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Le Secret de l'enclos du Temple

Le Secret de l'enclos du Temple

Titel: Le Secret de l'enclos du Temple Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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la rue Saint-Thomas-du-Louvre vers la rue Saint-Honoré et, à la demande de son maître, Nicolas l'arrêta devant le corps de garde des Suisses, à l'angle de la rue Frémenteau.
    Louis descendit. Il rentrerait rue des Blancs-Manteaux après avoir fait quelques visites avec Bauer. Avec un brin d'inquiétude, il regarda la voiture disparaître dans les encombrements de la rue Saint-Honoré.
    Il tenta de se rassurer en songeant que le trajet ne serait pas long, que Nicolas avait deux épées et deux pistolets sous son siège et que Ferrant, même particulièrement poltron, était un robuste jeune homme dont la carrure impressionnait. Gaufredi lui avait appris à tirer au pistolet et avec Nicolas, malheureusement aussi couard que lui, ils seraient quand même capables d'éloigner des marauds insolents.
    Quand le carrosse fut hors de vue, noyé au milieu des charrettes, des chariots, des mules et des marchands ambulants, Louis monta sur le cheval de Bauer et ils se dirigèrent vers l'avant-cour de l'ancien Palais-Cardinal, occupé désormais par la régente Anne d'Autriche et ses fils.
    Au porche, un officier des gardes françaises filtrait les entrées. Louis se présenta comme le marquis de Vivonne, et bien que l'officier fût surpris de le voir arriver ainsi et sans arme, il le laissa entrer avec Bauer. Il est vrai que celui-ci était armé pour deux avec son espadon sur l'épaule et sa lourde épée de côté.
    Le palais n'était pas facilement défendable en cas d'émeute populaire, puisqu'on pouvait facilement y pénétrer par les jardins et les cours. Pour ces raisons, le cardinal avait augmenté le nombre de soldats assurant la sécurité et la première cour était non seulement pleine de carrosses et de chevaux mais aussi de gardes-françaises et de gardes suisses.
    Ayant laissé leur cheval, les deux hommes se dirigèrent vers la Galerie des hommes illustres aménagée dans l'ancien hôtel d'Angennes, que l'on appelait toujours l'hôtel de Richelieu, car c'est là que M. du Plessis avait vécu. Dans cette partie des bâtiments étaient installés les services ministériels du comte de Brienne et le service des Dépêches.
    Mais si on les avait facilement laissés franchir le premier poste, pénétrer dans le palais lui-même relevait d'une difficulté plus grande. Des Suisses, en casaque rouge à parements bleus et culotte blanche, leur barrèrent le passage. Heureusement, Bauer put s'expliquer avec eux en allemand, et un brigadier accepta d'aller chercher un cornette des chevau-légers assurant la garde. Louis se présenta à nouveau et demanda qu'on le conduise à M. Rossignol. Il ajouta qu'il était un ami de M. de Baatz, et que M. d'Artagnan répondrait de lui si on allait le prévenir,
    L'officier, tout en lissant sa moustache en croc, lui expliqua avec suffisance que M. de Baatz se trouvait désormais au service du cardinal, et qu'il n'était pas là pour l'heure. Louis proposa le nom de M. Isaac de Portau – M. du Vallon – mais il lui fut répondu que celui-ci avait quitté le service. Fronsac insista alors en donnant le nom de M. de Lionne, son ami, et en glissant un écu préparé dans la main de l'officier en lui demandant de le boire à sa santé. Le cornette fut impressionné par le nom du ministre, mais l'écu emporta ses ultimes hésitations et il appela un garde pour lui donner l'ordre d'accompagner les deux visiteurs chez M. Rossignol, puis de les reconduire dans la cour.
    Ils pénétrèrent enfin dans les appartements du roi qu'ils traversèrent pour entrer dans la seconde cour intérieure. De là, ils suivirent un chemin que Louis connaissait bien jusqu'au grand escalier à balustres. Ensuite ils empruntèrent un couloir desservant des cabinets de travail et des bureaux où travaillaient des employés aux écritures, des clercs, des commis et des secrétaires. Cette galerie était éclairée par des lanternes à bougies attachées aux murs, et des gardes-françaises en assuraient la surveillance. C'est ici qu'on logeait les offices ministériels des secrétaires d'État, dont celui des Dépêches et du Chiffre. Le cardinal Mazarin, installé dans l'aile d'en face, celle où habitait la reine, pouvait ainsi à tout instant être informé des courriers.
    Un laquais gardait la porte d'Antoine Rossignol. Louis donna son nom et assura que M. Rossignol le recevrait. Le laquais gratta à la porte, entra quand il reçut une réponse, puis échangea quelques mots et fit entrer Fronsac.

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