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Le templier déchu

Le templier déchu

Titel: Le templier déchu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mary Reed McCall
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n’est pas prévu qu’il retrouve Lucas dans la forêt avant quatre jours. Mais s’il s’échappe de Dunleavy et apprend à Lucas que j’ai été arrêté, ma mission sera considérée comme un échec et mon ami Jean le paiera de sa vie.
    — Pourquoi vous croirais-je ? Et quand bien même vous diriez la vérité, en quoi est-ce que cela m’importe ? demanda-t-elle au bout d’un moment, sachant que ces questions froidement énoncées le blesseraient.
    Sachant aussi que cela lui importait plus qu’elle ne voulait l’admettre.
    Le regard d’Alexandre s’assombrit davantage encore, mais il ne cilla pas.
    — En rien, en effet. Je ne peux pas dire qu’à votre place je m’en soucierais, et pourtant je vous jure que je dis la vérité.
    En proie à un chagrin qui semblait sincère, il s’écria :
    — Elizabeth, ils ont promis de tuer Jean si je ne rassemblais pas suffisamment d’informations sur Dunleavy. Je ne pouvais pas le laisser mourir ! Voilà pourquoi je vous demande de faire ce qui est en votre pouvoir pour le sauver... Il est innocent. Et comme vous, sa seule erreur a été d’éprouver de l’affection pour moi, conclut-il d’une voix assourdie par la honte.
    Ignorant la houle d’émotion qui menaçait de la submerger, Elizabeth laissa échapper un rire sec.
    — Vous devez vraiment me prendre pour la dernière des idiotes, monsieur. J’ai avalé tout ce que vous me disiez et succombé à votre charme sans coup férir.
    — Non, Elizabeth. Je pense que vous êtes une femme courageuse et magnifique. Je ne vous ai jamais méritée et je n’attends pas que vous me fassiez confiance. Néanmoins, je voulais vous dire la vérité. Que vous me croyiez ou non, je vous devais au moins cela.
    Elle n’eut pas le temps de répondre. Quelqu’un venait de frapper à la porte et une voix pressante se fit entendre derrière le battant :
    — Dame Elizabeth, c’est Aubert ! Ouvrez-moi, je vous en conjure, ou nous risquons de réveiller tous les invités.
    Alexandre ne réagit pas tandis qu’Elizabeth allait soulever le loquet. Le battant pivota, et messire Garin, le capitaine des gardes de Dunleavy, entra dans la chambre, suivi par une demi-douzaine d’hommes d’armes, parmi les plus chevronnés.
    Derrière eux se tenait l’intendant.
    — Saisissez-vous de lui ! ordonna le capitaine en indiquant Alexandre.
    Celui-ci regarda Elizabeth d’un air résigné comme les gardes l’entouraient.
    — Expliquez-vous, capitaine, ordonna la jeune femme.
    — Vous êtes en grand danger, madame, intervint Aubert. Nous le sommes tous, à cause de cet individu. Il a monté toute une supercherie qui nous a conduits à croire qu’il était...
    D’un geste, Elizabeth le réduisit au silence.
    — Inutile d’entrer dans les détails, Aubert. Je suis déjà au courant de la trahison dont nous avons été victimes.
    Elizabeth refusait d’entendre une seconde fois la liste des méfaits et mensonges dont Alexandre s’était rendu coupable. Elle s’effondrerait si on l’y obligeait. Or, elle ne pouvait pas se le permettre. Elle était dame Elizabeth de Selkirk, elle avait des devoirs envers les gens qui dépendaient d’elle. C’était ridicule, mais elle sentait presque ses épaules ployer sous le poids familier de ces responsabilités qu’elle avait assumées seule si longtemps, et qu’elle avait naïvement cru pouvoir partager avec cet homme. Cet homme dont elle pensait qu’il l’aimait et qu’elle avait aimé en retour.
    Mais tout était fini. Elle connaissait la vérité désormais, et cela seul comptait dans les décisions qu’elle prendrait dorénavant.
    Le dos droit, les dents serrées, sourde aux émotions tumultueuses qui bouillonnaient en elle, elle porta le regard au-delà d’Aubert, du capitaine des gardes et de ses hommes... pour croiser celui de messire Alexandre de Ashby.
    Il affichait une expression stoïque, mais l’immensité du désespoir qui se reflétait dans ses yeux acheva de briser le cœur d’Elizabeth.
    — Cet homme a déjà confessé son crime et sa véritable identité, reprit-elle d’une voix qui ne tremblait pas. Il ne me reste plus qu’à décider ce que je vais faire de lui.

11
    L’aube était encore loin.
    Assis par terre, Alexandre releva la tête pour fixer le volet de bois contre lequel la pluie tambourinait. L’intensité du vent variait et parfois, de violentes bourrasques faisaient trembler le volet. Depuis deux heures, c’était là l’unique

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