Le temps des illusions
famille royale et que MadameHenriette fut tancée par son père.
Dernières campagnes
Une paix relative rétablie à la Cour, Louis XV repartit pour les Pays-Bas à la fin du mois de mai. Il s’agissait cette année de conquérir la Flandre hollandaise, afin d’inquiéter les alliés massés le long de la frontière des Provinces-Unies, les Hollandais soutenant Anglais et Autrichiens. Le 17 avril, l’ambassadeur deLouis XV à La Haye avait annoncé aux États-Généraux de Hollande que s’ils ne mettaient pas fin à leur hostilité contre la France, l’armée de S.M. pénétrerait sur leur territoire et s’emparerait de leurs places fortes. Il s’ensuivit des opérations de « petite guerre » où les Français furent victorieux. « Je tiens le loup par les deux oreilles », clamait Maurice deSaxe lors de l’arrivée du roi. Le roi voulait cependant une victoire décisive pour mettre fin à la guerre. Maurice de Saxe se dirigea vers Maastricht, place réputée imprenable, et le 22 juin s’engagea la bataille de Lawfeld qui se solda une fois de plus par un succès, mais le généralissime n’exploita pas sa victoire. Il ne poursuivit pas l’ennemi et ne mit pas le siège devant la ville. Composée d’hommes de cour jalouxde la gloire du maréchal deSaxe, la suite deLouis XV était persuadée que le généralissime voulait continuer la guerre pour mieux se couvrir de lauriers.
Cependant, il fallait conclure la campagne. Le maréchal se porta vers Berg-op-Zoom, place forte entourée de marécages insalubres dans une région propice aux fièvres et où les troupes risquaient de s’enliser. Comme Maastricht, Berg-op-Zoom, qui abritait les principaux entrepôts et arsenaux du pays, passait pour imprenable. Le 12 juillet 1747, la place fut investie. Elle fut prise le 16 septembre après un siège de deux mois à l’issue duquel les Français se conduisirent comme des reîtres : la garnison a été massacrée, les filles violées, la ville pillée et en partie démolie… Officiers et soldats se partagèrent un butin considérable. Avant de retourner à Versailles quelques jours plus tard,Louis XV laissa sur place le maréchal de Saxe avec le titre de gouverneur civil et militaire des Pays-Bas. C’était faire de lui une sorte de vice-roi dans un pays conquis.
Le souverain est maintenant bien décidé à accomplir les démarches nécessaires pour mettre fin à cette trop longue guerre. Très impressionnée par les succès militaires, l’opinion aspire à la paix. La prise de Berg-op-Zoom a eu des répercussions considérables.Louis XV est en position de force. À la Cour, une violente cabale dirigée contre le maréchal de Saxe est orchestrée par le prince deConti, jaloux des succès de son rival, mais réaliste dans les critiques qu’il répand contre lui : il l’accuse d’exploiter le pays de façon éhontée et de se vautrer dans un libertinage effréné ; il dénonce les profits scandaleux qu’il tire de la province sur laquelle il exerce son pouvoir en commettant des friponneries dignes de Cartouche. Peu sensible à ces reproches, Saxe a confié les Pays-Bas à un intendant pour passer l’hiver à Paris où il se pavane au milieu des filles de joie.
Pendant ce temps, des pourparlers secrets se sont engagés entrePuysieulx, le nouveau ministre des Affaires étrangères, et LordSandwich. Lors d’une rencontre à Liège, ils sont convenus d’un congrès qui se tiendra à Aix-la-Chapelle. Les belligérants sont épuisés, mais les Hollandais soutenus par les Anglais ne veulent pas déposer les armes. Bien décidé à négocier le plus tôt possible,Louis XV accepte que Maurice deSaxe se lance dans l’entreprise qui lui permettrait d’enlever Maastritch. Au mois de mars 1748,le généralissime est revenu aux Pays-Bas alors que le congrès se réunissait à Aix-la-Chapelle. Il a mis le siège devant Maastricht. Le siège s’éternisant, le général décide d’enlever la place au canon et à l’escalade. À ce moment, il reçut les envoyés du congrès d’Aix-la-Chapelle qui lui apprirent que les puissances s’étaient mises d’accord pour signer les préliminaires de la paix. L’assaut de Maastricht n’eut pas lieu. La ville capitula le 7 mai et le 11 un armistice était signé. Les négociations se poursuivent.
1 - Renaud et Armide , tragédie lyrique en cinq actes avec les paroles de Quinault sur une musique de Lully. Cet opéra avait été redonné à
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