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Le seigneur des Steppes

Le seigneur des Steppes

Titel: Le seigneur des Steppes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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demanda Kachium
pour changer de conversation.
    — Tu vois ces hommes qui attendent à proximité ?
    — J’ai remarqué l’un des Woyelas, le fils aîné.
    — Je leur ai dit de ne pas approcher avant que je me mette
debout. Une fois que je me serai levé, ils viendront m’assaillir de questions
et de requêtes, comme chaque matin. Ils voudront que je décide à qui revient
tel poulain puisque l’un possède la jument et l’autre l’étalon. Puis ils m’inciteront
à commander une nouvelle armure à un forgeron qui se trouve être de leurs
parents. C’est sans fin. Tu pourrais peut-être les retarder le temps que je
file.
    Kachium sourit des lamentations de son frère.
    — Et moi qui croyais que tu n’avais peur de rien… Charge
quelqu’un d’autre de s’occuper d’eux. Tu dois te libérer pour dresser les plans
de la campagne avec tes généraux.
    — Tu m’as déjà donné ce conseil mais à qui puis-je
faire autant confiance ? D’un seul coup, cet homme aurait plus de pouvoir
que n’importe quel autre guerrier.
    La réponse leur vint à tous deux en même temps mais ce fut
Kachium qui la formula :
    — Temüge serait honoré de s’acquitter de cette tâche. Tu
le sais.
    Gengis garda le silence et son frère poursuivit, comme s’il
n’avait senti aucune objection :
    — Il te volerait moins qu’un autre, il n’abuserait pas
de sa position. Donne-lui le titre de « Maître du Négoce » et il
gouvernera le camp en quelques jours.
    Voyant que ses arguments n’ébranlaient pas le khan, Kachium
opta pour un autre angle d’attaque :
    — Cela pourrait aussi le forcer à passer moins de temps
avec Kökötchu.
    Gengis leva les yeux, vit les hommes qui attendaient faire
un pas en avant. Il se rappela sa conversation avec Chen Yi à Baotou. Il aurait
voulu prendre toutes les décisions lui-même, mais il avait une guerre à gagner.
    — Très bien, consentit-il avec réticence. Dis-lui que
je lui confie cette tâche pour un an. Je lui adjoindrai trois guerriers
estropiés au combat, cela leur donnera quelque chose à faire. Je veux que l’un
d’eux te soit dévoué et te fasse son rapport. Notre frère aura maintes
occasions d’écrémer le lait qui lui passera entre les mains. Un peu de
corruption ne fait pas de mal, mais s’il devient cupide, je veux en être averti.
    Après une pause, il reprit :
    — Et fais-lui bien comprendre que Kökötchu doit rester
à l’écart de ce nouveau rôle. S’il refuse, qui avons-nous d’autre ?
    — Il ne refusera pas, assura Kachium. C’est un homme d’idées.
Cette tâche lui donnera l’autorité nécessaire pour diriger le camp.
    — Les Jin ont des juges qui appliquent la loi et
règlent les différends, dit Gengis, le regard perdu dans le lointain. Je me
demande si notre peuple accepterait de s’en remettre à de tels hommes.
    — Qui ne seraient pas de notre famille ? Quel que
soit leur titre, il faudrait qu’ils soient courageux pour tenter d’éteindre les
vieilles querelles. J’enverrai à Temüge douze gardes de plus pour veiller à sa
sécurité. Il n’est le khan de personne, après tout.
    — Nul doute qu’il ferait appel à ses esprits maléfiques,
maugréa Gengis. As-tu entendu ce qu’on dit de lui ? C’est pire que pour Kökötchu.
Je me demande parfois si mon chamane se rend compte de ce qu’il a créé.
    — Nous appartenons à une lignée de khans, frère. Nous
gouvernons, où que nous soyons placés.
    Gengis tapota le dos de Kachium.
    — Nous verrons si l’empereur jin pense comme toi. Peut-être
dispersera-t-il ses troupes en nous voyant arriver.
    — Ce sera donc cette année ? En hiver ? Il
neigera avant longtemps.
    — Nous ne pouvons pas rester ici sans avoir de
meilleurs pâturages. Je dois prendre rapidement une décision mais je n’aime pas
l’idée de repartir sans affronter l’armée jin à la passe de la Gueule du
Blaireau. Nous sommes capables d’endurer un froid qui les engourdirait.
    — Mais ils ont sûrement fortifié l’endroit, semé des
pointes dans le sol, creusé des tranchées : tout ce qu’ils pourront
imaginer. Ce ne sera pas facile pour nous.
    Gengis posa ses yeux pâles sur son frère, qui se détourna
pour regarder les montagnes qu’ils devraient tenter de traverser.
    — Ils sont si arrogants qu’ils ont commis l’erreur de
me faire savoir où ils se massent, dit le khan. Ils veulent que nous les
attaquions là où ils nous attendent. Leur muraille ne

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