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Le secret d'Eleusis

Le secret d'Eleusis

Titel: Le secret d'Eleusis Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Will Adams
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calme, je ne fais qu’exposer l’hypothèse actuelle de la police. Augustin aurait agressé Petitier avant votre départ pour l’aéroport, mais cette agression n’aurait pas été immédiatement fatale à la victime, qui était encore en vie à votre retour.
    — C’est impossible. Augustin ne ferait jamais ça. Et je n’ai rien remarqué d’anormal dans son comportement.
    — Vous êtes son meilleur ami, fit remarquer Charissa. Vous prenez forcément sa défense.
    Elle leva les yeux vers le rétroviseur et coupa court à l’indignation de Knox.
    — Comprenez-moi bien, ce n’est pas mon intime conviction, précisa-t-elle. C’est l’argument qu’avancera la police.
    — Je sais.
    — Vous voulez savoir la suite ?
    — Je vous écoute.
    — D’après l’examen préliminaire du corps, Petitier a été tué par un coup porté à l’aide d’un objet lourd et contondant. Or, rien de tel n’a été trouvé dans la chambre d’hôtel.
    — Et le portable de Petitier ?
    — Aucune trace de cheveux ni de sang, et vous ne devinerez jamais ce que les flics ont fait ! s’exclama Charissa, mi-amusée, mi-atterrée. Ils ont mis le portable en route et, lorsqu’il a fallu saisir le mot de passe, ils ont fait quelques essais au hasard. À chaque échec, des fichiers ont été supprimés.
    — Merde ! C’est sans doute ce que Theofanis a annoncé à Angelos quand j’étais dans la salle d’interrogatoire. Ils ont perdu beaucoup de données ?
    — Ils n’en savent rien pour l’instant. Et il est peut-être encore possible de les récupérer. Nous avons beaucoup d’experts en informatique à Athènes, mais encore faut-il qu’ils daignent intervenir.
    Charissa haussa les épaules. Apparemment, les informaticiens étaient avares de leurs services.
    — En tout cas, reprit-elle, le sac de voyage de Petitier a été éventré et une partie de son contenu semble avoir disparu. Avec ce qui reste à l’intérieur, il n’est pas aussi volumineux que sur la caméra de surveillance. La police pense que l’arme du crime se trouvait à l’origine dans les bagages de Petitier, mais qu’Augustin l’a emportée avec lui lorsqu’il est parti pour l’aéroport. Apparemment, sur l’enregistrement de la caméra, votre ami porte un sac. Est-ce exact ?
    Knox fronça les sourcils. C’était exact... Il s’agissait d’un grand sac en toile de couleur crème, qui contenait quelque chose d’assez volumineux.
    — Qu’est-ce que c’est que ça ? avait demandé Knox.
    — Occupe-toi de tes affaires, avait répliqué Augustin.
    Pour la première fois, Knox fut tenaillé par l’angoisse.
    — Ce sac n’avait pas l’air lourd, déclara-t-il. Il ne devait pas y avoir de quoi assommer un homme.
    — Comment le savez-vous ? l’interrogea Charissa. L’avez-vous porté ?
    — C’est absurde !
    — Je ne fais que vous poser les questions que la police vous posera. Qu’est-il devenu, ce sac ?
    Knox s’adossa et s’efforça de rassembler ses souvenirs. Il était resté à côté de la voiture pour laisser à Augustin et Claire un peu d’intimité au moment de leurs retrouvailles.
    — Augustin l’a emporté jusqu’au terminal, se rappela-t-il.
    — Vous en êtes sûr ?
    — Je le revois l’écarter du chemin quand il a croisé quelqu’un.
    — Et quand il est ressorti ?
    Knox réfléchit un instant.
    — Il poussait un chariot sur lequel étaient empilés les bagages de Claire. Son sac était peut-être également sur le chariot, mais je ne m’en souviens pas.
    — Essayez de vous souvenir.
    — C’est grotesque ! Toute cette affaire est absolument grotesque !
    — Monsieur Knox, peut-être n’avez-vous pas conscience des enjeux. L’année dernière, la police d’Athènes a abattu un adolescent de quinze ans, ce qui a provoqué des émeutes dans toute la Grèce. Nous sommes donc dans un climat extrêmement tendu. Les autorités prient pour que rien ne vienne exacerber ces tensions. Elles auront donc à cœur de prouver qu’Augustin n’a eu que ce qu’il méritait, quitte à mener une enquête sélective, à tenir des propos diffamatoires ou organiser des fuites compromettantes dans la presse, qui est à la botte du gouvernement. Nous devons donc anticiper le moindre de leurs mouvements. Alors je vous repose la question : Augustin est-il ressorti avec ce sac ?
    — Je ne m’en souviens pas, mais à quoi ça rime de toute façon ? Augustin n’avait aucune raison de

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