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Le seigneur des Steppes

Le seigneur des Steppes

Titel: Le seigneur des Steppes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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de se faire tuer. Kachium commençait à avoir mal aux yeux à
force de scruter la passe mais n’osait pas détourner les yeux.
     
     
    Des gémissements s’élevèrent parmi les prisonniers quand ils
pénétrèrent dans la passe et devinèrent ce qui les attendait. Bloqués par les
premiers rangs des cavaliers mongols, ils furent contraints de continuer à
avancer. Gengis vit quelques-uns des plus jeunes se ruer entre ses guerriers et
des milliers d’yeux suivirent avec un espoir fébrile la tentative d’évasion
puis se baissèrent, désespérés, une fois que les têtes des captifs eurent roulé
au sol.
    Le vacarme des tambours, des chevaux et des hommes se
répercutait sur les hautes parois de la passe. Devant eux, des éclaireurs jin
retournèrent au galop prévenir leur général. Les ennemis sauraient que Gengis
arrivait, mais le khan ne comptait pas sur l’effet de surprise.
    Les prisonniers avançaient en traînant les pieds sur le sol
rocailleux et guettaient avec frayeur le premier signe d’archers jin. Ils
progressaient lentement car ils étaient plus de trente mille devant les
cavaliers mongols. Certains tombaient et restaient étendus par terre lorsque
les guerriers parvenaient à eux et les transperçaient de leur lance, qu’ils
feignent ou non l’épuisement. Les Mongols les incitaient à avancer plus vite
avec les cris brefs qu’ils utilisaient pour leurs troupeaux de chèvres dans la
steppe et ces sons familiers semblaient étranges en ce lieu. Gengis inspecta
une dernière fois les rangs de son armée, nota la position de ses généraux
avant de regarder devant lui. La passe faisait six lis de long, il ne
retournerait pas en arrière.
     
     
    Kachium vit enfin le camp s’agiter. Gengis s’était mis en
branle et la nouvelle était parvenue au général jin. Des cavaliers passaient
entre les tentes au petit galop, montant des chevaux de plus belle allure que
ceux que Kachium avait vus jusqu’ici en terre jin. L’empereur gardait peut-être
les meilleures bêtes pour son armée. Elles étaient plus grandes et leur robe
étincelait dans la lumière de l’aube tandis que les cavaliers formaient les
rangs face à la passe de la Gueule du Blaireau.
    Arbalétriers et piquiers coururent se placer devant et leur
nombre fit grimacer Kachium. Gengis risquait d’être submergé par la charge d’une
telle multitude. Sa tactique favorite d’encerclement de l’ennemi était
impossible dans un espace aussi exigu.
    Il se retourna vers les guerriers qui attendaient derrière
lui et leur dit :
    — À mon ordre, en avant. Nous formerons trois rangs en travers
de la vallée, aussi près de l’ennemi que nous pourrons. Vous tirerez vingt
flèches puis vous attendrez. Je lèverai mon bras et je l’abaisserai pour vous
donner le signal d’en décocher vingt autres.
    — Leurs cavaliers portent des armures, fit observer un
homme qui regardait par-dessus l’épaule de Kachium. Ils nous balaieront.
    Tous étaient des cavaliers et demeurer sans bouger face à
une charge allait à l’encontre de ce qu’ils avaient appris.
    — Non, répondit Kachium. Aucune armée au monde ne peut
tenir face aux archers de mon peuple. Les vingt premières volées de flèches
causeront la panique et nous avancerons. S’ils chargent – et ils
chargeront – nous percerons d’un long trait la gorge de chacun d’eux.
    Il reporta ses yeux sur le camp jin, qui ressemblait
maintenant à une fourmilière affolée par un coup de pied. Gengis arrivait.
    — Tenez-vous prêts, faites passer le mot, murmura
Kachium, le front couvert de sueur. Un moment encore. Alors, nous surgirons.
     
     
    À mi-chemin de la passe, les prisonniers arrivèrent sous les
premiers nids d’arbalétriers. Des soldats jin avaient pris position sur des
corniches situées à cinquante pieds du sol. En les voyant, les prisonniers
abandonnèrent les côtés de la passe, ralentissant la progression de toute la
horde en comprimant son centre. Les Jin ne pouvaient pas les manquer et les
traits se fichèrent en vrombissant dans la masse humaine. Tandis que les cris
montaient, les trois premiers rangs des guerriers de Gengis levèrent leur arc. Tous
étaient capables d’abattre un oiseau en vol ou trois hommes d’affilée lancés au
galop. Lorsqu’ils furent à portée de tir, leurs flèches fendirent l’air. Les
soldats jin tombèrent et les Mongols continuèrent à avancer, forçant les prisonniers
à courir devant eux en titubant.
    Le

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