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Le Secret de l'enclos du Temple

Le Secret de l'enclos du Temple

Titel: Le Secret de l'enclos du Temple Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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autres se racontèrent leur expédition. La Goutte et Desgrais avaient franchi la porte sans difficulté, d'autant que l'exempt y avait des amis. Malgré la nuit qui tombait, ils étaient vite parvenus à Montfaucon, même si, en chemin, Desgrais avait perdu un peu de temps à tuer un gros lièvre d'un coup de carabine. Ensuite, ils avaient attendu. Au bout de deux heures, comprenant que le carrosse avait rencontré des difficultés, ils avaient allumé le fanal. Et, déjà, changé deux fois.
    La troupe décida de passer la nuit sur place, trop fatiguée pour chercher un endroit moins sinistre. Aux femmes, on installa des lits sommaires dans le carrosse. Et Gaston organisa un tour de garde. Les autres dormiraient sous la plateforme, près des ossements.
    La nuit se déroula sans alerte, pourtant Tilly fut réveillé à l'aube : un peloton de chevau-légers arrivait.
    Ce ne pouvait être que des gens d'armes du prince de Condé, chargés d'empêcher le ravitaillement d'entrer dans Paris. Mais sans doute seraient-ils aussi dangereux que des pillards. S'ils découvraient les femmes et le carrosse, ils massacreraient les hommes pour prendre leur butin et satisfaire leur plaisir.
    Situé au sommet d'une éminence désertique, édifice rectangulaire haut de quinze pieds, large de trente et long de quarante, de jour, le gibet paraissait moins sinistre. Le chariot était sous la plateforme. Gaston dissimula le carrosse à l'arrière avant de demander à François et à son cousin de se cacher dans des ruines proches, bien armés. Les femmes restèrent dans la voiture. Desgrais et La Goutte, eux, montèrent sur la plateforme et s'installèrent derrière les poteaux de pierre, avec les carabines.
    C'était, malgré tout, une bien faible défense. Si les soldats se révélaient vraiment nombreux, ils succomberaient. Et Gaston savait ce que serait alors le sort d'Armande et des deux femmes.
    Déjà les cavaliers apparaissaient. Tilly s'avança devant eux, sans arme apparente, sauf son épée au fourreau. Les chevau-légers, une douzaine conduits pas un jeune lieutenant, l'entourèrent aussitôt, le menaçant de leur pique, sourire aux lèvres.
    — Qui êtes-vous ? interrogea un sergent sans aménité.
    L'officier qui dirigeait la troupe demeurait silencieux, essayant sans doute d'évaluer le butin possible et la présence d'autres personnes.
    — Gaston de Tilly, je suis le procureur du roi à la prévôté de l'Hôtel. Conduisez-moi à votre capitaine.
    — Je vous trouve bien exigeant, monsieur, répliqua l'officier, d'une voix traînante.
    Gaston plissa les yeux et tendit un doigt vers lui, tout en haussant les sourcils, simulant la surprise et la colère :
    — Je ne me répéterai pas, monsieur ! menaça-t-il. Je connais personnellement Mgr de Bourbon, et je crois avoir l'honneur d'être son ami. Vous allez vous mettre sous mes ordres, ou je vous défais sur-le-champ de votre commandement, et de retour à votre camp, je vous fais subir l'estrapade pour insolence et refus d'obéissance. Ignorez-vous les pouvoirs du procureur de l'Hôtel du roi ?
    L'homme pâlit et parut d'un coup moins sûr de lui.
    — Que faites-vous là, monsieur ? demanda-t-il d'un ton plus doux.
    — Hier soir, mon carrosse a été pris dans la tourmente. Mes hommes et moi avons passé la nuit ici.
    — Où sont vos hommes ? ironisa le sergent en regardant autour de lui.
    — Vous êtes sous le feu de leur canon ! C'est aussi autre chose que je pourrais apprendre au prince de Condé, lui qui déteste que ses soldats se laissent surprendre.
    — Qu'en savez-vous, monsieur ? s'enquit l'officier avec une ombre d'inquiétude.
    — Ce que j'en sais ? J'étais à ses côtés à Rocroy, cela devrait vous suffire 158 , monsieur. Mais, je m'interroge à présent, êtes-vous capable d'exercer un commandement ?
    Le silence se fit. Les soldats étaient désormais mal à l'aise.
    — Allez donc voir les armes sur les portières de mon carrosse, ordonna Gaston en montrant la direction de la voiture.
    Le sergent fit avancer sa monture de quelques pas et découvrit la portière armoriée des faisceaux de verges d'or et de la hache d'armes de la prévôté. Il revint, le visage décomposé, vers son lieutenant, lui faisant comprendre d'un signe de tête qu'ils s'étaient mis dans de mauvais draps.
    — Où est votre campement ? Quel est votre capitaine ? demanda Tilly, poussant l'avantage.
    — C'est M. le comte de Bussy, nous sommes

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