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Le temps des illusions

Le temps des illusions

Titel: Le temps des illusions Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Evelyne Lever
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Le 7 août,Louis XV, les dames et l’armée arrivèrent à Metz.
    Ce même soir, le roi se sentit mal et se coucha de bonne heure ; le lendemain matin, terrassé par une forte fièvre, accablé par de violents maux de tête, il ne put se lever.La Peyronie, son chirurgien, etRichelieu, qui a des notions de médecine, étaient persuadés que son malaise était dû à un repas très arrosé après une journée passée à cheval sous un soleil de plomb. Le lendemain, aucune amélioration ne se manifesta en dépit des lavements, des émétiques et des saignées. Très faible, le souverain ne laissait entrer auprès de lui que ses domestiques, les deux sœurs et le duc de Richelieu qui prit la situation en main : il donnait des nouvelles aux princes et aux grands officiers de la Couronne assemblés dans l’antichambre. Deux jours plus tard, ils commencèrent à s’énerver d’être ainsi laissés pour compte et de voir le roi chambré par celui qu’ils appellent Vignerot 4 .
    L’état du souverain ne s’améliorait pas. Le 12, La Peyronie convoqua les plus illustres médecins de Paris et deux médecins de Metz. Ces messieurs sortirent la mine grave : ils ne répondaient pas de la vie de S.M. La Peyronie décida de prévenir les princes, les ducs, les grands officiers etMgr de Fitz. James qui s’impatientaient dans l’antichambre. Un tel scandale ne pouvait durer. N’y tenant plus, lecomte de Clermont enfreignit la consigne et pénétra dans la chambre du roi qui le reçut affablement. Le comte de Clermont, sidéré par la faiblesse du monarque, lui déclara sans ménagement que ses jours étaient en danger et qu’il devait absolument se confesser. Épuisé,Louis XV sombra dans un mauvais sommeil.Richelieu suivit Clermont dans l’antichambre et se récria : lorsqu’on sait à quel point le roi redoute la mort, de tels propos ne pouvaient qu’aggraver son mal. Clermont insista ;La Peyronie s’affola.
    Mme deChâteauroux veillait toujours son amant. Soudain, il lui baisa la main : « Ah ! Princesse, je crois que je fais mal », lui dit-il. Il esquiva son baiser et ajouta : « Il faudra peut-être nous séparer. » L’angoisse l’avait tenaillé toute la soirée et il passa une très mauvaise nuit.
    Le lendemain 13 août, pendant la messe célébrée dans sa chambre,Louis XV voulut se confesser. Mgr de Fitz-James et lepère Pérusseau, confesseur de S.M., n’attendaient que cet appel. Le roi s’évanouit lorsque le père Pérusseau s’approcha de lui. Un cordial le fit revenir et il put enfin se confesser mais son directeur de conscience exigea le renvoi de sa maîtresse pour lui accorderl’absolution. Avant de lui donner le viatique, Mgr de Fitz-James exigea du roi l’engagement de réparer le scandale public par une amende honorable en présence des princes, des courtisans et du peuple.Louis XV accorda tout ce que voulaient aumônier et confesseur.
    D’Argenson transmit l’ordre à la duchesse de Châteauroux, qui accepta sa disgrâce avec dignité et monta sans mot dire dans le carrosse mis à la disposition des deux sœurs par le maréchal de Belle-Isle. À peine furent-elles hors de la ville qu’une populace furieuse se précipita sur leur voiture en les accablant d’injures.
    Pendant ce temps, le roi recevait la communion des mains de Mgr de Fitz-James. On avait ouvert les portes de sa chambre pour faire entrer tous ceux qui se trouvaient dans l’antichambre. En présence de cette foule assemblée,Louis XV dit qu’il demandait pardon du mauvais exemple qu’il avait donné et qu’il avait l’intention de réparer ce scandale autant qu’il le pourrait.
    Le soir même,La Peyronie saigna encore deux fois le monarque sans que son état s’améliorât. Le 14, le malade allait si mal qu’on décida de lui donner l’extrême-onction. Avant de lui administrer le sacrement,Mgr de Fitz-James, qui avait appris queMme de Châteauroux n’était qu’à quelques lieues de Metz, exigea un ordre du roi pour qu’elle partît beaucoup plus loin. D’ailleursla reine et ledauphin qu’on avait prévenus n’allaient pas tarder à arriver. Le roi demanda que sa maîtresse se réfugiât à Autun.
    La nuit du 14 au 15 fut pire que les précédentes. L’issue fatale semblait imminente, mais le roi résistait. Les médecins parisiens y perdaient leur latin. Soudain, le roi se trouva mieux. Ce mieux se confirma lorsque la reine arriva le 24. Deux jours plus tard,Dumoulin déclara

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