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Le Temple Noir

Le Temple Noir

Titel: Le Temple Noir Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Eric Giacometti
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s’approchèrent des portes vitrées, les clones de Beckham et sa femme revenaient de la file de taxis. La fille marchait en éructant :
    — Va te faire foutre, asshole . Personne ne m’a jamais traitée comme ça.
    — T’étais bien contente de te faire inviter à Paris, hein. T’as pas craché sur mon blé, connasse. Reviens tout de suite !
    — Va crever, je prends le métro !
    La fille les bouscula à nouveau, passant avec sa grosse valise juste devant Andrew. Marcas fit un pas de côté et d’un geste brusque balança son sac contre le visage du rouquin qui percuta la vitre avec sa tête. Puis, d’un geste souple, il fléchit ses genoux et poussa violemment Andrew contre la valise. Déséquilibré, l’homme à l’oreillette tomba en avant, en s’agrippant à la robe de la fille. Elle hurla :
    — Bébé !
    Beckham se rua sur Andrew, le visage empourpré :
    — Connard, la touche pas !
    Il plongea sur lui et ils roulèrent par terre avec la jeune femme qui le frappait à coups de faux sac Gucci. Antoine se redressa et bondit en sens inverse, vers l’intérieur de la gare. Les deux militaires étaient encore trop loin. Il lui restait deux possibilités. Se ruer vers les soldats et alerter la police anglaise, au risque de compliquer sa mission. Ou alors échapper à ses poursuivants par une autre sortie ou le métro, mais il ne connaissait pas cette gare.
    Il arriva à nouveau dans le grand passage commercial, il fallait faire un choix. Il se retourna. Aucune trace d’Andrew ni de son complice. Antoine aperçut le panneau signalétique du métro et opta pour la seconde solution.
    Il obliqua sur la droite. La voie d’accès au métro était à une cinquantaine de mètres. Jouable.
    Il accéléra sa course, passa en trombe devant un stand publicitaire d’une loterie orné d’une Aston Martin flambant neuve et arriva au niveau d’un escalier qui menait à l’étage supérieur.
    Au moment où il allait y parvenir, il vit à moins de dix mètres de lui, un homme grand, vêtu d’une veste grise qui courait dans sa direction, la main sur son oreille droite. L’homme lui barrait l’accès au métro. S’il voulait l’abattre, il n’aurait aucun problème.
    Le cœur d’Antoine fit un bond. Il avait préjugé de sa chance.
    Il se retourna et vit Andrew apparaître à l’autre bout du passage. Antoine ragea, il aurait dû jouer la sécurité.
    Quel con !
    Une seule solution s’imposait. Il attrapa la rampe de l’escalier et grimpa quatre à quatre les marches. Le souffle coupé, il jaillit au niveau des quais d’arrivée des Eurostar, séparés par une barrière de verre infranchissable. À sa gauche, un panneau indiquait une voie de sortie, dont l’arrière-plan était la statue gigantesque d’un couple en train de s’enlacer. À droite, il apercevait un restaurant dont il ne distinguait pas le nom.
    Il hésita une poignée de secondes. Devant lui, il repéra des contrôleurs derrière la vitre de protection du quai et les héla mais un nouveau train arrivait. Le bruit des freins étouffa ses appels à l’aide.
    Il n’avait plus le temps de réfléchir. À l’instinct, il fila vers le restaurant qui offrait une vue panoramique sur les trains.
    « The Champagne Bar ».
    Antoine se précipita vers l’entrée et s’engouffra à l’intérieur. Il n’attendit même pas que le serveur le place et s’assit lourdement devant une table isolée, coincée derrière un pilier. De là où il était il avait une vue panoramique sur la verrière et une partie des quais de l’Eurostar ainsi que sur la sortie de l’escalier.
    Il fit semblant de s’absorber dans la lecture de la carte qui vantait les mérites du plus grand bar à champagne d’Europe, « long de 96 mètres ».
    Il leva le nez de la carte et vit l’homme en veste grise inspecter du regard l’étage supérieur puis courir vers la sortie. Marcas souffla. Il commanda une coupe de la cuvée du jour puis décrocha son portable et composa le numéro de l’ambassade noté dans les papiers fournis par le DGPN . Quelques secondes s’écoulèrent, une voix répondit :
    — Lieutenant Beaulieu, j’écoute.
    — Commissaire Marcas ; j’arrive de Paris et vous deviez me récupérer à la sortie de l’Eurostar. Bordel, vous foutez quoi ? J’ai des types à mes trousses qui veulent me faire la peau !
    — Où êtes-vous ?
    — À Saint-Pancras ! Pourquoi n’êtes-vous pas là ?
    — On vous a envoyé l’un de

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