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Le seigneur des Steppes

Le seigneur des Steppes

Titel: Le seigneur des Steppes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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sa volonté sur son corps affaibli. Puis
Kachium laissa son frère afin d’aller chercher les généraux. En entrant dans la
tente, ils remarquèrent tous que le khan était toujours d’une pâleur maladive
et qu’il avait le front couvert de sueur malgré le froid. Son cou était
enveloppé de bandages qui lui faisaient comme un collier. Bien que son visage
fût émacié au point qu’on voyait la forme de son crâne, ce fut avec un regard
vif qu’il accueillit chacun d’eux.
    Khasar prit place entre Arslan et Süböteï, sourit de
retrouver chez son frère ces yeux de faucon. Jelme fut le dernier à entrer et
Gengis lui fit signe d’approcher. Le khan n’osa pas se lever de peur que ses
jambes se dérobent sous lui, mais Jelme mit un genou en terre et Gengis lui
pressa l’épaule.
    — Kachium m’a dit que tu as souffert du poison aspiré
de ma plaie.
    — Ce n’était rien.
    — Le même sang coule en nous, désormais. Cela fait de
toi mon frère, autant que Khasar, Kachium ou Temüge.
    Jelme ne répondit pas. La main du khan tremblait sur son
épaule et ses yeux fiévreux étaient profondément enfoncés dans leurs orbites. Mais
il était en vie.
    — Tu recevras un cinquième de mes troupeaux, cent
rouleaux de soie ainsi qu’une douzaine d’arcs et de sabres de première qualité.
Je t’honorerai devant les guerriers pour ce que tu as fait.
    Jelme baissa la tête, sentit sur lui le regard empli de
fierté d’Arslan. Gengis lâcha son épaule, regarda les hommes assemblés.
    — Si j’avais péri, lequel d’entre vous aurait guidé mon
peuple ?
    Des regards se tournèrent vers Kachium et Gengis hocha la
tête en se demandant si les discussions avaient été difficiles pendant qu’il
luttait contre la mort. Le choix aurait pu se porter sur Khasar, mais celui-ci
ne semblait pas humilié. Kachium avait bien manœuvré.
    — Nous avons été insensés de ne pas prévoir une telle
éventualité, reprit Gengis. Que cela nous serve d’avertissement. Nous pouvons
tous tomber et les Jin frapperont s’ils sentent notre faiblesse. Chacun de vous
devra désigner pour le remplacer un homme qui a toute sa confiance. Et celui-ci
fera de même. Vous établirez ainsi une chaîne allant jusqu’au soldat afin que
chaque homme sache qu’il aura un chef pour le conduire, quel que soit le nombre
des morts autour de lui. On ne nous y reprendra pas.
    Pris d’une soudaine faiblesse, il marqua une pause. Il
faudrait que la réunion soit courte.
    — Quant à moi, j’accepte votre choix et je fais de
Kachium mon successeur jusqu’à ce que mes fils soient en âge de me remplacer. Khasar
viendra ensuite, et s’il tombe à son tour, Jelme prendra la tête des guerriers et
frappera en notre nom.
    L’un après l’autre, les généraux désignés inclinèrent la
tête pour accepter cette nouvelle hiérarchie qui les rassurait. Gengis ne
pouvait savoir à quel point ils avaient frôlé le chaos pendant qu’il gisait
dans sa tente. Chacun des ex-khans avait rassemblé ses hommes autour de lui, une
loyauté plus ancienne remplaçant celle due aux tumans et aux généraux. D’un
seul coup de poignard, l’Assassin avait fait resurgir les anciens liens du sang.
    Malgré sa blessure, Gengis n’avait rien perdu de sa lucidité.
Il aurait pu nommer cinquante hommes qui se seraient réjouis de leur liberté
regagnée s’il était mort. Pendant qu’il considérait l’avenir, ses généraux
gardèrent le silence, conscients qu’il devait restructurer l’armée qui avait
conquis les villes jin.
    Toute autre voie mènerait à la division et, au final, à la
destruction.
    — Kachium et moi avons souvent discuté de la
possibilité de vous envoyer au loin. Jusqu’ici j’hésitais, mais je pense
maintenant que nous devons le faire. Certains guerriers ont oublié le serment
de loyauté qu’ils ont prêté, il faut le leur rappeler.
    Le regard du khan passa de l’un à l’autre de ses généraux. Aucun
n’était faible, mais ils avaient encore besoin d’un chef dont ils tireraient
leur autorité. Kachium en aurait peut-être été capable si Gengis était mort, mais
celui-ci ne pouvait en être sûr.
    — Lorsque vous partirez, vous formerez les tumans dans
la plaine, devant les murs de Yenking. Que les Jin voient notre force et
sentent dans votre départ notre mépris pour eux. Qu’ils craignent ce que d’autres
connaîtront lorsque vous prendrez d’autres villes.
    Il se tourna vers Süböteï, vit de

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