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Le secret d'Eleusis

Le secret d'Eleusis

Titel: Le secret d'Eleusis Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Will Adams
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découverte au congrès, mais quelqu’un l’en a empêché...

Chapitre 11
    I
    Lorsqu’il vit Knox demander l’addition, Nico revint brutalement à la réalité.
    — Excusez-moi, dit-il en se levant péniblement. J’ai des tonnes de choses à faire avant demain matin. Des tonnes ! Je dois revoir une dernière fois mon texte, modifier le programme et régler des tas de détails dont vous n’avez même pas idée.
    — Pas de problème, assura Knox. Merci de nous avoir consacré autant de temps.
    — Ce n’est rien ! Ce n’est rien !
    Nico palpa ses poches à la recherche de son portefeuille et fronça les sourcils, embarrassé.
    — Mince ! s’exclama-t-il.
    — C’est pour nous, s’empressa d’annoncer Gaëlle. C’est le moins que nous puissions faire après tout ce que Charissa et vous avez fait pour nous.
    — C’est trop gentil, souffla Nico en lui serrant la main.
    — Il se tourna pour prendre congé de Knox.
    — Je serai à Éleusis à partir de huit heures, indiqua-t-il, si vous voulez voir l’installation avant votre intervention...
    — J’y serai, déclara Knox.
    Nico s’en alla en obligeant les autres clients à pousser leur table pour le laisser passer, sous le regard amusé de Knox et de Gaëlle.
    — Il est complètement fauché, expliqua Gaëlle, sur la défensive. Il finance le congrès lui-même. Je ne vois pas ce que j’aurais pu dire d’autre.
    — Tu as bien fait, la rassura Knox en lui prenant la main.
    Mais cet incident lui fit penser à quelque chose. Il s’excusa et partit aux toilettes, où il sortit l’écrin en similicuir rouge de sa poche. Depuis qu’il l’avait récupéré, à sa sortie du commissariat, il n’avait pas eu l’occasion de vérifier que la bague se trouvait toujours à l’intérieur. Heureusement, elle était bien là. Il la sortit et l’observa devant le néon, au-dessus du lavabo. La vue de l’or scintillant et de la pierre précieuse, qui étincelait dans la lumière, le fit légèrement frissonner. Ce bijou n’était pas vraiment dans ses moyens, mais il n’avait aucun regret.
    Trois semaines auparavant, à Alexandrie, Gaëlle et Knox avaient pris le tram pour le fort de Qaït Bay, une forteresse médiévale bâtie à l’emplacement du phare de Pharos. Ils aimaient l’ambiance de cet endroit le soir, les gosses qui se couraient les uns après les autres dans la foule, les jeunes qui flirtaient, appuyés contre la digue, tandis que les vagues se fracassaient contre les brise-lames de pierre en projetant dans le ciel une écume blanchâtre qui éclaboussait l’asphalte. Les marchands ambulants étaient nombreux ce soir-là. Ils vendaient leurs sucreries écœurantes en exhibant les derniers jouets et bibelots à la mode. Un gamin avec des oreilles de galago et une dent manquante avait incité Knox à acheter des bijoux en toc pour Gaëlle, avant de fondre sur des proies plus faciles. Knox avait profité de l’occasion pour poser indirectement une question qui lui brûlait les lèvres depuis longtemps.
    — Tu connais l’alexandrite ? avait-il demandé à Gaëlle.
    — L’alexandrite ?
    — C’est une pierre précieuse. Polychrome. Enfin, elle change de couleur en fonction de la lumière, comme tes lunettes de soleil.
    — Quel intello tu fais !
    — Les alexandrites les plus prisées sont vertes le jour et rouges la nuit. Deux pierres précieuses pour le prix d’une ! Tu sais comme je suis rat !
    Ils avaient éclaté de rire en se souvenant de la première fois où Knox avait fait cette plaisanterie.
    — J’ai toujours eu une faiblesse pour ces pierres, avait-il confié, à cause d’Alexandre, bien sûr. Elles ont forcément un rapport avec lui, ou avec cette ville, en tout cas. Tu ne crois pas ?
    — Sûrement...
    Même s’il avait espéré un peu plus d’enthousiasme de la part de Gaëlle, Knox avait continué sur sa lancée.
    — Donc, en avait-il conclu, quand on y pense, l’alexandrite, c’est un peu notre pierre précieuse, non ?
    Gaëlle s’était arrêtée de marcher et lui avait pris la main.
    — D’une certaine façon, oui, avait-elle admis avec circonspection. Et je suis sûre que c’est une pierre magnifique mais, en ce qui me concerne, je préfère les diamants.
    Knox regarda la bague en souriant : elle était sertie de diamants. Soudain, le cœur serré, il eut envie de franchir le pas, de faire de Gaëlle sa fiancée, sa femme. Mais ce n’était pas possible, pas ce soir, pas

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