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Le secret d'Eleusis

Le secret d'Eleusis

Titel: Le secret d'Eleusis Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Will Adams
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retira quarante euros, qu’il fourra avec mépris dans la poche de chemise d’Édouard.
    — Vous avez intérêt à me les rendre, prévint-il, ou à me présenter un reçu justifiant vos dépenses. Compris ?
    Sans attendre de réponse, il monta à l’arrière de la première Mercedes, tandis que Davit et Zaal prenaient place à l’avant. Ils s’en allèrent en laissant Édouard sur le tarmac, avec l’humiliation pour seule compagnie.
    II
    Enfin libéré du commissariat de police, Knox éprouva un moment d’inconfort lorsque Theofanis renversa sur le comptoir en pin vernis le sac transparent qui contenait ses effets personnels : portable, portefeuille, clés et un petit écrin en similicuir rouge qu’il avait sur lui depuis quelques jours. Il regarda Gaëlle. Elle feignit la distraction le temps qu’il remette l’écrin dans sa poche. Enfin, ils descendirent les marches du perron et se frayèrent un chemin entre les voitures et les motos de police garées devant l’entrée.
    La nuit était tombée. Il avait plu ; les trottoirs étaient encore mouillés. Des étudiants passèrent en échangeant bruyamment des idées de sorties pour la soirée. Un vieux vendeur de billets de loterie barra la route à Knox avec sa canne en lui promettant la fortune pour seulement cinq euros. Des oiseaux exotiques pépiaient devant une animalerie ; des chiens étaient couchés, apathiques, dans de petites cages à l’intérieur de la vitrine, à l’instar des prostituées d’Amsterdam. Une BMW Série 5 était garée à proximité. C’était une voiture de juriste, pas d’archéologue. Charissa l’ouvrit et prit le volant. Le siège était avancé au maximum afin qu’elle puisse atteindre les pédales. Nico monta à côté d’elle. Knox ouvrit la portière arrière, s’effaça pour laisser passer sa compagne et entra à son tour. Il regarda Gaëlle et lui prit la main pour la remercier d’être là.
    L’habitacle de la BMW était en noyer et en cuir clair, mais il y régnait une odeur de hamburger. En outre, un album à colorier était à moitié caché sous le siège avant, avec quelques vieux papiers de bonbons. Cet aperçu de vie de famille rendit Charissa encore plus sympathique aux yeux de Knox que son intervention pour le sortir de sa cellule.
    — Et maintenant, qu’est-ce qu’on fait ? s’enquit Knox.
    — Nous allons voir Augustin, annonça Gaëlle.
    — J’ai un contact au bureau du procureur, dit Charissa en démarrant. Les flics se sont montrés étonnamment actifs. Ils veulent sans doute boucler cette affaire le plus vite possible. Ils ont déjà visionné les enregistrements des caméras de surveillance du cinquième étage de l’hôtel, par exemple, et établi une chronologie provisoire des faits. Vous voulez l’entendre ?
    — Bien sûr, répondit Knox.
    — Un peu avant quatorze heures, cet après-midi, le professeur Petitier se présente à la porte de la chambre d’Augustin. Il porte son ordinateur portable en bandoulière et tient un sac de voyage dans ses bras. Il ne cesse de regarder autour de lui, comme s’il craignait d’être suivi. Il frappe. La porte s’ouvre. Il a une brève conversation, vraisemblablement avec Augustin, bien que celui-ci se trouve hors du champ de la caméra. Il entre et la porte se referme. À quatorze heures quinze, vous frappez à votre tour à la porte d’Augustin et vous criez quelque chose.
    — J’ai dit à Augustin qu’il fallait qu’on y aille.
    — Augustin sort de sa chambre environ une minute plus tard, poursuivit Charissa en regardant Knox dans le rétroviseur. À ce moment-là, vous donne-t-il le moindre indice de la présence d’un homme dans sa chambre ?
    — Non.
    — Entendez-vous ou voyez-vous quelque chose ?
    — Non.
    — Bien, vous marchez ensemble vers l’ascenseur. Quelques clients vont et viennent dans le couloir, mais personne n’entre ni sort de la chambre d’Augustin jusqu’à ce que celui-ci revienne chargé de bagages avec Claire et vous, un peu après seize heures. Vous entrez tous les trois dans la chambre. Les deux premiers policiers arrivent quelques minutes plus tard. Tout cela est-il exact ?
    — Oui mais, si les flics le savent, comment peuvent-ils soupçonner Augustin ?
    — Ils pensent qu’il a tué Petitier avant que vous ne partiez pour l’aéroport.
    — C’est ridicule ! Petitier était encore vivant quand nous sommes arrivés. Il convulsait. Il nous a même parlé !
    — Du

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