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Le Temple Noir

Le Temple Noir

Titel: Le Temple Noir Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Eric Giacometti
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retournant brutalement un homme en blouson qui avait l’allure de l’aristocrate. Il vit un des policiers faire de même, de façon plus discrète.
    Où es-tu, salopard ?
    Marcas regarda encore autour de lui. Tendu à bloc, debout sur la piste d’athlétisme, ses pieds faisaient crisser la piste toute neuve.
    Raisonne comme lui.
    Les triangles, le feu.
    Il leva les yeux vers les projecteurs en haut du toit ovale. Quatorze triangles, disposés comme une barrière de lumière. Il les suivit du regard, un par un, pour inspecter tout le tour du stade.
    Quelque chose clochait. Un détail lui échappait. C’était forcément là, sous ses yeux.
    Triangles. Feu.
    Il fixa les projecteurs à nouveau. Ses pupilles se rétrécissaient instinctivement pour éviter l’éblouissement. Un détail, sa vision avait perçu un détail, mais son cerveau ne livrait pas l’information.
    Il avala sa salive ; le temps s’écoulait, inexorable, impitoyable.
    Le détail surgit. Lumineux, comme une étoile par un ciel d’orage.
    Les triangles n’avaient pas tous le même éclat. Il fit à nouveau le tour du toit. Cinq d’entre eux, à intervalles réguliers, brillaient beaucoup plus que les autres.
    Cinq triangles. Le feu.
    Antoine se figea. Ça venait. Mais oui . Les cinq pointes de l’étoile de feu.
    L’étoile flamboyante maçonnique.
    Il ferma les yeux et projeta sur le stade la vision du pentagramme. L’étoile de feu, le symbole du compagnon, représentant le principe de totalité mais dont le secret était le centre. La demeure de la pierre philosophale.
    Faites que ce soit ça.
    Il ouvrit les yeux et scruta la pelouse.
    En plein milieu, se trouvaient l’estrade du chef des choristes et le centre régie de la télévision, flanqué d’une batterie de caméras orientées vers les gradins. Antoine fonça, le cœur au bord de l’explosion. Un autre groupe de techniciens finissait d’assembler des gros câbles noirs tout autour de la tribune. Au-dessus, le chef des chœurs, un quinquagénaire qui cultivait une ressemblance avec feu le maestro allemand Herbert von Karajan, jusqu’au smoking et nœud papillon, s’était installé devant le pupitre. Il roulait sa baguette entre ses doigts et s’entretenait avec deux autres hommes, placés juste derrière lui, habillés en complet sombre. Le talkie de Marcas grésilla. La voix de Standford jaillit :
    — On a chopé trois de ses complices dans les escaliers qui menaient au toit. Je donne l’ordre d’évacuation dans trois minutes. Laisse tomber.
    — Non. Je suis sûr qu’il est là. Ce type est comme Néron, lors de l’incendie de Rome, il veut jouir de son œuvre de destruction.
    — Je ne peux pas me permettre le luxe de prendre en compte tes intuitions.
    La pierre devait être dans cette zone, au point central de l’étoile du carnage. Il contempla à nouveau l’estrade et leva la bâche qui masquait la structure en forme d’échafaudage de poutrelles de métal. Antoine s’engouffra à l’intérieur, son épaule heurta un pic d’acier, la douleur le fit pousser un cri de rage. Il se contorsionna dans tous les sens. Une odeur de Javel lui sauta à la gorge, mais il continua.
    Où ?
    Il rampait pour arriver à la verticale.
    Et soudain, il le vit. Le coffret.
    À deux mètres de lui, à portée de main. La pierre était là !
    Il prit son talkie et hurla :
    — J’ai trouvé la pierre. Je répète : j’ai trouvé la pierre !
    — Et Fainsworth ?
    — Pas encore. Mais il est pas loin. C’est obligé.
    Le talkie grésilla sans réponse de Standford.
    — Désolé. Je ne prends pas le risque.
    Antoine ressortit de sous la structure avec le coffret sous le bras et courut devant le petit escalier qui montait à l’estrade.
    Je sais que tu es là.
    Il tournait la tête dans tous les sens. Il sentait presque son aura maléfique. Une sensation étrange, comme si le fait d’avoir été tous les deux en contact avec la pierre avait créé un lien subtil. Il s’éloigna de l’estrade pour se rapprocher du bord du stade. Il ne cessait d’observer dans toutes les directions et aperçut un renfoncement entre l’estrade et l’Algeco barré du logo de la BBC. Il se déplaça sur la gauche et aperçut trois hommes assis sur des chaises en bois.
    Il le vit.
    Les cheveux avaient changé de couleur, mais c’étaient les mêmes yeux, le même sourire méprisant.
    Fainsworth ne l’avait pas aperçu. Antoine lâcha le coffret à terre, se retourna et se

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