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Le seigneur des Steppes

Le seigneur des Steppes

Titel: Le seigneur des Steppes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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succéderais ?
    — Je lui ai dit qu’il pouvait être khan, répondit
Kachium. Je crois que ça l’a terrifié.

 
29
    Il fallut six jours aux généraux pour préparer les guerriers
au départ. Chaque tuman comptait dix mille hommes ; c’était
fondamentalement un groupe de razzia à grande échelle, et tous étaient rompus à
cet exercice. Les changements souhaités exigeaient toutefois de l’organisation
et Temüge, secondé par son équipe d’estropiés, s’occupa des vivres, des
remontes, des armes… et de ses listes. Pour une fois, les officiers ne regimbèrent
pas. Devant eux s’étendaient des terres qu’aucun Mongol n’avait jamais vues. L’envie
d’errance était vive chez les hommes, qui braquaient les yeux dans la direction
choisie par leur général.
    Ceux qui restaient étaient moins joyeux et Gengis s’en remit
à Kachium pour maintenir la discipline pendant sa convalescence. Il n’y eut pas
de réel problème. Personne ne voulait perturber Gengis pendant qu’il recouvrait
ses forces. Le simple fait qu’il ait survécu avait sapé le pouvoir renaissant
des anciens khans. L’ex-chef des Woyelas avait cependant demandé à voir Gengis.
Kachium lui avait alors rendu visite dans sa yourte, après quoi l’homme n’avait
plus parlé à quiconque. Ses fils partiraient vers le sud avec Khasar, et l’homme
n’aurait plus auprès de lui que ses serviteurs pour l’aider à se tenir debout
chaque jour.
    Il avait neigé la veille mais la matinée était éclatante et
le ciel d’un bleu aveuglant au-dessus de Yenking. Formés en vastes carrés sur
la plaine gelée, les guerriers attendaient, prêts à monter sur leurs chevaux, pour
l’heure occupés à brouter la neige. Les officiers vérifiaient l’équipement mais
peu nombreux étaient ceux qui auraient oublié d’emporter quelque chose dont
leur vie dépendrait peut-être. Les hommes riaient, échangeaient des plaisanteries.
Toute leur vie ils avaient parcouru la plaine, et la halte forcée à Yenking n’était
pas naturelle pour eux. Ils trouveraient sur leur route des villes moins
redoutables et chaque tuman transporterait des catapultes dans une dizaine de
chariots. Cela les ralentirait, certes, mais chacun se souvenait de Yinchuan, la
capitale du royaume xixia. Au lieu de rester bloqués devant des murailles, ils
briseraient les portes des villes et précipiteraient des roitelets du haut de
leurs remparts. La perspective était réjouissante et l’humeur ressemblait à
celle d’une fête d’été.
    Temüge apporta en dernier à chaque général les tentes
blanche, rouge et noire dont il aurait à faire usage. Les guerriers se
réjouirent en les voyant car, plus que tout le reste, ces tentes indiquaient
leur intention de conquérir tous ceux qui s’opposeraient à eux. Leur force leur
en donnait le droit.
    En plus des tumans, Gengis avait constitué dix groupes de
vingt hommes pour reconnaître les nouvelles terres. Il les avait d’abord
considérés comme de simples éclaireurs mais Temüge l’avait persuadé de leur
fournir des chariots chargés d’or et de marchandises pillées. Temüge avait
parlé au chef de chaque groupe pour s’assurer qu’il avait bien compris sa tâche :
observer, apprendre, et si possible corrompre. Il leur avait donné le nom de « diplomates »,
un terme que lui avait appris Wen Chao des années plus tôt. En cela comme en
beaucoup d’autres choses, Temüge avait innové et il comprenait l’importance du
rôle de ces hommes alors qu’eux-mêmes ne la saisissaient pas. Aussi étaient-ils
d’humeur moins joviale que ceux qui partaient en sachant qu’ils balaieraient en
chemin des villes entières.
    Gengis avait défait les pansements de son cou, révélant une
épaisse cicatrice sur des hématomes jaune et noir. Il inspira profondément l’air
froid, toussa dans sa main pour dissimuler un vertige. Bien loin d’être rétabli,
il regrettait cependant de ne pas partir avec les autres, même avec ceux dont
la tâche consisterait davantage à espionner qu’à conquérir. Il lança un regard
irrité à Yenking, semblable à un crapaud assis dans la plaine. L’empereur jin
se trouvait probablement sur ses remparts pour observer l’étrange mouvement d’hommes
et de chevaux. Le khan cracha en direction de la ville. Ses chefs s’étaient cachés
derrière leurs soldats à la passe de la Gueule du Blaireau et ils se cachaient
maintenant derrière des murailles. Il se demanda avec

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