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Le Serpent de feu

Le Serpent de feu

Titel: Le Serpent de feu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Fabrice Bourland
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il ne fallut pas attendre longtemps avant qu’une jeune femme blonde, vêtue d’un tailleur bleu marine à gros boutons dorés, vienne ouvrir.
    Avant même que j’aie pu dire quelque chose, celle-ci poussa un hurlement et recula de trois pas.
    — Je vous en prie, croassai-je de ma voix mal dégrossie. Je ne suis pas celui que vous croyez.
    J’entrai et refermai la porte derrière moi.
    Alertée par le cri, Cecily apparut aussitôt sur le seuil d’une des pièces donnant sur le vestibule. Elle portait un ensemble en lainage noir et une blouse en crêpe de même couleur. Contrairement à Miss Abbott, elle n’ouvrit pas la bouche, mais s’adossa au mur, tétanisée par l’effroi.
    Lucy fut la première à reprendre ses esprits, et réagit on ne peut plus promptement en se jetant sur la console où reposait un téléphone à cadran.
    Heureusement, le meuble ne se trouvait pas loin de moi. Je réussis à lui arracher le cornet avant qu’elle n’ait pu composer le 999. Dans l’action, mon chapeau roula sur le sol.
    Désappointée, elle se contenta de ramasser un sac à main posé près de l’appareil et recula pour recueillir son amie dans ses bras.
    — Allez-vous-en ! s’insurgea la blonde. Je ne vous laisserai pas assassiner Cecily comme vous avez fait avec son fiancé !
    — Je vous l’ai dit, je ne suis… je ne suis pas l’homme que vous imaginez. Ce n’est pas moi qui ait tué Auber-Jones. Mon nom est Andrew Singleton. Le corps que j’occupe n’est pas le mien.
    — Vous mentez ! protesta l’actrice que le nom de Bertram avait fait sortir de sa stupeur. Vous n’avez rien du détective qui est venu m’interroger dans ma loge !
    — Bah ! C’est normal que tu ne le reconnaisses pas, gloussa Lucy. Puisqu’il te dit que ce n’est pas son corps. Et en plus, on a affaire à un cinglé !
    Elle n’avait pas plus tôt terminé sa diatribe qu’elle s’écarta de Cecily et arracha de son sac un Derringer calibre 22.
    — Maintenant, espèce de brute, si tu fais un geste, je te transperce le cuir !
    C’était une de ces armes de poche de confection américaine comme il s’en fabriquait avant-guerre et dont le succès ne s’était jamais démenti auprès de la gent féminine. Capable de tirer deux coups avec une facilité et une précision déconcertantes.
    — Miss… Miss Abbott ! Il faut que vous me croyiez : je suis Andrew Singleton  ! Et je n’ai aucune intention de faire le moindre tort à votre amie.
    Mais elle ne m’écoutait plus. L’arme pointée dans ma direction, elle rasait le mur pour s’approcher à nouveau du téléphone.
    Alors qu’elle avait saisi le combiné, j’interpellai avec vigueur Cecily.
    — Le nom de Merithorpe ! Cela vous dit-il quelque chose ?
    La jeune femme paraissait ne pas comprendre.
    — Ambrose Merithorpe ! répétai-je d’une voix syncopée.
    — Je ne connais personne de ce nom, finit-elle par rétorquer.
    — Je vous en prie, Miss Teynham. Essayez… essayez de m’aider ! Un artiste peintre d’une trentaine d’années, défiguré par les flammes lors d’un accident survenu il y a peut-être quatre… quatre ou cinq ans.
    — Ça suffit ! trancha Lucy. J’appelle la police.
    — Non, attends une seconde ! intervint Cecily.
    Elle s’était décollée du mur et avança de quelques pas dans ma direction.
    — Vous voulez parler d’Ambrose… ?
    — Ambrose… ?
    — Ambrose Boyle ?
    Bien sûr ! Comment l’idée ne m’avait-elle pas effleuré ? Merithorpe n’était pas son vrai nom. Il avait adopté une identité d’emprunt en arrivant à Londres. Et c’était également la raison pour laquelle il ne voulait pas que ses tableaux soient exposés dans la capitale. Il craignait que son « coup de patte » puisse être reconnu par l’œil de celui, ou plutôt celle, qui connaissait intimement l’artiste et son œuvre.
    — Où l’avez-vous connu ?
    Cecily ne put réprimer ses sanglots.
    — Attention, ma chérie ! Ce type est en train de vouloir t’entortiller.
    — À la pension catholique, dans la vallée de la Mersey.
    — Vous avez donc été élevés dans le même orphelinat ?
    Elle acquiesça d’un léger signe de la tête.
    — Cette pension, elle s’appelait « Charnock » quelque chose, n’est-ce pas ?
    — Charnock Lane School, près d’Halton Brook. Mais je ne comprends pas. Je n’ai jamais parlé de cette histoire à personne.
    — Jusqu’à quel point Ambrose était-il

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