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Le seigneur des Steppes

Le seigneur des Steppes

Titel: Le seigneur des Steppes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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l’accompagnaient
depuis les premiers jours.
    À cinquante ans, Arslan était vieilli par des années de
guerre. Son fils Jelme et lui avaient rejoint Gengis alors qu’il n’avait pour
lui que son intelligence et ses trois frères. Ils lui étaient restés fidèles
dans les difficultés puis il les avait laissés prospérer, accumulant épouses et
richesses. Gengis adressa un signe de tête au forgeron devenu général et fut
content de voir qu’il se tenait toujours aussi droit malgré son âge.
    Temüge n’assistait jamais à leurs discussions, même lorsqu’il
était valide. De tous les frères, il était le seul à ne montrer aucune aptitude
tactique. Gengis l’aimait beaucoup mais il ne pouvait pas compter sur lui pour
conduire ses guerriers. S’apercevant qu’il laissait ses pensées dériver, il
secoua la tête. Lui aussi était las, même s’il se refusait à le montrer.
    — Certains des nouveaux venus n’ont jamais entendu
parler des Jin, fit observer Kachium. Ceux de ce matin s’habillent d’une
manière que je n’ai jamais vue. Ils ne sont pas mongols comme nous.
    — Peut-être, convint le khan, mais ils n’en sont pas
moins les bienvenus. Laissons-les faire leurs preuves au combat avant de les
juger. Ils ne sont pas des Tatars ni les ennemis jurés d’aucun de nous. Au
moins, je ne devrai pas intervenir pour débrouiller une rancune vieille d’une
douzaine de générations. Ils nous seront utiles.
    Il but à une tasse en argile grossière, et le goût amer de l’arkhi
le fit claquer des lèvres.
    — Restez sur vos gardes dans le camp, conseilla-t-il à
ses frères. Ils sont venus parce que ne pas venir nous aurait incités à les
anéantir. Ils ne nous font pas encore confiance. Beaucoup d’entre eux ne
connaissent que mon nom et rien d’autre.
    — J’ai entendu des hommes discuter autour des feux, rapporta
Kachium. Il s’en trouvera toujours pour chercher à profiter d’un tel
rassemblement. Au moment même où nous parlons d’eux, des milliers d’entre eux
parlent de nous. Mais j’entendrai même les murmures et je saurai si je dois
intervenir.
    Fier de son frère, Gengis approuva de la tête. Kachium était
devenu un homme trapu que le tir à l’arc avait doté de puissantes épaules. Il
était plus proche de Gengis que n’importe qui d’autre, Khasar compris.
    — Je sens cependant des démangeaisons dans le dos quand
je traverse le camp, reprit Gengis. À force d’attendre, les guerriers
deviennent nerveux, mais d’autres doivent venir pour que je puisse agir. Les
Ouïgours seront précieux. Ceux qui sont déjà là nous éprouveront peut-être ;
soyez prêts, ne laissez aucune insulte impunie. Je me fierai à votre jugement, même
si vous jetez une dizaine de têtes à mes pieds.
    Les généraux se regardèrent sans sourire. Pour chaque homme
qu’ils avaient amené dans la vaste plaine, deux de plus viendraient. Leur
avantage, c’était qu’aucun des khans les plus puissants ne connaissait l’importance
de leur soutien. Tous ceux qui rejoignaient à cheval l’ombre de la montagne
Noire ne voyaient qu’une seule armée, sans soupçonner qu’elle était composée d’une
centaine de factions qui s’observaient avec méfiance.
    Gengis bâilla enfin.
    — Dormez un peu, mes frères. L’aube est proche et il
faut conduire les troupeaux sur une herbe nouvelle.
    — Je passerai voir Temüge avant de me coucher, dit
Kachium.
    Le khan soupira.
    — Espérons que le père ciel lui redonnera la santé. Je
ne peux pas perdre le seul de mes frères qui soit sensé.
    Avec un grognement, Kachium souleva le rabat de la tente. Quand
ils furent tous partis, Gengis se leva et chassa la rigidité de son cou en
étirant les bras. La yourte de sa famille était toute proche, mais ses fils
seraient endormis. Une fois de plus, il se glisserait sous les couvertures sans
que les siens sachent qu’il était rentré.

 
2
    Dans la tente familiale, Gengis dévisageait son jeune frère
avec inquiétude. Temüge avait passé la matinée à raconter à qui voulait l’entendre
que Kökötchu l’avait sauvé. Malgré la taille du camp, les tentes étaient très
proches l’une de l’autre et la nouvelle se répandrait rapidement. Avant midi, elle
serait sur les lèvres des derniers vagabonds venus des plaines.
    — Comment sais-tu que ce n’était pas un bout de boyau
étranglé ? demanda le khan en l’observant.
    Le visage de Temüge exprimait une vive excitation et

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