Le secret d'Eleusis
d’or puisse authentiquement exister parut beaucoup plus plausible.
Knox présenta les personnes qui l’entouraient dans un grec parfait, avant de retracer son parcours. Puis il contesta avec véhémence les accusations portées contre Augustin Pascal, qui, disait-il, n’avait rien à voir dans la mort de Petitier, d’autant qu’il avait passé tout l’après-midi avec lui.
— J’adore la Grèce, déclara-t-il face à la caméra. J’adore les Grecs. Et je suis très heureux d’être ici, à Athènes. Par conséquent, je veux croire que ce qui est arrivé à mon ami est un cas isolé.
Il fit un signe de tête en direction de l’hôpital.
— Mais je viens d’apprendre quelque chose de très troublant à l’unité des soins intensifs, ajouta-t-il. J’ai entendu dire que la police avait l’intention de transférer mon ami en garde à vue, où il ne pourra plus être soigné correctement. Alors j’aimerais poser une question aux officiers de police concernés, s’ils me regardent : pourquoi le mettre en garde à vue, à moins de souhaiter sa mort ?
Un des journalistes poussa une exclamation, visiblement interloqué par une accusation aussi directe. Les flashs se multiplièrent ; une foule de questions fusèrent en anglais et en grec. L’avocate fusilla Knox du regard et s’efforça de nuancer les propos de son client en assurant qu’Augustin Pascal recevait en ce moment les meilleurs soins possibles et qu’il continuerait à les recevoir. Puis elle remercia les journalistes et leur promit de les tenir au courant.
La caméra revint sur le reporter, qui conclut rapidement avant de rendre l’antenne. La présentatrice annonça aussitôt un nouveau reportage, avec une interview de l’inspecteur de police Angelos Migiakis.
— C’est scandaleux ! pesta celui-ci lorsqu’on lui fit part des allégations de Knox. Notre priorité, cet après-midi, a été de procurer à M. Pascal les soins dont il avait besoin. Nous l’avons conduit à l’hôpital Evangelismos nous-mêmes. Nous ne ferions jamais rien qui puisse mettre sa vie en danger.
— Reconnaissez-vous néanmoins, demanda le reporter, que c’est un de vos agents qui...
— Je ne reconnais rien du tout ! Nous menons une enquête approfondie, à l’issue de laquelle nous saurons ce qui s’est passé. Mais je tiens à dire deux choses : premièrement, Pascal n’est pas la seule victime dans cette affaire. Le professeur Petitier a été sauvagement assassiné. Ne l’oublions pas. Il est de notre devoir de déterminer qui l’a tué. Or, la caméra de surveillance de l’hôtel montre clairement que personne n’est entré dans la chambre où a été trouvée la victime en dehors d’Augustin Pascal et de son ami Knox. Alors qui d’autre devrions-nous soupçonner ?
— Est-ce que vous accusez Daniel Knox d’avoir joué un rôle dans le meurtre de Petitier ?
— Deuxièmement, poursuivit Migiakis, il manque quelque chose dans le sac de voyage de Petitier. Nous en avons la certitude. Nous savons également qu’Augustin Pascal portait un sac lorsqu’il est parti pour l’aéroport. Que contenait ce sac ? Personne ne peut nous le dire. Et qu’est-il devenu ? Personne ne le sait. Il a mystérieusement disparu à l’aéroport. Alors je vous repose la question : qui d’autre devrions-nous soupçonner ?
Le reporter rendit l’antenne à son tour ; la présentatrice enchaîna. Mikhaïl coupa le son et se tourna vers Édouard , le doigt pointé vers l’écran.
— La Toison d’or ! s’exclama-t-il.
— Je vous demande pardon ? dit Édouard.
— Voilà ce qui se trouvait dans ce sac ! Ma Toison d’or ! Ces deux salauds d’archéologues ont tué Petitier pour la voler. Et ils l’ont emportée.
— C’est sans doute une possibilité...
— Ce n’est pas une possibilité, comme vous dites ! C’est ce qui s’est passé. Vous n’avez pas entendu ? Ils l’ont emmenée à l’aéroport et ils l’ont cachée.
— Vous ne pouvez pas en être sûr.
— Vous vous trompez. Je le sais.
Mikhaïl posa la main sur sa poitrine.
— Je le sens, déclara-t-il. Et mes intuitions ne me trompent jamais.
— D’accord, mais...
— Est-ce que vous mettez mes intuitions en doute ?
Édouard baissa les yeux.
— Non, non, bien sûr que non.
Mikhaïl se tourna vers Boris.
— Je veux parler à ce Knox, exigea-t-il. Immédiatement.
— Mais nous ne savons pas où il se trouve, objecta
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