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Le temps des illusions

Le temps des illusions

Titel: Le temps des illusions Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Evelyne Lever
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l’occasion des victoires du maréchal de Saxe.

    2 - Cité par R. Pomeau, op. cit. , t. I, p. 478.

    3 - Ibid. , p. 480-481.

    4 - Cité par Vitzhum d’Eckstaedt in Maurice comte de Saxe et Marie-Josèphe de Saxe, d’après les Archives de Dresde, Oxford, 1867, p. 37.

    5 - Cité par J.-P. Bois, Maurice de Saxe , Paris, Fayard, 1992, p. 389.

    6 - Archives de Dresde, 789, lettre datée du 26 octobre 1746, in Casimir Striyensky, La Mère des trois derniers Bourbons , Paris, Plon-Nourit et Cie, 1903, p. 22.

    7 - Archives de Dresde, 2738, XII fol. 188, in Casimir Stryienski, Mesdames de France, filles de Louis XV , Paris, Émile Paul, 1911, p. 72.

    8 - Lettre de Maurice de Saxe à Auguste III, le 6 mars 1747, in Casimir Striyensky, La Mère des trois derniers Bourbons , op. cit., p. 81.

    9 - L’administration de l’Argenterie, Menus-Plaisirs et Affaires de la Chambre du roi est de tous les services de sa Maison celui qui touche de plus près la personne du souverain. Elle veille au renouvellement de sa garde-robe, ainsi que de celles de la reine et des enfants royaux ; elle s’occupe des voitures de la Cour, des voyages dans les châteaux royaux, de l’entretien des magasins, des divertissements, dont les spectacles font évidemment partie. Les Menus-Plaisirs organisent également les deuils de cour, les mariages royaux et les réjouissances publiques extraordinaires.

Chapitre XVII
    Le vent tourne
    La vache folle, le rhinocéros et les pantins
    Les Parisiens sont las de la guerre. Des impôts de plus en plus lourds grèvent leur budget. De nouveaux droits frappant les denrées à l’entrée de Paris ont fait monter les prix déjà très élevés et on a multiplié les taxes sur les chandelles, la poudre à poudrer, les cartes à jouer, les boissons, le papier ordinaire et aussi le papier timbré dont se servent les officiers ministériels et les notaires. Ajoutons que les frais de succession ont été sévèrement majorés. Évidemment, les salaires n’ont pas suivi la hausse du coût de la vie.
    La guerre dérange aussi certaines habitudes et non des moindres comme le café au lait du matin dont les Parisiens ne peuvent plus se passer avant d’affronter une journée de travail. En raison des combats que se livrent outre-mer Français et Anglais, les arrivages de café et de sucre sont devenus plus rares et par voie de conséquence le déjeuner du matin revient plus cher. Il faut souvent se contenter du lait apporté par les laitières venues des environs de Paris dès le lever du soleil. « La laitière ! allons vite ! » est le cri qui réveille les quartiers populaires. On voit aussitôt des petites filles en chemise qui dégringolent quatre à quatre les escaliers un pot à la main pour recevoir la précieuse boisson. Mais le lait sans café ne vaut rien. On se plaint d’ailleurs qu’il soit coupé d’eau. Autre sujet de plainte, le manque de morue pendant le carême parce que les Hollandais n’en exportent plus vers la France. Etc’est le moins cher de tous les poissons. Les plus pauvres ont dû se contenter d’œufs pour faire maigre.
    À l’exception des laquais, qui mangent les restes des repas de leurs maîtres, le petit peuple ne se nourrit pas bien. Les artisans les plus modestes, les compagnons de métier, les manouvriers se contentent de pain le matin, de soupe à midi, de bœuf mode ou de persillade le soir et fêtent le dimanche avec du gigot de mouton. Ils font leurs achats dans les marchés malpropres et bruyants où les victuailles s’entassent pêle-mêle, jamais protégées de la poussière ni de la pluie. Il y a peu de légumes et de poisson sur leur table en raison de leur cherté. D’une façon générale, le pain et la viande constituent l’essentiel de la nourriture du Parisien. Trente mille porcs, à peu près autant de vaches et quantité de volailles arrivent chaque jour aux barrières de la capitale après avoir marché plusieurs lieues pour y parvenir. Ces bêtes ont l’échine maigre et l’air affamé. On les tue dans les boucheries du centre de la ville, lieux écœurants où le sang coule jusque dans les rues et caille sous les pieds des passants. Charcutiers et rôtisseurs accourent pour acheter des quartiers de viande, qu’ils transforment les uns en saucisses, boudins, cervelas, langues et andouilles et les autres en rôtis vendus prêts à la consommation ainsi que des volailles cuites à la broche. Les Parisiens qui n’ont pas de four

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