela, rectifia Maesa.
    — Ah oui ?
    — Tu as marché à l’âge où les autres enfants ne savent pas encore se tenir assis et je me souviens que tu as parlé plus tôt qu’Alexianus. Je t’ai toujours tenu pour l’enfant le plus intelligent de notre famille.
    La fierté fit étinceler les yeux jaunes de Varius.
    — Il n’existe pas un être sur cette terre qui ait atteint une plus haute dignité que la tienne, continua Maesa. Et ton règne sera, je n’en doute pas, le règne d’un grand empereur. Mais l’éclat de nos mérites ne doit pas durer seulement le temps de notre vie. Il doit se prolonger aussi longtemps que les générations que nous aurons engendrées.
    Le jeune homme la laissa continuer, visiblement intrigué.
    — Si tu acceptes de prendre une épouse et qu’elle te donne un fils, acheva la princesse, celui-ci t’honorera plus tard. Il parlera de toi, et les fils de ton fils feront de même, ils perpétueront ta renommée jusqu’à la fin des temps.
    En voyant Varius se redresser imperceptiblement sous

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