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Le seigneur des Steppes

Le seigneur des Steppes

Titel: Le seigneur des Steppes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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avoir tranché la gorge ?
    Le petit homme se passa un doigt sous le menton, geste que
Khasar observa avec perplexité. Temüge fronça lui aussi les sourcils et Ho Sa
se demanda ce qu’il avait compris de la discussion.
    — Je ne trahis jamais une fois que j’ai donné ma parole,
déclara l’officier de Rai Chiang, autant pour le frère de Gengis que pour le
capitaine de la jonque. Et si cet homme est idiot, il sait se battre. Ne te
risque pas à l’insulter, je n’arriverais pas à le retenir.
    Chen Yi inclina de nouveau la tête sur le côté, ce devait
être un tic chez lui. Il ne faisait pas confiance aux hommes qu’il avait pris à
son bord et le colosse stupide semblait bouillir de colère. Chen Yi finit par
hausser les épaules : tous les hommes dorment et si ceux-ci lui causaient
des ennuis, ils ne seraient pas les premiers qu’il jetterait dans le sillage de
son bateau. Il leur tourna le dos après avoir pointé l’index vers le tas de
sacs. Soulagé au-delà des mots, Ho Sa rejoignit ses deux compagnons à la poupe
et s’efforça de prendre un air détaché, comme si l’incident ne l’avait pas
effrayé. Khasar ne semblait aucunement désolé.
    — Qu’est-ce que tu lui as dit ? demanda-t-il.
    Ho Sa prit une longue inspiration avant de répondre :
    — Je lui ai dit que tu es un voyageur venu de très loin.
Je pensais qu’il n’avait jamais croisé d’adeptes de l’islam mais il en a au
moins rencontré un. Il sait que je mens mais il ne posera pas trop de questions.
Enfin, cela explique au moins pourquoi tu ne parles pas la langue jin.
    Khasar parut satisfait.
    — Alors, je ne suis plus muet ? Tant mieux, je ne
crois pas que j’aurais tenu plus longtemps.
    Il s’allongea de nouveau sur les sacs, poussa Temüge pour s’installer
à son aise. Tandis que le bateau descendait le fleuve, il ferma les yeux et Ho
Sa crut qu’il avait décidé de dormir.
    — Pourquoi s’est-il passé un doigt en travers de la
gorge ? demanda Khasar sans soulever les paupières.
    — Il voulait savoir si j’avais l’intention de te tuer
et de te jeter par-dessus bord. J’avoue que cette idée m’a effleuré.
    Khasar ricana.
    — Il commence à me plaire, ce petit homme, dit-il d’une
voix ensommeillée. Je suis content qu’on ait pris ce bateau.
     
     
    Gengis parcourait le camp à l’ombre des montagnes qu’il
avait connues enfant. Il avait neigé dans la soirée et il prit une longue
inspiration en savourant l’air froid qui emplit ses poumons. Il entendit des
juments hennir au loin pour appeler leur étalon ; plus près, quelqu’un
chantait pour endormir un enfant. Avec les familles autour de lui, il était en
paix et d’humeur légère. Il se rappelait le temps où son père vivait encore, où
ses frères et lui ne savaient rien du monde. Il secoua la tête dans l’obscurité
en songeant aux terres qu’il avait découvertes. La mer d’herbe était plus vaste
qu’il ne l’avait cru et une partie de lui avait envie de voir de nouvelles
choses encore, y compris les cités des Jin. Il était jeune, il était fort, il
commandait à une armée d’hommes capables de s’emparer de ce qu’ils désiraient. Il
sourit en parvenant à la yourte qu’il avait fait installer pour sa seconde
épouse, Chakahai. Son père s’était contenté de sa mère, certes, mais Yesugei n’était
que le khan d’une petite tribu et ses ennemis ne lui offraient pas des femmes
superbes en signe de soumission.
    Gengis baissa la tête pour entrer dans la tente. Chakahai l’attendait,
ses grands yeux sombres luisant à la lueur d’une unique lampe. Il ne dit rien quand
elle se leva pour l’accueillir. Il ne savait pas comment elle avait réussi à
trouver deux Xixia pour la servir. C’étaient probablement des jeunes filles que
ses guerriers avaient capturées et elle avait dû les acheter ou les échanger
contre un objet de valeur. Quand elles sortirent de la yourte, il sentit leur
parfum et frémit lorsque l’une d’elles effleura au passage son bras nu.
    Chakahai se tenait fièrement devant lui, le menton dressé. Les
premières semaines avaient été dures pour elle mais il avait deviné de la
vaillance derrière ces yeux brillants bien avant qu’elle apprenne ses premiers
mots de mongol. Sa démarche était celle qu’il attendait de la fille d’un roi et
la voir éveillait toujours son désir. Chose étrange, son port altier était un
élément essentiel de sa beauté.
    Chakahai sourit

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