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Le seigneur des Steppes

Le seigneur des Steppes

Titel: Le seigneur des Steppes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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nul goût pour ce genre de guerre, Liu songea à
demander à être muté dans la ville de Yinchuan. On avait toujours besoin d’officiers
expérimentés, là-bas.
    D’un ton brusque, il ordonna à une dizaine de soldats armés
de lances de le suivre et descendit les marches menant à la porte. De l’intérieur,
elle semblait ne pas avoir souffert de l’assaut et là, à l’ombre de la muraille,
Liu pensa au sort de ceux qui seraient assez fous pour la briser. Il n’aimerait
pas en faire partie. Comme il en avait pris le pli, il vérifia que la porte
intérieure était bien fermée avant de lever la main vers la barre du portail
extérieur. Sun Tzu était peut-être le plus grand stratège que les Jin aient
connu, mais il n’avait pas pensé aux difficultés rencontrées quand des hommes
avides comme Shen Ti donnent des ordres.
    Liu respira à fond et poussa la porte, laissant entrer un
rayon de soleil brûlant. Derrière lui, les soldats attendaient et il se tourna
vers leur capitaine.
    — Je veux que deux hommes restent ici pour garder le
portail. Les autres récupèrent les flèches encore utilisables et tout ce qui
peut avoir de la valeur. En cas de problème, vous lâchez tout et vous courez
vers la porte. Vous garderez le silence, vous ne vous risquerez pas à plus de
cinquante pas, même si vous repérez dans le sable des émeraudes grosses comme
des œufs de cane.
    Les soldats saluèrent, le capitaine en désigna deux d’une
tape sur l’épaule pour garder la porte. Liu se tourna vers l’extérieur, attendit
que sa vue se fasse à l’éclat du soleil. Il ne pouvait pas espérer un haut
niveau du genre d’hommes qui finissaient dans ce fort. Ils avaient presque tous
commis une faute ou offensé un personnage influent. Shen Ti lui-même avait dû
faire un faux pas dans sa carrière politique, Liu en était sûr, mais le gros
homme ne se serait jamais épanché devant un simple militaire, quel que fût son
grade.
    Avec un long soupir, Liu vérifia mentalement la liste des
défenses du fort. Bien qu’il eût pris toutes les précautions requises, il
éprouvait au fond de lui un sentiment qui ne lui plaisait pas. Il enjamba un
corps, nota au passage que l’homme portait une armure très semblable à la
sienne. Cela l’intrigua. Il n’avait jamais entendu dire que les Ouïgours
copiaient les armures des Jin et son malaise s’accrut.
    Prêt à sauter en arrière, il avança de nouveau, marcha
pesamment sur une main, entendit un os craquer. Comme le corps demeurait
immobile, Liu hocha la tête et poursuivit sa progression. Les morts étaient
plus nombreux près de la porte et il en vit deux, la gorge transpercée par des
flèches. Leurs lourds marteaux étaient tombés à côté d’eux. Liu en ramassa un
et l’appuya contre le mur pour le prendre à son retour. Cet outil aussi était
de trop belle facture.
    Tandis que, les yeux plissés, il regardait vers le coude de
la passe, ses hommes se déployaient, s’arrêtant ici ou là pour ramasser des
armes abandonnées dans le sable. Il commença à se détendre un peu en observant
deux d’entre eux qui arrachaient les flèches d’un corps transformé en porc-épic.
Quittant l’ombre de la muraille, Liu grimaça dans la clarté soudaine. À trente
pas devant lui, il aperçut deux coffrets. Liu savait que Shen Ti le surveillait
pour voir s’il trouverait dedans quelque chose d’intéressant, et même s’il ne
comprenait pas pourquoi les Ouïgours auraient emporté de l’or ou de l’argent
pour attaquer le fort, il se dirigea quand même vers les coffrets, marchant sur
le sable brûlant, la main sur la poignée de son sabre. Pouvaient-ils contenir
des serpents, ou des scorpions ? Il avait entendu dire qu’on utilisait ces
animaux dans l’attaque des villes mais, généralement, on les lançait par-dessus
les murailles. Les Ouïgours n’avaient apporté ni catapultes ni échelles de
siège.
    Liu dégaina son sabre et, de la pointe, fit rouler le
coffret sur le côté. Des oiseaux en jaillirent, sous ses yeux médusés.
    Tout un moment, il les regarda, sans comprendre pourquoi on
les avait laissés rôtir au soleil. Il leva la tête pour suivre leur envol, et
la lumière se fit dans son esprit : ces oiseaux étaient un signal. Un
grondement sourd lui parvint aux oreilles, le sol parut vibrer sous ses pieds.
    — Au portail ! cria-t-il en agitant son sabre.
    Ses hommes se tournèrent vers lui, stupéfaits, les bras
chargés d’armes et de

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