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Le seigneur des Steppes

Le seigneur des Steppes

Titel: Le seigneur des Steppes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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premier goulet de la passe se trouvait un peu plus loin. Les
prisonniers s’y engouffrèrent, talonnés par les cris et les lances des Mongols.
Tous virent les deux forts dominant l’unique passage. Aucun éclaireur n’était
revenu pour dire ce qu’il y avait derrière. Ils étaient désormais en terrain
inconnu.
     
     
    Khasar transpirait. Il lui avait fallu beaucoup de temps
pour faire descendre un millier d’hommes avec trois cordes seulement et il
avait été tenté d’en laisser une partie en haut. La neige était si épaisse que
les guerriers enfonçaient jusqu’à la taille et il ne croyait plus que le chemin
qu’il avait repéré était une piste que les soldats du fort utilisaient pour
aller chasser. À moins que la neige ne lui ait caché des marches taillées dans
la roche. Ses hommes avaient réussi à parvenir à l’arrière du fort, mais dans l’obscurité
il ne voyait pas comment y pénétrer. Comme celui qui lui faisait face de l’autre
côté, le fort avait été conçu pour être imprenable par des assaillants venant
de la passe. Autant qu’il pouvait en juger, les hommes qui le défendaient y
étaient montés à l’aide de cordes.
    Trois de ses guerriers étaient tombés lors de la descente et,
contre toute attente, l’un d’eux avait survécu en chutant dans une congère d’où
ses compagnons avaient dû l’extirper. Les deux autres, moins chanceux, avaient
heurté des rochers nus. Aucun d’eux n’avait crié et le silence de la nuit n’avait
été troublé que par les ululements de chouettes regagnant leur nid.
    À l’aube, Khasar avait fait marcher ses hommes dans la neige,
les premiers progressant lentement pour la tasser sous leurs pieds. Le fort
dressait sa silhouette noire au-dessus de leurs têtes et Khasar jura, convaincu
qu’il avait inutilement privé Kachium d’un dixième de ses forces.
    Lorsqu’il arriva à un sentier qui traversait leur route, il
sentit son espoir renaître. Non loin de là, ils découvrirent un énorme tas de
bûches, invisible de la passe. Vraisemblablement, les Jin allaient chercher du
bois dans les hauteurs et l’amassaient en prévision d’un long hiver. L’un des
guerriers trouva une hache fichée dans un rondin. Le fer, bien huilé, ne
montrait que quelques particules de rouille. Khasar eut un grand sourire :
il devait y avoir un moyen d’entrer.
    Il se figea en entendant des plaintes et le martèlement de
milliers de pas : les prisonniers. Gengis attaquait et Khasar n’était pas
encore en position d’aider ses frères.
    — Fini la prudence, dit-il aux hommes qui l’entouraient.
Nous devons pénétrer dans ce fort. Allons-y et trouvez-moi la porte dont ils se
servent pour rentrer leur bois.
    Il s’élança et les guerriers le suivirent, préparant leur
sabre ou leur arc.
     
     
    Au centre d’un tourbillon de messagers, Zhu Zhong donnait
des ordres aussi rapidement qu’il recevait des informations. Bien qu’il n’eût
pas dormi, son esprit crépitait d’énergie. La tempête avait cessé mais la
température demeurait basse ; de la glace recouvrait le sol de la passe et
les parois qui la bordaient. Les mains frigorifiées glissaient sur les poignées
des sabres ; les chevaux trébuchaient et tous les hommes étaient affaiblis
par le froid. Le général regarda le feu de cuisson qu’on avait préparé mais pas
allumé. L’alarme avait été donnée avant que ses soldats aient mangé et il était
trop tard, maintenant. Personne ne fait la guerre en hiver, se répéta-t-il,
raillant sa certitude de la nuit.
    Il avait tenu la passe pendant des mois tandis que les
Mongols ravageaient les terres situées au-delà. Ses hommes étaient prêts. Quand
l’armée de Gengis approcherait, elle serait accueillie par mille carreaux d’arbalète
tous les dix battements de cœur et ce ne serait qu’un début. Zhu Zhong
frissonna dans le vent qui forcissait et traversait le camp en rugissant. Il
avait amené les Mongols au seul endroit où ils ne pourraient pas utiliser une
tactique de guerre de plaine. La Gueule du Blaireau protégerait les flancs jin
mieux que n’importe quels soldats. Qu’ils viennent, pensa-t-il.
     
     
    Gengis plissait les yeux en regardant les prisonniers
marcher sous les forts. Ils étaient si nombreux qu’il avait peine à voir ce qui
se passait devant ses hommes. Au loin, des cris montaient dans l’air glacé et
soudain, une fleur de feu s’épanouit. Terrifiés, les prisonniers des derniers
rangs

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