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Le Secret de l'enclos du Temple

Le Secret de l'enclos du Temple

Titel: Le Secret de l'enclos du Temple Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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allé à la rencontre de sa sœur de retour de Munster où son époux, M. de Longueville, négociait pour la France les conditions de la paix avec l'Espagne. Conti avait été ébloui par la grâce de Geneviève, qu'une troisième grossesse avait encore embellie 28 . Déjà jaloux des lauriers de son frère, il avait désormais un motif supplémentaire de le détester, puisque celui-ci s'était vanté d'avoir eu des rapports incestueux avec elle.
    Mais pour se faire aimer de cette beauté, déjà objet de désirs de tous les hommes de la Cour, il savait qu'il lui faudrait la gloire ou la fortune. Pour l'instant, il ne possédait ni l'un ni l'autre, son aîné Louis de Bourbon ayant déjà la gloire et ayant hérité de la fortune des Condé. L'avenir d'Armand de Conti se bornait donc à un hypothétique futur chapeau de cardinal, s'il s'en libérait un.
    Certains de ses amis lui avaient suggéré de s'intéresser à la charge de grand prieur de France, laquelle rapportait cent mille livres et permettait à son possesseur de disposer d'une petite principauté dans Paris : l'enclos du Temple.
    En attendant mieux, et puisqu'on voulait le faire d'Église, ne s'agissait-il pas d'un bon marchepied pour la fortune ? Et dans son hôtel de l'enclos, ne pourrait-il pas recevoir sa sœur, alors qu'il était pour l'heure logé dans l'hôtel de Condé, donc au vu et su de tout le monde, désagrément fâcheux pour conduire une incestueuse histoire d'amour ?
    Malheureusement, le grand prieur de France s'appelait, à ce jour, Hugues de Rabutin.
    À l'occasion de ce dîner, le prince de Conti voulait donc sonder M. de Rabutin, ainsi que les commandeurs les plus influents. Le grand prieur accepterait-il, contre une pension, ou une somme à définir – payée par sa mère –, de quitter sa charge ? Et les commandeurs l'éliraient-ils, s'il intégrait l'Ordre ?
    *
    Le souper avait tourné autour de ces deux points sans que le prince ne devine une quelconque ouverture parmi les convives. Il ne s'en offusqua pas. Nous l'avons dit, si certains le jugeaient sot, Armand de Bourbon se révélait beaucoup plus fin et calculateur qu'on ne le croyait. On ne voulait pas de lui dans l'immédiat comme grand prieur ? Soit ! Le temps travaillerait à son avantage, jugeait-il.
    Le souper de sept services se terminait. M. de Conti était assis à côté du grand prieur qui tenait le haut bout, la place d'honneur.
    — M. de Rabutin, pourrais-je au moins vous demander une faveur si vous ne voulez pas me céder votre charge ? demanda le prince tandis que les valets servaient un vin sirupeux avec un entremets.
    — Je vous l'accorde d'avance, monseigneur.
    — Le jour où vous déciderez de l'abandonner, pourrais-je en être le premier informé ?
    — Je vous le promets, monseigneur, mais ne comptez guère que cela arrive rapidement, sourit Rabutin.
    Le grand prieur, qui avait beaucoup bu, ajouta malgré lui :
    — Mais si mon neveu partage le trésor des templiers avec moi, je songerai sérieusement à me retirer !
    — Le trésor des templiers ? Rien que cela ! Un de vos neveux l'aurait-il découvert ? plaisanta Conti.
    — Bien sûr que non, monseigneur ! En vérité, je raillais, mais mon neveu Roger, qui est maître de camp d'un régiment de chevau-légers de votre frère, s'est mis en tête de le trouver dans l'enceinte du Temple.
    — Il ne sera pas le premier à le chercher ! pouffa Conti. A-t-il au moins une idée de l'endroit où il se trouve ?
    — Aucune ! s'étouffa de rire le grand prieur.
    — Mais d'où lui vient alors cette lubie ? s'enquit Conti en souriant.
    — Pour que Roger soit logé confortablement quand il vient à Paris, je lui ai acheté une petite maison dans l'enclos. En faisant des travaux, il a découvert un vieux coffret avec quelques pièces en or datant de Philippe le Bel, qu'il m'a d'ailleurs offertes. Il se trouve que ce coffret contenait aussi un parchemin sur lequel étaient écrites quelques abréviations latines incompréhensibles. C'était sans doute des instructions laissées pour un chevalier du Temple, mais Roger semble persuadé qu'il s'agit des éléments pour parvenir au trésor.
    — Vous n'y croyez pas ?
    — Bien sûr que non ! D'ailleurs le texte sur ce parchemin est un galimatias qui ne veut rien dire.
    — Je crains donc ne pas devoir compter sur ce trésor pour espérer que vous vous retiriez !
    — Je n'y compte pas non plus, monseigneur.
    — Cette maison

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