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Le talisman Cathare

Le talisman Cathare

Titel: Le talisman Cathare Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Luc Aubarbier
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vous imposons cette abstinence pour que vous la receviez de Dieu, de nous et de l’Église.
    — Je la reçois. »
    Ils l’habillèrent alors d’une chemise blanche et lui lavèrent les mains. Puis, ils lui imposèrent le livre saint, dirent l’oraison et le saluèrent comme on salue une femme, rendant ainsi le respect à son âme immortelle, puis ils le saluèrent comme un homme, car il avait vaincu ses passions et le Mal sur terre, et achevé l’union parfaite.
    Hugues de Vassal perdit conscience à la fin de la cérémonie, et remit son esprit entre les mains de Dieu au premier chant du coq.
    « Où son corps reposera t-il ? s’enquit Bernard.
    — Son corps terrestre a peu d’importance, répondit Bernard de Lamothe. Seule compte son âme qui est retournée définitivement auprès du Seigneur.
    — Ne vous troublez pas, ajouta Armand du Périgord avec un bon sourire. Nous ferons ensevelir sa dépouille en terre consacrée. Il n’est pas le premier cathare à venir mourir chez nous, et nous leur donnons toujours une sépulture chrétienne. Nous l’inhumerons discrètement, car ces chiens de l’Inquisition, non contents de torturer les corps, déterrent les cadavres des hérétiques pour les brûler. »
    Le chevalier de Cazenac semblait désemparé. Il avait perdu son guide spirituel. « Je ne sais plus que penser. Je me sens exclu de toutes les religions. J’ai vu mes amis, Hugues de Vassal, Parfait cathare mourir d’une flèche chrétienne, et Augustin, moine catholique, périr sur le bûcher des dominicains. J’ai vu un moine templier me secourir avec la même ferveur que vous, seigneur de Lamothe, devant qui je m’agenouille et fais le melhorament. J’ai été trahi par un soi-disant Parfait à Cordes, où Sicard de Figueras m’a poursuivi avec autant de haine que le plus cruel des croisés. Je ne sais plus où aller.
    — Toutes les religions ne sont que des langages pour s’adresser à Dieu ; chaque vie d’homme est un chemin vers Lui. Il faut cesser de contempler les apparences pour découvrir la vérité du coeur. Si vous ne savez où vos pas vous mènent, alors suivez-moi. Je m’en vais à Montauban, pour y prêcher la bonne parole.
    — Vous allez y perdre la vie. La région n’est pas sûre.
    — Ce sera mon destin ; je m’y soumets.
    — Ma foi n’est pas assez forte pour vous suivre. Je vais tenter de rejoindre Alix, mon épouse, à Montségur.
    — C’est un lieu saint, fait pour les cathares revêtus. Pensez-vous être digne d’y résider ?
    — J’ai trop de violence en moi pour recevoir le consolament.
    — Dieu en décidera. »
    Le Parfait s’éloigna à pied et disparut, comme avalé par le paysage. Avant de quitter la commanderie, il avait dit à Bernard : « Si tes pas s’égarent encore, si ton soleil se fane, viens à Montauban. Je t’y attends et t’y instruirai. »

    Alors que Bernard revêtait ses habits de voyage, Armand de Périgord désigna du doigt le réceptacle d’argent qu’il portait autour du cou, à même la peau. « Bel objet. Il vient d’Orient ? »
    Le chevalier cathare hésita avant de répondre. Pouvait-il faire totalement confiance au commandeur, alors qu’il n’était même plus sûr de sa foi ? Il choisit d’être fidèle à son instinct d’homme : Armand du Périgord inspirait le respect. « Mon ancêtre l’a ramené de Terre sainte. Selon la prédiction, nul ne doit l’ouvrir avant que les temps ne soient accomplis. Il recèle la solution à toutes nos souffrances, mais aucune main d’homme ne doit en briser le sceau si l’heure n’est pas venue. »
    Intrigué, le templier regardait la décoration, suivant du doigt le contour des gravures.
    « Je reconnais là des caractères hébraïques.
    — En êtes-vous sûr ? Les cathares ne reconnaissent aucune valeur à l’Ancien Testament et nient les croyances des Hébreux, même si tous les hommes, à la fin des temps, doivent être sauvés.
    — Je ne suis pas savant dans cette langue ; on nous apprend plus à manier l’épée que la plume. Mais voyezces trois lettres : Our. Elles signifient la lumière. Pour les juifs, elles désignent la limite de la connaissance humaine.
    — Nous autres, cathares, vénérons la lumière annoncée par l’Évangile de Jean.
    — C’est probablement la même. Vous détenez là un précieux secret, chevalier. Les juifs, comme vous les cathares, n’hésitent pas à se plonger dans l’étude de la Bible et de la philosophie,

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