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Le temps des illusions

Le temps des illusions

Titel: Le temps des illusions Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Evelyne Lever
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gardes-françaises qui ont fui en se jetant dans le Main pour échapper au feu de l’ennemi. Les troupes de S.M. ont dû se replier jusqu’à l’Alsace.
    « J’ai le cœur, Sire, pénétré de douleur au sujet de votre Maison qui n’a pas fait tout ce qu’on pouvait attendre d’elle, non plus que votre régiment des Gardes qui s’est mal comporté, écrivit le maréchal de Noailles. On ne doit attribuer la grande perte des officiers, dans votre régiment des Gardes qu’à ce qu’il a très mal fait et qu’il s’est jeté dans le Main sans que rien ait pu l’arrêter, après avoir essuyé les décharges des ennemis et étant prêts à les enfoncer. La cavalerie, à proportion a moins mal fait que l’infanterie 15 . » Dans un autre rapport, Noailles exhorte le roi à remédier sans tarder à l’indiscipline des troupes et à l’insubordination des chefs. À Paris, beaucoup de gens trouvent la Cour trop indulgente pour les fautes des généraux.
    1 - Luynes, Correspondance , op. cit ., t. III, p. 458.

    2 - Ibid. , p. 478, n. 2.

    3 - Cf. supra , chap.  v , p. 102.

    4 - Préliminaires de Breslau (11 juin) complétés par le traité de Berlin (28 juillet).

    5 - Cité par R. Pomeau, Voltaire en son temps , op. cit. , t. I, p. 409.

    6 - Ibid ., p. 410.

    7 - Mémoires de la duchesse de Brancas , Paris, 1890, p. 40-42.

    8 - Mme de Mailly.

    9 - Le roi.

    10 - Lettre de Mme de La Tournelle au duc de Richelieu dont le manuscrit original se trouve dans le fonds Leber, n° 5816, de la Bibliothèque de Rouen. Citée ici d’après les Mémoires de la duchesse de Brancas , op. cit. , p. 84-89.

    11 - Lettres de M. de Marville au ministre Maurepas , lettre du 17 octobre 1742, t. I, p. 78.

    12 - La procédure se poursuivit jusqu’en 1747.

    13 - Correspondance de Louis XV et du maréchal de Noailles , t. 1, Paris, 1869, p. 11-33.

    14 - Il s’agit de la Maison militaire du roi comprenant les compagnies de gardes du corps, les Suisses, mousquetaires, les grenadiers à cheval, les gardes françaises, les chevau-légers…

    15 - Le maréchal de Noailles au roi, le 29 juin 1743, in Correspondance de Louis XV et du maréchal de Noailles , op. cit ., t. I, p. 121-122.

Chapitre XIV
    Le Bien-Aimé
    Portraits
    À la Cour, rien ne bouge. Enfin presque rien. La belle saison empêche de penser à la menace d’invasion. On commente les dernières opérations militaires, mais on se préoccupe plus des nominations de généraux que des enjeux européens. Le duc de Luynes s’étonne que le roi paraisse « peu frappé de la situation présente des affaires » et tente d’analyser sa personnalité, sans doute plus complexe qu’il n’y paraît 1 . À Choisy il se conduit comme un châtelain ; certains jours il s’exprime avec aisance, trouve les mots justes, mais il peut rester muet dans des circonstances où il devrait prendre la parole. Est-ce une forme de timidité ou l’expression d’un profond mal-être ? Le sujet de ses conversations déconcerte son entourage : il parle souvent de la maladie, de la mort, des enterrements, en s’adressant de préférence aux personnes âgées. Très pessimiste, il ne croit guère aux guérisons des maux physiques mais il ne s’entretient jamais de ceux de l’âme qui doivent pourtant le tenailler. Les cérémonies religieuses et les rites de l’Église le passionnent. Il connaît bien l’histoire du royaume dont il raconte volontiers les épisodes qui le touchent. Jusqu’à maintenant, il n’a pas marqué le désir de gouverner. La longue tutelle du cardinal semble avoir brisé chezlui le goût du pouvoir, mais aujourd’hui la décision lui appartient.
    N’ayant pourtant « nulle galanterie dans l’esprit 2  », le roi aime les femmes. Vive et gaie,Mme de Mailly parvenait à le sortir de lui-même et l’aidait à jouer ce rôle de représentation qui lui pèse tant. Elle l’aimait de toute son âme et se désespérait lorsqu’il restait muet devant une personne à laquelle il aurait dû adresser quelques mots agréables. Elle faisait tout ce qu’elle pouvait pour réparer l’indifférence qu’il manifeste trop souvent.Mme de La Tournelle n’a pas de telles attentions. Hautaine et distante, elle veut être duchesse. Sa sœur, la grosseMlle de Montcavrel, mariée depuis peu auduc de Lauraguais, ne la quitte guère. Drôle et brusque, elle ne pense qu’à se divertir.M. de Meuse l’a surnommée Madame la réjouie . Ses

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