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Le seigneur des Steppes

Le seigneur des Steppes

Titel: Le seigneur des Steppes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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flèches.
    — Courez ! Retournez au fort !
    Au bout de la passe, il vit les premières lignes sombres des
chevaux lancés au galop et se rua vers la porte. Si ses imbéciles de soldats
étaient trop lents, ils n’auraient qu’à s’en prendre à eux-mêmes.
    À peine avait-il fait quelques enjambées qu’il s’arrêta net,
bouche bée. Autour de la porte, des corps se relevaient, encore criblés de
flèches. L’un d’eux était pourtant resté parfaitement immobile lorsque Liu lui
avait écrasé la main. Entendant le grondement croître derrière lui, il se remit
à courir. Il vit la porte commencer à se refermer, mais l’un des assaillants
parvint à se glisser dans l’entrebâillement, aussitôt rejoint par d’autres ;
ensemble, ils réussirent à ouvrir le portail et fondirent sur les défenseurs.
    Liu laissa échapper un hurlement de rage juste avant qu’une
flèche s’enfonce dans sa nuque. Il bascula dans le sable, sentit la douleur au
moment même où l’obscurité l’enveloppait. La porte intérieure était fermée, il
en était certain. Il l’avait vérifié lui-même, il y avait encore une chance de
sauver le fort. Son propre sang noya ses pensées et le grondement de sabots
cessa.
     
     
    Süböteï se leva de l’endroit où il gisait sur le sable. La
flèche qui l’avait fait tomber avait été suivie de deux autres fichées dans son
armure. Il avait mal aux côtes et chacun de ses pas avivait la douleur. Il
sentait du sang chaud couler le long de sa cuisse. Un bruit de tonnerre emplit
la passe quand les chevaux déferlèrent. Süböteï leva les yeux, vit des traits
noirs pleuvoir de nouveau. Un cheval hennit derrière lui. Devant, le portail
était ouvert et il s’en approcha en titubant.
    Il chercha des yeux les hommes que Gengis avait placés sous
son commandement, reconnut quatre des silhouettes se précipitant vers la porte.
Les autres demeuraient par terre, vraiment morts. Süböteï déglutit avec
difficulté en enjambant un guerrier qu’il avait connu chez les Uriangkhais.
    Derrière lui, le fracas devint si fort qu’il s’attendit à
être renversé et piétiné. Il était sans doute étourdi par ses blessures car
tout lui semblait se dérouler lentement et, cependant, il entendait chaque
inspiration qu’il prenait par sa bouche grande ouverte. Il la referma, irrité
par cette marque de faiblesse. Devant lui, ceux qui avaient survécu à l’attaque
se ruaient dans le fort, le sabre à la main. Süböteï entendit des claquements
de corde d’arc, étouffés par la pierre épaisse de la muraille. Il vit deux
hommes tomber en franchissant la porte, transpercés par des flèches. Le
brouillard se dissipa alors dans sa tête, ses sens redevinrent aiguisés. Des
flèches continuaient à s’enfoncer dans le sable autour de lui, mais il les
ignora. D’une voix rugissante, il ordonna aux guerriers qui atteignaient la
porte de reculer. À son soulagement, ils obéirent.
    — Protégez-vous avec la palissade ! Prenez les
marteaux !
    Il entendit des cliquetis d’armure quand des hommes
sautèrent de cheval autour de lui. Khasar passa en courant à le heurter, Süböteï
lui saisit le bras.
    — Il y a des archers à l’intérieur ! Nous pouvons
encore nous servir des débris de la plaque.
    Des flèches se plantaient dans le sable autour d’eux jusqu’à
l’empennage. Calmement, Khasar baissa les yeux vers la main du jeune guerrier
pour lui rappeler son rang. Süböteï relâcha son étreinte et Khasar donna des
ordres. Les hommes ramassèrent les planches, les tinrent au-dessus de leurs
têtes en franchissant le portail.
    Quand les assaillants reprirent les marteaux, les archers
tirèrent dans la cour séparant les deux portes et, malgré les boucliers
rudimentaires, plusieurs traits atteignirent leurs cibles. Dehors, Khasar
ordonna de décocher des volées de flèches sur les archers du mur extérieur pour
les contraindre à rester baissés. Il se mordit la lèvre en considérant leur
position vulnérable : jusqu’à ce que la porte intérieure soit forcée, ils
étaient tous coincés. Les coups de marteau résonnaient par-dessus les cris des
agonisants.
    — Entre et fais en sorte que l’ennemi ne se repose pas
tranquillement en attendant ! cria-t-il à Süböteï.
    Le jeune guerrier baissa la tête et courut rejoindre ses
hommes. Il passa dans une bande d’ombre pour resurgir au soleil, découvrit une
rangée d’archers tirant méthodiquement flèche sur

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