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Le seigneur des Steppes

Le seigneur des Steppes

Titel: Le seigneur des Steppes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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noire haute comme cent yourtes, peut-être
plus.
    — Nous avons vu une cinquantaine d’archers tirer, ajouta
Kachium. Ils ne sont pas très adroits, comme nous le savons, mais ils ne
pouvaient pas vraiment manquer leurs cibles. Le mur s’élève au fond d’une gorge
encaissée entre des parois rocheuses escarpées. Je n’ai pas vu de moyen de les
prendre de flanc.
    Gengis plissa le front, se leva, grogna en traversant la
tente et sortit sous le soleil. Kachium et Khasar le suivirent, remarquant à
peine la présence sur leurs talons d’un Süböteï aux yeux écarquillés.
    Le khan s’avança sur le sable bleu-vert et, du bâton qu’il
tenait à la main, traça un trait sur le sol.
    — Montrez-moi.
    Ce fut Kachium qui prit le bâton et exécuta rapidement un
dessin aux lignes nettes. Fasciné, Khasar regardait son frère recréer la gorge
qu’il avait vue quelques heures plus tôt. Pour finir, Kachium reproduisit le
portail cintré et Gengis, l’air contrarié, se frotta le menton.
    — Nous pourrions démolir des chariots pour en faire une
palissade en bois qui permettrait aux hommes d’approcher… suggéra-t-il d’un ton
dubitatif.
    Kachium secoua la tête.
    — Cela nous amènerait à la porte, mais l’ennemi
pourrait alors jeter des pierres sur nous. Tombant de cette hauteur, elles
fracasseraient nos planches.
    Gengis leva la tête, parcourut des yeux la vaste étendue
dépourvue d’arbres. Ils n’avaient rien pour construire de quoi se protéger.
    — Alors, il faut les attirer au-dehors, décida-t-il. Une
fausse retraite, en abandonnant dans notre sillage des objets précieux. J’enverrai
des hommes portant les meilleures armures et ils survivront aux flèches puis, feignant
la panique, ils s’enfuiront en poussant de grands cris.
    L’image le fit sourire et il ajouta :
    — Cela donnera peut-être un peu d’humilité à nos
guerriers.
    Kachium fit glisser la pointe de sa botte le long du bord du
dessin.
    — Cela pourrait marcher si nous pouvions savoir quand
ils ouvriront la porte, mais la gorge fait un coude. Dès que nous l’aurons
franchi, il nous sera impossible de les voir sortir. Si deux jeunes garçons
parvenaient à se hisser sur les rochers, de chaque côté, ils pourraient nous
donner le signal, mais l’escalade serait très dangereuse et il n’y a de toute
façon rien pour se cacher. Ils se feraient repérer à coup sûr.
    — Puis-je dire un mot, seigneur ? intervint tout à
coup Süböteï.
    — Je t’avais dit de garder le silence ! le tança
Khasar, indigné. Ne comprends-tu pas que c’est important ?
    Sous les regards des trois hommes, le jeune guerrier devint
cramoisi.
    — Je suis désolé. Je crois avoir trouvé un moyen de
savoir quand ils sortiront.
    — Qui es-tu ? lui demanda Gengis.
    Baissant la tête, le jeune homme répondit d’une voix
tremblante :
    — Süböteï des Uriangkhais, seigneur.
    Il se reprit aussitôt :
    — De la nation. Je…
    Gengis leva une main.
    — Je me souviens. Dis-moi à quoi tu penses.
    Avec un effort visible, Süböteï domina sa nervosité pour
exposer son idée. Il était étonné qu’ils n’y aient pas pensé. En silence, il
attendit que les trois hommes la considèrent. Au bout d’une éternité, Gengis
hocha la tête.
    — Ça pourrait marcher, convint-il.
    Süböteï se redressa et Khasar sourit, comme s’il était pour
quelque chose dans la trouvaille du jeune guerrier.
    — Occupe-t’en, Kachium, dit Gengis. Entre-temps, j’irai
voir ce lieu que tu m’as décrit.
    Son humeur changea quand il apparut nécessaire de détruire
plusieurs des chariots qui avaient amené les familles dans le désert. Le bois
étant rare, chacun d’eux était entretenu avec soin et légué de génération en
génération. Mais il n’y avait pas d’autre solution.
    — Démonte les dix premiers chariots de la colonne, fais-en
une palissade qu’on pourra soulever et transporter.
    Voyant le regard de Kachium se porter sur sa tente, Gengis
gronda.
    — Pas la mienne, frère. Commence avec le chariot
suivant.
    Kachium parti rassembler les hommes et les matériaux dont il
aurait besoin, Gengis se tourna vers Süböteï.
    — Je t’ai promis un cheval et une armure. Que veux-tu d’autre ?
    Le jeune homme blêmit de confusion. Il n’avait pas voulu
augmenter la dette du khan envers lui, il avait seulement cherché à résoudre un
problème qui l’intriguait.
    — Rien, seigneur. Il me suffit de chevaucher avec

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