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Le seigneur des Steppes

Le seigneur des Steppes

Titel: Le seigneur des Steppes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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les collines, l’armée de Gengis
dépérirait. Khasar prit une décision, conscient qu’elle pouvait coûter la vie
aux éclaireurs.
    — Allez jusqu’au pied de la muraille et revenez, ordonna-t-il.
    Les deux hommes inclinèrent la tête, échangèrent un regard, enfoncèrent
leurs talons dans les flancs de leurs montures et poussèrent un «  chuh  »
pour les lancer au galop. Du sable jaillit dans l’air quand ils s’élancèrent et
les deux frères les suivirent du regard, les yeux plissés dans le soleil.
    — Tu crois qu’ils y arriveront ? demanda Kachium.
    Khasar haussa les épaules sans répondre, trop occupé à
surveiller la muraille. Kachium crut voir le garde faire un geste au loin. Les
éclaireurs eurent l’intelligence de se séparer et de zigzaguer au galop pour ne
pas offrir une cible facile à d’éventuels archers. Longtemps on n’entendit que
l’écho de leurs sabots et les frères de Gengis continuèrent à les suivre des
yeux en retenant leur respiration.
    Kachium poussa un juron quand une ligne d’archers apparut en
haut du mur.
    — Allez, murmura-t-il, comme pour encourager les
éclaireurs.
    Des points sombres filèrent vers les cavaliers qui fonçaient
à bride abattue et Kachium vit l’un d’eux virer avec audace en parvenant à la
grande porte. Il la frappa de son poing, fit faire demi-tour à son cheval, mais
les archers tirèrent à nouveau et, l’instant d’après, l’homme et sa monture
furent criblés d’une dizaine de flèches. L’éclaireur poussa un cri, son cheval
fit encore quelques pas puis vacilla, touché par d’autres traits. L’homme et la
bête tombèrent enfin, dans un même mouvement, et demeurèrent immobiles sur le
sol.
    L’autre éclaireur ne parvint pas à la muraille. Un moment, Khasar
et Kachium crurent qu’il réussirait à échapper aux archers et l’encouragèrent
de leurs cris. Puis il tressauta sur sa selle, son cheval se cabra et s’effondra
sur lui en ruant.
    L’animal se remit debout et retourna en boitant vers les
frères, laissant derrière lui le corps brisé de l’éclaireur. Khasar sauta à
terre, saisit la bride du cheval. Il avait la jambe cassée, il ne pourrait plus
être monté. Khasar attacha la bride à sa propre selle pour le ramener quand
même : il y avait trop de bouches à nourrir au camp.
    — Nous avons notre réponse, grommela-t-il, sauf que ce
n’est pas celle que je voulais. Comment allons-nous passer ?
    — Nous trouverons un moyen, assura son frère en se
retournant vers la ligne sombre des archers.
    Plusieurs d’entre eux levèrent les bras, raillerie ou salut,
il n’aurait su dire.
    — Même si nous devons abattre cette muraille, poursuivit-il.
Pierre par pierre.
     
     
    Le temps de parvenir à l’avant-garde de l’armée, les deux
frères croisèrent des cavaliers envoyés en reconnaissance en direction des
collines. Gengis et ses officiers avaient tiré un certain nombre d’enseignements
des années passées à rassembler les guerriers en une seule armée, et de jeunes
garçons repartirent au galop vers la colonne pour prévenir le khan du retour de
ses frères.
    Ni Khasar ni Kachium ne répondirent à ceux qui les saluaient.
Sombres et silencieux, ils guidèrent leurs chevaux vers la yourte de leur frère,
accrochée à sa plateforme roulante comme une sangsue blanche. Lorsqu’ils y
furent parvenus, Khasar sauta à terre et regarda l’homme qui s’avançait pour
prendre la bride.
    — Süböteï, dit-il en se forçant à sourire.
    Le jeune Uriangkhai semblait tendu et Khasar se rappela qu’on
lui avait promis une armure et un bon cheval. Le moment était mal choisi.
    — J’ai beaucoup de choses à discuter avec le khan. Viens
réclamer ton cheval une autre fois.
    Le visage du jeune homme s’assombrit de déception et Khasar
le rattrapa par l’épaule alors qu’il s’éloignait déjà.
    — Nous trouverons peut-être un instant à la fin de l’entrevue.
Accompagne-moi si tu sais garder le silence.
    Süböteï retrouva aussitôt son sourire, mêlé de nervosité à
la perspective de rencontrer le Grand Khan en personne. La bouche sèche, il
monta les marches et suivit les frères à l’intérieur de la tente.
    Gengis les attendait, le jeune messager encore hors d’haleine
à ses côtés. Remarquant l’expression grave de ses frères, il demanda :
    — Où sont les éclaireurs ?
    — Ils sont morts, répondit Khasar. Et la passe est
barrée par une muraille de pierre

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