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Le seigneur des Steppes

Le seigneur des Steppes

Titel: Le seigneur des Steppes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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garçonnet de six ans qui allait devenir empereur. Il
se tenait vaillamment bien qu’il eût peu dormi ces derniers jours.
    La procession passa devant Zhu Zhong et se dirigea vers le
trône doré. Des moines bouddhistes agitaient des encensoirs emplissant l’air de
fumée. Eux aussi étaient inquiets de découvrir le général en armure, seul homme
ayant un sabre dans la salle. Il prit leur sillage tandis que le fils de Wei s’asseyait
sur le trône. Ce n’était là que le début de la phase finale. La simple
énumération des titres de l’empereur prendrait jusqu’à midi.
    Zhu Zhong regarda les ministres s’installer confortablement,
se pavanant tels des paons autour du centre de la cérémonie. L’encens lui
tournait la tête et il ne pouvait s’empêcher de penser aux Mongols cernant la
ville. D’abord, il avait compris la nécessité du rituel, moyen de maintenir l’ordre
après qu’il eut assassiné l’empereur. La cité aurait pu exploser sans une main
forte pour la gouverner et il avait bien fallu accorder aux nobles le réconfort
de leurs traditions. À présent, il était las du cérémonial. La ville était
calme dans son chagrin et les Mongols avaient commencé à construire de grands
trébuchets et de hauts murs de pierre pour les protéger.
    Avec une exclamation impatiente, Zhu Zhong s’avança à grands
pas, interrompant la voix ronronnante d’un moine. Le jeune garçon tressaillit
en levant les yeux vers la silhouette en armure sombre. Zhu Zhong prit la
couronne impériale sur son coussin de soie. Elle était étonnamment lourde et, un
instant, il fut saisi d’une crainte mêlée de respect : il avait tué le dernier
homme qui l’avait portée.
    Il la posa fermement sur la tête de l’enfant en disant :
    — Xuan, vous êtes empereur, Fils du Ciel. Puissiez-vous
régner sagement.
    Ignorant les visages consternés des hommes qui l’entouraient,
il poursuivit :
    — Je serai votre régent, votre main droite. Jusqu’à ce
que vous ayez vingt ans, vous devrez m’obéir en tout, sans remettre mes ordres
en question. Avez-vous compris ?
    Les yeux du garçon s’emplirent de larmes. Bien que le sens
de ce qui se passait lui échappât en grande partie, il bredouilla :
    — Je… je comprends.
    — Alors, c’est fait. Que le peuple se réjouisse. Moi, je
vais sur les murailles.
    Zhu Zhong laissa les ministres stupéfaits pour franchir les
portes, quitta la salle puis le palais. Du haut des marches de l’édifice, au
bord du lac Songhai, il contempla la ville où les sujets attendaient la
nouvelle. Toutes les cloches sonneraient et les paysans se soûleraient pendant
des jours. Il prit une longue inspiration tremblante et leva les yeux vers les
murailles sombres. Derrière, ses ennemis cherchaient un point faible. Ils n’en
trouveraient pas.
     
     
    Temüge considérait d’un air songeur les trois hommes qui
avaient été khans. Dans chacun de leurs gestes, il sentait une arrogance, un
mépris à peine maîtrisé. Quand comprendraient-ils qu’ils n’avaient plus aucun
pouvoir dans le nouvel ordre que son frère avait imposé ? Il n’y avait qu’un
gurkhan, un homme supérieur à tous ; ils avaient son frère devant lui et
osaient cependant lui parler comme s’ils étaient ses égaux !
    Tandis que les Mongols installaient leurs tentes sur la
plaine entourant Yenking, Temüge s’était amusé à leur faire attendre son bon
plaisir. Gengis lui avait témoigné sa confiance en lui conférant le titre de
Maître du Négoce. Il se délectait du pouvoir qu’il exerçait et sourit au
souvenir de la longue attente qu’il avait imposée la veille à Kökötchu. Le
chamane était blanc de rage quand il l’avait enfin admis dans la yourte du khan.
En laissant Temüge l’utiliser pour ses nouvelles fonctions, Gengis approuvait
la manière dont il les exerçait et cela n’avait pas échappé aux quémandeurs. Il
ne servirait à rien d’en appeler au khan pour contester une décision prise en
son nom. Temüge avait veillé à ce qu’ils le comprennent. Si Kökötchu voulait
des hommes pour aller piller un temple ancien situé à trois cents lis de
distance, c’était à Temüge qu’il devait adresser sa requête et à lui qu’il
devait rapporter le butin.
    Les mains jointes devant lui, le frère de Gengis écoutait à
peine les hommes qui avaient été khans. Le père des Woyelas, incapable de se
tenir debout seul, était soutenu par deux de ses fils. Il eût été

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