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Le Temple Noir

Le Temple Noir

Titel: Le Temple Noir Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Eric Giacometti
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prochaine ? Le Grand Maître l’a organisé au profit des victimes de Fukushima.
    — C’est prévu de longue date, l’ambassadeur du Japon est l’un de mes amis.
    Le frère recula de l’écran et se cala sur son siège.
    — Je suis navré mais il n’y a eu que deux voitures entrées et sorties et aucune n’avait une carte de parking de la Grande Loge. Je n’ai pas accès aux véhicules de particuliers. Désolé, mon frère. Y a-t-il autre chose que tu voulais savoir ?
    — Non, merci, nous n’allons pas abuser de ton temps. Je te remercie pour ton aide.
    Antoine ne dissimula pas son dépit. Il interpella le secrétaire général :
    — Attendez ! Le parking doit sûrement être surveillé par des caméras. Est-il possible de consulter les bandes, je pourrais identifier mes agresseurs.
    — C’est vrai, mais la sécurité est assurée par une société privée, elle-même reliée à la police. Je peux faire une demande, il faudra juste que je la motive. La protection de la vie privée est très importante ici…
    Standford intervint :
    — Essaye, avec discrétion.
    — OK, mais pas tout de suite. J’ai rendez-vous à Belgravia dans une demi-heure. Il faudra attendre ce soir, ou demain matin.
    Avant même qu’Antoine ne réplique, l’homme s’était levé et les raccompagna devant la porte, le même air enjoué, inoxydable, plaqué sur son visage poupin. Après avoir salué Standford et Marcas, il s’inclina légèrement devant Jade.
    — Si vous désirez des places pour le concert, je serai ravi de vous les obtenir, mademoiselle.
    — C’est très gentil, mais je préfère plutôt un bon trip avec les Foo Fighters, ils passent en tournée chez vous ? répondit-elle, lui offrant son plus beau sourire.
    Le secrétaire sourit et ferma la porte derrière eux. Les trois visiteurs redescendirent les escaliers. Standford tapa sur l’épaule d’Antoine.
    — J’ai confiance, il va nous aider. Ça va demander juste un peu de temps. Allons prendre un thé à la cafétéria.
    Ils arrivèrent dans un patio, baigné de soleil, situé en plein cœur de l’édifice. Standford passa commande et indiqua une table contre un mur. Marcas sentit une vibration dans la poche de sa veste. Il prit le portable.
    Un SMS de Gabrielle. Son cœur bondit.
    Je sais que tu ne veux pas que je te dérange mais peux-tu prendre mon appel ? Je suis à Londres, mon amour.
    Il se tourna vers Jade et Standford.
    — Un appel d’une amie, j’en ai pour quelques minutes.
    Il s’éloigna pour s’installer sur une chaise à l’écart. Cela lui ferait du bien de parler, elle lui manquait. Le portable vibra à nouveau. Il décrocha et entama le premier la conversation.
    — Enfin !
    Des sanglots étouffés résonnèrent dans le téléphone. Antoine secoua la tête et dit :
    — Ne pleure pas !
    Une voix féminine retentit :
    — Touchant, ce sentimentalisme…
    Un courant d’air glacé enveloppa Marcas. Sa main se crispa sur le portable, comme pour broyer la voix qui s’en échappait.
    La Louve.
    La Louve était vivante, de l’autre côté du fil. La voix s’insinua à nouveau dans son esprit. Tel un poison.
    — Écoute-moi, mon cher Antoine. Ta petite amie est devant moi, assise sur un tabouret en fer. Sa petite main délicate posée sur une table, les doigts bien écartés. Je tiens un couteau à pain, tu sais, ces longues lames crantées qui ne tranchent pas d’un seul coup mais nécessitent de longs et réguliers allers et retours pour accomplir leur besogne.
    Elle voulait le paralyser, le mettre à genoux. Les pleurs jaillirent à nouveau, en arrière-fond. Étouffés, encore plus angoissants.
    Marcas jeta un regard à Jade et Standford qui discutaient devant leurs tasses de thé. La voix suave reprit :
    — Elle a de très beaux yeux, d’un magnifique gris perlé. Si tu n’es pas gentil, je vais frotter la lame sur ces pupilles tendres et humides.

54
    Quartier de l’Arbre sec
Fin novembre 1232
    Une horde de pèlerins jaillit de la taverne. Une première bordée roula sur la terre battue, soulageant ses tripes des méfaits d’une piquette de Nicosie tandis qu’un groupe, encore debout, mais vacillant, couvrait d’insultes les habitants de Jérusalem, Dieu et le Diable. Retranchés derrière un rempart de tables, des habitués de la taverne jetaient, eux, malédictions et cruchons de terre cuite sur leurs agresseurs qui hurlaient telle une meute enragée. Une soirée ordinaire dans le

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