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Le secret d'Eleusis

Le secret d'Eleusis

Titel: Le secret d'Eleusis Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Will Adams
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apparemment, ça marche. Mes médecins ne cessent de me dire qu’il ne me reste que quelques mois. Mais la première fois qu’ils me l’ont dit, c’était il y a sept ans ! Alors qu’en savent-ils ? Une fois qu’on a accepté l’idée, dépassé la peur, c’est étrangement libérateur. Les calmants, ce n’est pas pour moi. J’ai bien l’intention de profiter au maximum du temps qu’il me reste.
    Il prit un crabe farci au milieu de la table.
    — Tout le monde m’incite à ne pas faire d’excès, se plaignit-il : « Tu ne devrais pas fumer » ; « Tu ne devrais pas boire » ; « Tu ne devrais pas manger autant. » Mais pourquoi ? Je suis condamné, de toute façon. Alors pourquoi ne pas profiter de la vie en attendant ?
    Dans un grand éclat de rire, il prit un morceau de poulpe avec sa fourchette, le trempa dans la sauce à la coriandre jusqu’à ce qu’il dégouline de graisse et l’engloutit voracement.
    — Vous le prenez très bien, observa Knox. S’il m’était arrivé la même chose, j’aurais eu envie de tuer mon entraîneur.
    — Il ne savait pas que les stéroïdes étaient aussi dangereux, dit Nico en haussant les épaules. Personne ne le savait à l’époque.
    — Vous n’étiez qu’un enfant ! s’emporta Gaëlle. Vous étiez sous sa responsabilité.
    — C’est de l’histoire ancienne, maintenant, affirma Nico.
    — Comment pouvez-vous dire ça ? insista Gaëlle. Il est encore en vie, cet entraîneur ?
    — Oui.
    — Vous le voyez encore ?
    Nico secoua la tête, comme s’il regrettait d’avoir abordé le sujet.
    — Nous sommes brouillés, confessa-t-il. Lorsque Tomas est mort  – mon ami Tomas, celui qui a avalé des calmants  –, mon entraîneur a fait un éloge funèbre à ses obsèques. Toutes ces belles paroles... Je ne sais pas, j’ai eu l’impression que ça sonnait faux. Ou j’étais peut-être juste en colère parce qu’il était le seul à ne pas avoir payé le prix de notre erreur. Bref, je me suis levé et je l’ai accusé d’avoir tué Tomas et de m’avoir condamné à mort, moi aussi. Vous comprendrez que nous ne nous soyons jamais revus depuis.
    — Oui, et c’est tant mieux pour vous ! s’écria Gaëlle.
    — Peut-être, murmura Nico d’un air dubitatif, un brin mélancolique. Mais ce n’était pas seulement mon entraîneur. C’était aussi mon père.
    II
    Ils prirent les deux Mercedes pour aller à Athènes. Mikhaïl, Boris et Davit montèrent à bord du premier 4x4 et laissèrent le second à Zaal et Édouard. Soulagé, celui-ci put suivre le conducteur qui le précédait sans avoir à allumer le GPS. Le ciel se couvrit peu à peu. Lorsqu’ils arrivèrent au centre-ville, il se mit à pleuvoir. Les piétons, qui serraient leur veste contre eux, rasaient les bâtiments pour s’abriter sous les stores des magasins et éviter d’être éclaboussés par les voitures.
    — Boris dit que vous avez des jumelles, grommela Zaal.
    — Et un fils, ajouta Édouard fièrement.
    — Elles ont quel âge ?
    — Quinze ans, répondit Édouard en coulant un regard méfiant à Zaal. Pourquoi ?
    — Pour rien.
    Les deux Mercedes se garèrent le long du trottoir. L’hôpital Evangelismos grouillait de flics. Les hommes descendirent de voiture pour définir une stratégie.
    — Vous savez à quoi ressemble Knox, dit Mikhaïl à Édouard. Dès qu’il se pointe, prévenez-moi.
    — Et comment ? demanda Édouard. Boris m’a confisqué mon téléphone portable.
    — Votre père ne veut pas qu’il appelle en Géorgie, expliqua Boris lorsque Mikhaïl l’interrogea du regard.
    — Bien, dans ce cas, Zaal restera avec vous, décréta Mikhaïl.
    — Génial ! s’exclama Zaal, qui en voulait déjà à Édouard. Merci beaucoup !
    — Et vous, où allez-vous ? demanda Édouard.
    — On va manger un morceau, annonça Mikhaïl. Pourquoi ? Ça vous pose un problème ?
    — Non, répondit Édouard. Aucun.
    — Parfait, alors à plus tard.
    III
    Le restaurant ainsi que les rues et les immeubles environnants furent subitement plongés dans l’obscurité. Seules les flammes bleues des gazinières scintillaient en cuisine. Dehors, les trottoirs n’étaient plus éclairés que par les phares des voitures. Quelques clients se mirent à rire ; d’autres poussèrent des soupirs. Une femme alluma son briquet et le tendit à bout de bras, telle la statue de la Liberté. Le personnel prit tout naturellement les mesures

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