Le Temple Noir
convenu. D’abord trois coups lents, puis deux rapides. Le Devin saisit un linge humecté d’eau et nettoya la plaie de Bina. Puis il écouta sa respiration, ce qui le rassura. À pas lents, il s’approcha de l’entrée et s’adossa contre le mur latéral. Là, il tendit le bras et, à son tour, délivra le signal convenu. Certes le bois de la porte était épais, mais pas assez pour le fer affûté d’une bonne lance et il n’avait pas envie de finir embroché.
— Véritas , prononça une voix avec un accent prononcé du Sud.
— Fides , répliqua le Devin en faisant sauter le loquet.
Le visage rougi de froid, Roncelin se précipita dans la pièce.
— Personne ne t’a suivi ?
— Dans ce coin d’enfer, pas de risque, affirma le Provençal en se dirigeant vers la paillasse où Bina s’était mise à gémir.
À Caïpha, dans la confusion de l’attaque, il n’avait pu observer son visage. La quiétude de ses traits le frappa. Il en oublia le froid.
— Il a parlé ?
— Depuis que je l’ai interrogé sur le message trouvé sous le Temple de Salomon, il se tait obstinément.
Roncelin se pencha vers la jeune fille. Ses cheveux noirs encadraient l’ovale de son visage, faisant ressortir la pâleur bistre de sa peau. Pour l’ancien pillard, habitué aux catins, contempler une femme dans l’abandon de son sommeil était une expérience inédite et troublante.
— J’ai une idée pour la faire parler… annonça le Devin.
Il posa sur la table la poudre de vérité d’Évrard.
— … on l’a utilisée pour toi.
— Tu es fou, ça va la tuer.
Le Devin n’insista pas. Il saisit le sachet et le glissa sous ses vêtements. À ce moment précis, une voix s’éleva du corps de Bina.
— Roncelin…
Comme piqué par une lame, le Provençal se retourna en balbutiant :
— Maïmonès !
Un rire clair s’échappa des lèvres ourlées de la jeune femme. Le reste de son visage, lui, demeurait immobile.
— Ne t’avais-je pas dit que je reviendrais ? Dans le Puits, tu as promis que tu protégerais ma fille.
— J’ai tenu parole. Elle n’est plus prisonnière du Légat.
Un silence se fit avant que l’âme du rabbin ne se manifeste à nouveau.
— Toi aussi, tu veux savoir ce qu’il y a au fond du tombeau ?
Roncelin réfléchit avant de répondre. Sa vie dépendait des frères du Temple. Depuis qu’ils l’avaient délivré du Puits, eux seuls pouvaient le sauver ou le perdre.
— Oui, murmura le Provençal, tétanisé.
Dans son dos, il entendit le Devin soupirer d’aise. Aussitôt la voix se fit mystérieuse.
— Ne crois pas, Roncelin, que ce soit toi qui aies fait ce choix. Depuis longtemps, dans le secret de ton esprit, tu te prépares à ce qui t’attend. Chaque homme n’a qu’un destin, le tien est d’être un passeur.
— Je ne comprends pas…
— Peu importe, pourvu que tu comprennes au moment favorable. Il ne va plus tarder.
Le Devin s’était rapproché du corps inanimé de Bina. Il écoutait, fasciné, cette voix d’outre-tombe qui échappait à son contrôle. Toute sa science des morts s’en trouvait bouleversée.
— Descends dans les profondeurs, ordonna Maïmonès, ma fille te servira de guide dans le labyrinthe.
— Quelles profondeurs et quel labyrinthe ? s’exclama le Provençal.
D’un coup la voix faiblit :
— Prends garde, Roncelin…
Les yeux de Bina venaient de s’ouvrir.
— … ce que tu vas découvrir…
Surprise, elle regarda son poignet ensanglanté. Un dernier murmure lui échappa :
— … c’est le labyrinthe du Schéol.
Armoiries de la Grande Loge Unie d’Angleterre
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Extrait du EONWO blog.
Eye Over New World Order, par le Watcher
0X/15/3100 Post
Vous avez des yeux mais vous ne les voyez pas. Leur œil vous voit.
Je reviens sur cette histoire du grand stade franc-maçon pour les JO. Ces 14 triangles gigantesques illuminant la nuit. La coïncidence est trop forte. Mais le plus grave, c’est que le courageux chercheur qui nous a ouvert les yeux, le premier à avoir mis les vidéos sur YouTube, eh bien, figurez-vous qu’il est mort ! Crise cardiaque, en plein Londres, à côté du pont de Blackfriars, celui où l’on a retrouvé pendu le banquier de la loge P2. Je n’y crois pas une seule seconde, d’ici à ce que l’on s’aperçoive que les policiers en charge de l’enquête sont tous francs-macs… Dick était un ami très cher, il devait partir en vacances. Les amis, je
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