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Le seigneur des Steppes

Le seigneur des Steppes

Titel: Le seigneur des Steppes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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de
monter à bord d’une des jonques de pirates qui pillaient les villages riverains,
mais il était trop tard pour les appréhensions.
    — Tu as de quoi payer ? lança l’homme en lui
frappant la poitrine du dos de la main.
    Tandis que Khasar et Temüge montaient à bord, Ho Sa mit
trois pièces de bronze dans la main tendue.
    Le capitaine regarda à travers le trou de chacune d’elles
avant de les enfiler sur une corde nouée sous sa ceinture.
    — Je m’appelle Chen Yi, dit-il en regardant Khasar se
redresser.
    Le Mongol faisait une tête de plus que le plus grand des
mariniers et fronçait les sourcils comme s’il se sentait agressé. Ho Sa s’éclaircit
la gorge et Chen Yi reporta son attention sur lui, en inclinant la tête sur le
côté.
    — On va jusqu’à Shizuishan, prévint-il.
    Ho Sa remit la main à la bourse et l’œil du capitaine s’alluma
quand il entendit tinter le métal.
    — Trois de plus pour nous emmener à Baotou, dit Ho Sa
en tendant les pièces.
    Chen Yi s’en saisit prestement.
    — Trois encore pour aller aussi loin.
    Ho Sa s’efforça de conserver son calme. Il avait déjà payé
et Chen Yi refuserait sans doute de le rembourser s’il décidait d’attendre un
autre bateau.
    — Je t’ai donné suffisamment, déclara-t-il d’une voix
ferme.
    Le capitaine porta les yeux à l’endroit où Ho Sa gardait son
argent, sous sa ceinture.
    — Trois de plus ou je vous fais jeter à l’eau.
    Ho Sa sentait la perplexité et l’irritation de Khasar
croître. D’un moment à l’autre, il finirait par lâcher une question.
    — Où te retrouveras-tu la prochaine fois sur la roue de
la vie, je me le demande, murmura le Xixia.
    À sa surprise, Chen Yi eut un haussement d’épaules
indifférent. Ho Sa secoua la tête d’étonnement. Il était peut-être trop habitué
à l’armée, où son autorité n’était jamais mise en question. Chen Yi montrait
une assurance qui contrastait avec son pagne loqueteux et son minable rafiot. Avec
un regard mauvais, Ho Sa lui donna d’autres pièces.
    — Les mendiants ne vont pas à Baotou, dit Chen Yi avec
entrain. Bon, ne restez pas dans nos jambes pendant que mes hommes travaillent.
    Il indiqua un tas de sacs de grains à l’arrière, près du
gouvernail, et Ho Sa vit Khasar s’y installer avant qu’il ait eu le temps de
lui faire signe.
    Chen Yi lança un regard soupçonneux à Temüge et à Khasar
mais il avait de nouvelles pièces qui tintaient à sa taille quand il bougeait. Il
donna l’ordre de remonter au vent en entamant la première traversée du fleuve
qui les mènerait vers le nord et leur destination. Comme le bateau n’avait pas
de cabines, Ho Sa présuma que l’équipage dormait sur le pont. Il commençait à
se détendre quand Khasar s’approcha du bastingage et se mit à uriner dans l’eau
avec un grand soupir de soulagement. Le Xixia leva les yeux au ciel tandis que
le bruit d’éclaboussement semblait ne jamais devoir s’arrêter.
    Deux des matelots échangèrent une plaisanterie obscène et
hurlèrent de rire en regardant Khasar. Le visage du Mongol se colora et Ho Sa
alla rapidement se planter entre le frère de Gengis et l’équipage. Les marins
continuèrent à rire jusqu’à ce que Chen Yi leur lance un ordre et ils filèrent
vers la proue pour s’occuper de la voile.
    — Sales chiens jaunes, marmonna Khasar dans leurs dos.
    Chen Yi faisait passer la bôme par-dessus sa tête lorsqu’il entendit
le Mongol. La gorge nouée, Ho Sa vit le capitaine s’approcher nonchalamment.
    — Qu’est-ce qu’il a dit ?
    — Il est musulman, répondit Ho Sa. Il ne parle pas une
langue civilisée. Qui comprend les manières de ces gens-là ?
    — Il n’a pas l’air d’un musulman, objecta Chen Yi. Où
est sa barbe ?
    Ho Sa sentit sur lui les yeux de l’équipage et cette fois
les matelots avaient la main près de leur couteau.
    — Tous les marchands ont leurs secrets, dit-il en
soutenant le regard de Chen Yi. Est-ce que je m’occupe de la barbe d’un homme
quand j’ai ses richesses à vendre ? L’argent a sa propre langue, non ?
    Avec un grand sourire, Chen Yi tendit la main et Ho Sa y
déposa une pièce d’argent.
    — C’est vrai, approuva le capitaine en se demandant
combien d’autres pièces son passager serrait dans sa bourse.
    De son pouce crasseux, il montra Khasar.
    — N’est-il pas idiot de te faire confiance ? Ne le
précipiteras-tu pas une nuit par-dessus bord après lui

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